15 mai 2025, 18:39

VENIN

"Le Premier Sang"

Album : Le Premier Sang

43 ans d’existence affichés à son compteur, il lui en aura fallu du temps ) ce groupe de heavy metal à la française, pour sortir (enfin) un premier album en 2018, après des EPs de qualité il va sans dire, et voilà sa deuxième production, « Le Premier Sang ».
VENIN, un groupe phare de la new wave of french heavy metal toujours dans la course. Ils ont été "rapides", cette fois, les copains.

Avec "Des Notes et des Mots", VENIN nous rappelle qu’il n’a pas à faire ses preuves. Son heavy metal hyper mélodieux est de qualité depuis les premiers âges, loin d’être un "Passe-Temps" comme ils le clamaient à leurs débuts il y a… oh merde, j’avais 13 ans... ça fait long. C’était l’époque d’un hard rock à la française, audacieux, car osant chanter dans la langue de Molière. VENIN sillonne des routes balisées de WARNING, a l’impertinence d’un BLASPHEME ou encore, sait nous balancer de réels SORTILEGE aves ses riffs. La rythmique est rapide, les riffs incisifs et le chant porte loin dans sa clarté. "Des Notes et des Mots" se présente un peu comme une vieille vierge insolente drapée de Fer.

Avançons un peu. Des riffs qui balancent de gauche à droite, une batterie qui claque, l’ironique mais sentencieux "Accepte Moi" lorgne du côté des forges teutoniques avec ses guitares huileuses. Très prenant hommage à l’âge d’or. UDO cela nous mènera-t-il ? Oserais-je demander ! A verser à priori "Le Premier Sang", dans un esprit de SURVIVOR. VENIN s’y connait en efficacité, et le chant de Jean-Marc a une indéniable texture authentique et confidentielle. J’adore. Nous arrivons à "Mes Rêves", puis ce "Dis-Moi si c’est Beau" obsédant et PRIEST-IQUE, toujours ces riffs heavy bien offensifs, avec en contrepoint une mélodie nostalgique. Du metal poing de fer dans un gant de velours. Du french style en écho du british steel ? Magnifique expression de l’amour que vouent nos musiciens marseillais au rock eighties.

Avec "Oui Toi" VENIN poursuit son exercice de style sur la rapidité, les guitares vives et le chant halluciné. Du hard rock des calanques californiennes en somme. Et si on poussait encore plus loin ? "Excalibur" montre que cela est possible, nous versons dans le heavy metal héroïque, VENIN s’improvisant gardien du temps comme jadis les citrouilles furent les gardiens des clés. Un titre guerrier aux soli de bravoure. Respect. Moment d’intimité, "Demandez-lui" se lâche littéralement, occasion périlleuse où l’on de penche et s’épanche, qui s’avère être une belle réussite musicale, car ce groupe sait nous interpeler, nous renverser émotionnellement. La vache, que c’est bon ce ralenti aérien.

Vient le temps des aurevoirs, même si nous avons le plaisir de trouver trois titres live de la discographie du groupe en bonus. "Extra Ball" surgit, abrasif dans ses riffs, nerveux dans sa rythmique, comme une volonté de marquer (ou narguer) une dernière fois les esprits. Morceau enlevé et sans complexe, ultime dans ses soli, nous prenons un pied dingue.

Dans l’artificialité de ces années 2000, de folie autotunée, VENIN nous offre une authentique bouffée de fraîcheur heavy metal. Une réussite. On ne peut que les remercier et attendre de les voir en live. Poursuivez cette aventure sans jamais vous départir de votre audace musicale, "putaing" de rêveurs audacieux !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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