14 novembre 2025, 13:31

SOUTH TROOPERS FESTIVAL

Interview Sébastien Bailly


L’été est synonyme de gros festivals mais à l’automne, il existe des événements tout aussi attrayants, qui plus est dans le Sud-Est de la France. Le South Troopers Festival fait partie de ces moments reconnus, avec des groupes de la scène hard rock-heavy souvent exclusifs. Le 15 novembre prochain, le Jas'Rod des Pennes-Mirabeau verra déjà sa 4e édition se dérouler et pour cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Sébastien Bailly, le passionné à l’origine de cette belle journée à venir.
 

L’affiche de la 4e édition du South Trooper Festival de Marseille est complète. Tu dois être fier des formations présentes cette année car il y a beaucoup d’inédits et de beaux noms.
Oui, très fier. Tout me plaît dans l’organisation du festival mais spécialement le choix des groupes. Ce n’est pas si facile que ça, cela demande des mois de réflexions, nous essuyons des refus mais quand un groupe dit : « Oui », tu n’imagines pas le bonheur que cela me procure.

Comment recrutes-tu les groupes à l’affiche du festival chaque année ? Car on ne peut pas spécialement parler d’actualité à promouvoir pour nombre d’entre eux…
J’ai créé ce festival avec l’idée avant tout, et c’est égoïste, de faire jouer des groupes que j’adore, dont je suis fan. Je suis tombé dans la marmite du heavy metal en 1985 quand j’ai découvert le « Live After Death » d’IRON MAIDEN et ma passion n’a jamais cessé, au contraire, je suis plus que jamais fan de ce style et je suis de très près l’actualité de cette scène, surtout dans l’underground qui regorge de très nombreux jeunes groupe talentueux. C’est ainsi que je mets toujours à l’affiche des jeunes formations qui font parler d'elles dans le milieu. En 2018, on avait ainsi eu NIGHT DEMON et TENTATION, en 2019, ELECTRIC SHOCK, en 2024, SACRAL NIGHT, COBRASPELL ou MEGATONSWORD. Cette année nous aurons STAR RIDER et AMETHYST comme jeunes groupes. La plupart des groupes à l’affiche cette année ont une actualité : BLITZKRIEG a sorti un nouvel album, AMETHYST, HEXECUTOR également, Blaze Bayley célèbre les 30 ans de l’album « The X Factor » d’IRON MAIDEN sur cette unique date française, PRYDE donnera le tout premier concert de son come-back

Tu parviens toujours à avoir de belles exclusivités, des noms qu’on voit très peu en France. C’est un travail fastidieux ? Quelle est, pour toi, ta plus grande réussite ?
Oui, c’est génial et c’est le but recherché d’avoir des exclusivités, mais cela se déclenche et se travaille. Ainsi, par exemple pour Blaze Bayley, bossant avec le chanteur depuis 2009 – 16 ans déjà ! –, je ne lui avais jamais demandé de faire un show MAIDEN, préférant le laisser défendre ses albums solo. Mais pour 2025, je me suis dit que célébrer les 30 ans d’un album aussi bon et à part dans la discographie de MAIDEN que « The X Factor » était immanquable, sachant qu’IRON MAIDEN ne le ferait jamais. J’ai donc soumis l’idée à Blaze qui a adoré et accepté immédiatement. Du coup, il a complété l’idée en décidant de jouer 10 concerts dans 10 pays différents, soit un par pays – 10 comme le 10e album de MAIDEN qu’est « The X Factor ». C’est donc une idée dont je suis assez fier.
J’essaie d’avoir des groupes rares en France car des festivals, il y en a plein et on y retrouve souvent les mêmes. S’agissant déjà d’un type de “niche” moins populaire que d’autres styles plus en vogue dans la région, à savoir l’extrême, il me faut proposer une affiche donnant vraiment envie aux gens de venir, et pas juste une énième affiche pas originale. Cette année, on propose le premier concert français de TRESPASS, groupe de la NWOBHM dont Lars Ulrich est fan. Idem pour les jeunes suisses d’AMETHYST dont ce sera le premier concert dans l’Hexagone. Les énervés mais super sympas HEXECUTOR, après leur passage en juin au Hellfest, donneront leur tout premier concert marseillais. Chaque année, nous essayons de proposer ce genre d’exclusivité. Pour cette édition, ma plus grande réussite est qu’ENFORCER et Blaze Bayley aient accepté de jouer respectivement « From Beyond » et « The X Factor » en entier. Mais ce dont je suis le plus fier, c’est d’être arrivé à reconduire le festival après le Covid car les deux premières éditions n’avaient pas été évidentes et nous avions perdu de l’argent. Reprendre après deux ans de pandémie, cela a été tout sauf évident mais j’ai eu le soutien d’amis, de partenaires et cela n’a pas de prix. J’ai maintenant une équipe d’une bonne trentaine de bénévoles m’aidant la semaine du festival et c’est vraiment fabuleux. Ils le font de bon cœur, avec la même passion que moi. C’est ce dont je suis le plus fier, avec également le regard et les remerciements des gens qui viennent au festival.

Parle-nous de cette équipe autour de toi qui aide à l’organisation. Est-ce une asso qui permet à un tel événement de se mettre en place ?
En amont du festival, je m’occupe de pas mal de choses, mais je me fais aider sur la partie technique par mon très bon pote Jérôme par rapport aux fiches techniques des groupes. Patrice m’aide sur la préparation de la logistique, j’ai une équipe menée par Cécile et Cyril qui s’occupent de préparer le catering pour tous les groupes et les bénévoles. Puis, depuis la veille jusqu’au lendemain du festival, j’ai toute une équipe aidant au bar dirigée par Ludivine, à la sécurité, à l’accueil des groupes, à leur transport (“runners”), au merchandising, aux changements de plateaux sur la scène. Bref, cela demande pas mal d’organisation et de préparation car, même s’il s’agit d’un petit festival, il y a une bonne soixante de musiciens/ techniciens et une bonne trentaine de bénévoles à gérer. Et puis j’ai aussi mes deux filles qui participent à la fête et m’aident à la billetterie, ma sœur, ma nièce et le parrain de ma fille aînée qui donnent un coup de main au merch du festival et aussi aux runners.

D’ailleurs, le Jas'Rod est une salle particulièrement agréable, dans laquelle tu as organisé pas mal d’événements. C’est une collaboration de longue date ?
Oui, c’est la salle idéale pour notre festival. Je bosse avec l’équipe de la salle et la mairie des Pennes-Mirabeau depuis plus de 12 ans. Je remercie au passage Emilie Guillot, la directrice des Affaires culturelles et de la Promotion de la ville des Pennes-Mirabeau et Rémi Amadéi, le régisseur de la salle, pour leur soutien infaillible depuis toutes ces années. Le Jas'Rod est une très belle salle, très bien équipée en sono et en lumières et qui a l’avantage d’avoir un très grand parking gratuit.

C’est donc la quatrième édition du South Troopers et le public répondant à l’appel semble grandissant d’année en année. Tu ressens cet engouement ? Est-ce que tu penses que le fait que le festival soit à taille humaine aide à fédérer un auditoire fidèle ?
Oui, je ressens clairement cet engouement. Le public est plus nombreux à chaque édition et nous pensons être sold-out cette année pour la première fois. Je pense que le South Troopers Festival a une identité forte, un créneau bien spécifique finalement unique dans la région en proposant une affiche exclusivement heavy metal old school, avec toujours de très bons jeunes groupes et des groupes plus anciens ayant marqué l’histoire du heavy metal. Le fait que le festival soit à taille humaine fait qu’on n'y retrouve que des passionnés du genre, on se sent chez soi et en famille. Je le ressens dans les commentaires et les remerciements des gens qui viennent. Ils découvrent toujours de nouveaux groupes, ne sont jamais déçus et attentent avec impatience la prochaine édition. Quand j’entends cela, je me dis qu’on a réussi notre pari.


Si l'on en revient aux origines du festival, qu’est-ce qui t’a donné l’envie de commencer cette aventure ? Pensais-tu pouvoir en faire plusieurs éditions ?
C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis de longues années : nous voyions émerger des festivals dédiés au heavy metal dans différentes régions de France, dans des pays frontaliers … mais rien dans le Sud-Est et plus particulièrement dans la région marseillaise, cela renforçant encore plus ma motivation et me rappelant encore une fois pourquoi nous avions créé FHMC. Il est devenu clair dans mon esprit qu’il ne fallait pas que les fans de heavy metal traditionnel de notre belle région soient laissés de côté encore une fois, et j’ai décidé de créer ce beau projet, celui d’un festival dédié à ce style musical qui se tiendrait du côté de Marseille avec une affiche 100 % heavy metal, regroupant groupes internationaux cultes et groupes français, dédié à tous ceux ayant la passion pour le heavy, les duels et harmonies de guitares, les riffs incisifs, les chants puissants et toujours mélodiques, bref, un rendez-vous de tous ceux étant fiers d'arborer leur veste à patchs, de tout âge et partageant cette même passion
Et puis comme je l’ai indiqué avant, il y a eu aussi cette envie un peu égoïste de faire jouer des groupes que je rêvais de voir en concert et ne passant pas ou peu en France. Il y a tellement de super groupes que je souhaite voir et faire jouer. Ce n’était pas gagné d’arriver à faire plusieurs éditions, les deux premières ayant failli nous être fatales, mais celle de 2024 a rencontré un franc succès et celle de cette année est bien partie pour être notre plus gros succès, preuve que le public est là et s’est approprié ce rendez-vous annuel.

Le format a changé, passant d’un week-end à une journée. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Je pense que nous avions été trop gourmands la première année et nous avons vraiment bu la tasse, d’où la décision de revenir à une seule journée dès la seconde édition et cela s’est montré payant. Peut-être repasserons- nous à deux jours mais pour l’instant, le format une journée avec 8 groupes et une affiche très solide me convient.

L’affiche du South Troopers IV est particulièrement sympathique, et le merchandising dérivé l’est du coup tout autant. Est-ce que c’est toi qui t’occupes des visuels ?
Merci, ça fait plaisir. Non, je passe par des artistes dessinateurs/graphistes. Pour les deux premières éditions et pour celle de cette année, c’est Stan W. Decker qui a fait le visuel de l’affiche et des T-shirts. Il s’agit d’un dessinateur réputé et travaillant pour de nombreux groupes de metal (BLUE ÖYSTER CULT, ADX, PRAYING MANTIS, DRAGONFORCE, VANDEN PLAS, RAGE et aussi pour le Hellfest, Rockhard, etc.). Je bosse avec lui depuis 2011. L’affiche de l’édition III (2024) a été réalisée par un artiste marseillais talentueux, Thomas Healstone, qui fait partie du très bon groupe de hard rock THE WARM LAIR qu’on avait fait jouer lors de la seconde édition du festival en 2019.

Quelles sont tes attentes pour ce South Troopers ? Quelle est LA formation que tu languis le plus de voir sur scène ?
Nous espérons voir un public nombreux et faire notre premier sold-out mais nous souhaitons vraiment que l’affiche proposée fasse plaisir aux fans autant qu’à nous et que cela donnera envie aux gens de revenir l’année prochaine. Pour les groupes, franchement tous, et c’est ce dont je suis le plus fier, c'est de me dire que chaque groupe à l’affiche possède quelque chose me donnant vraiment envie de le voir.

Rendez-vous ce samedi 15 novembre donc !
Eh bien je tiens à te remercier Aude pour cette interview, ainsi que HARD FORCE pour votre soutien depuis nos débuts (French Heavy Metal Connection, notre association) en 2009, et j’espère te voir au festival et que tu vas adorer.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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