Vétéran de la scène metal extrême allemande, le groupe a sorti sa première démo en 1989, DESASTER est de retour sous les feux de la rampe avec un dixième album qui ne laissera pas de marbre les amoureux d’un black/thrash metal puissant et déterminé. En effet, « Kill All Idols » ne s’embarrasse pas de fioritures et va ici droit au but.
Les riffs délivrent pourtant, une fois l’aspect brut de fonderie assimilé, des mélodies vengeresses d’une autre époque. Des mélodies qui galvanisent les troupes en présence et leur insufflent comme une irrésistible envie de partir au front, zigzagant entre giclées de napalm et pilonnages d’obus. Chaque morceau résonne ainsi comme une alliance démoniaque entre guitares d'acier, basse conquérante et batterie intraitable. A ce titre, "Ash Cloud Ritual", l’un des grands moments de l’album, met à l’honneur une section rythmique qui envoie mornifle sur mornifle avec en bonus une lourde pincée de mélodies givrées qui en appelleront aux amateurs des années 90 : classique sur le papier certes... mais imparable dans les oreilles.
L’exécution est une nouvelle fois exemplaire de précision, mettant à l’honneur de juteux mid-tempo ("Stellar Remnant" en est un bon exemple) et ces fameuses embardées thrash savoureuses qui dépassant le simple exercice de style ("Throne Of Ecstasy", je dis oui !). Le reste... n'est pas en reste : carré, incisif avec juste ce qu'il faut de saleté histoire de rester dans les clous, rouillés comme il se doit. Illustré par l’incontournable Chris Moyen et produit de main de maître par le duo Janosch Gensheimer/Greg Wilkinson, « Kill All Idols » affiche ses ambitions avec un programme alléchant de 10 morceaux expédiés en 33 minutes chrono. Pas une de plus.
Pas vraiment une surprise en soi finalement car le groupe est loin d’être un novice en la matière, cet album démontre toute l’expertise de vieux routards avec une recette qui fonctionne à merveille : un bon gros pavé de metal truculent et bien ficelé. Avec en fond ce juste équilibre entre mélodies inspirées et parties galopantes oscillant entre tradition et modernité sans jamais tomber dans la simplicité. Gut gemacht !