29 décembre 2025, 17:18

TOP ALBUMS 2025

Par Jérôme Sérignac


L’année 2025 touche à sa fin et avec elle, arrive mon "Top albums", le mien, à moi, mon précieux... mes précieux même ! Comme à chaque fois, un classement par ordre alphabétique sans considération de place sur un podium ou de date de sortie. Et puis, du ressenti, rien que du ressenti, le mien à moi tout seul ! "Likez" (ou pas), débattez, faites le vôtre, partagez vos impressions car « du choc des idées jaillit la lumière » selon l’expression consacrée par Nicolas Boileau, homme de lettres ayant headbangué (ou pas - bis repetita) au 18e siècle. Une seule règle : la joie et la bonne humeur ! Et selon la formule consacrée par l’aristocrate sujet de Sa Majesté Brett Sinclair et le self-made man américain Danny Wilde dans la série britannique du même nom : « Amicalement vôtre… »
 

BUKOWSKI – « Cold Lava »
Un groupe que je qualifierai de non reconnu à sa – très haute et – juste valeur. La puissance de « Cold Lava » ne révèle aucun temps mort et présente un groupe qui a désormais atteint une maturité d’écriture et d’identité qui forcent le respect et l’admiration, servis par une production énorme. Les arrangements et motifs de claviers – parfois et juste où il faut – viennent étoffer des compos à l’ADN de hits quand Clément « Knäky » Rateau tronçonne du riff à tout va sur sa "scie-cordes" avec son compère, rehaussé en cela par la voix de Mathieu Dottel qui n’a jamais si bien rendue. Second couteau du metal français ? Certes mais bien plus affuté que d’autres mis en première ligne m’est avis... Authenticité est le maître-mot que je retiens de cette entreprise, ce groupe vit ce qu’il écrit et le transmet, le transpire sur supports audio. S’il ne tenait qu’à moi, je les enverrai s’exporter en dehors de nos contrées bien trop étroites de frontières et d’esprits pour reconnaître ce qu’est BUKO (pour les intimes). A l’international ! C’est la lutte (pas) finale !  

A écouter en priorité : "Headlights", "Cold Lava", "Whispers", "Communication In Silence", "Over The Vines"


CORONER – « Dissonance Theory »
Comment passer sous silence la sortie d’un album attendu (ou plus du tout, c’est selon) depuis 32 ans ? Les fans de CORONER, jeunes adultes en 1993 à l’époque « Grin », sont en passe en 2025 d’être grands-parents en écoutant « Dissonance Theory », tu parles d’un bail ! Pour ce qui est du contenu, j’ai toujours tendance à me méfier voire à prendre le contre-pied de l’avis populaire et souvent unanime voire dithyrambique. Oui, c’est un très – très – bon album, bien au-dessus du lot d’autres sorties cette année dans un même genre. Heureusement je dirais car maturé depuis suffisamment longtemps pour l’être (plus de dix ans). Chef d’œuvre comme tous s’accordent à le dire ? L’épreuve du temps le décidera. A ce jour, pour moi non. Comprenez, je ne tire pas sur l’ambulance mais garde une réserve de subjectivité, ne cédant pas (cette fois) à la fan-attitude. Solide, ultra-intense, extrêmement bien écrit, produit, joué, etc. Ça poutre comme on dit et les écoutes successives ne font pas faiblir le plaisir. Et puis, il est dans mon top c’est donc que je le trouve quand même ‘achement bien cet album.

A écouter en priorité : "Consequence", "Sacrificial Lamb", "Renewal"


FFF – « Live à La Cigale »
Revenus de façon inespérée dans les bacs en 2023 avec « I Scream » puis son pendant « U Scream » cette année, la Fédération Française de Fonck a soutenu ce premier volet en clubs principalement. Pour clore cette fin de parcours scénique avec cette halte parisienne, voici ce « Live à La Cigale » survitaminé lors duquel il interprète son dernier disque dans l’intégralité mais pas dans l’ordre avec, bien sûr, les hits des années fastes ("Silver Groover", "AC2N", "Morphée", "Niggalize It", "Barbès", "Le Pire et le Meilleur"). Marco n’a rien perdu de son timbre, Krichou cogne avec le groove qu’on lui connait, Niktus aura slappé sa basse avec un doigt cassé pendant quasiment toutes les dates – respect gros – et Yarol rappelle (en avions-nous besoin ?) ô combien il est un guitariste versatile. Vous avez manqué cette tournée ? Dommage… Vous avez manqué cet album ? Dommage… Mais je l’espère grâce à ces quelques lignes, vous pourrez vous rattraper. Merci Jéjé…

A écouter en priorité : "Silver Groover", "All Right", "I’m There", "On Devient FFFou", "Love Train"


FISHBONE – « Stockholm Syndrome »
J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de cet inespéré et nouvel album de nos arêtes préférées made in California à sa sortie en juillet dernier, quand bien même ils auront dû faire avec le départ de deux membres historiques. Auto-produit et à l’intention des purs et durs et non le résultat d’un produit de consommation éphémère, « Stockholm Syndrome » nous ravit (quelqu’un l’a ? oui, non ?) au-delà de toute espérance. Se faire cueillir en 2025 par un groupe quarantenaire qui nous en a déjà fait voir de toutes les couleurs dixit Benetton, c’était la surprise de l’année. Qui l’a écouté ? Personne. Ou presque. Dommage, ce sera leur dernier comme il a été annoncé. Mais on s’en fout, hein ? « les vrais sachent » comme on dit de nos jours. Restons entre gens de bonne compagnie, les chiens aboient et la poissonnerie passe…

A écouter en priorité : "Last Call In America", "Suckered By Sabotage", "Why Do We Keep On Dying?", "Hellhounds On My Trail", "Living On The Upside Down"


Sammy Hagar & THE BEST OF ALL WORLDS BAND – « The Residency »
CHICKENFOOT 3.0 ou VAN HALEN 2.1 ? Sous couvert d’un melon énorme (si si, checkez la pochette rien que ça mais bon, à 78 ans et avec une telle voix encore, on lui pardonne), Sammy Hagar, vocaliste chez VAN HALEN pour une quadrilogie, s’entoure ici de ses compères de CHICKENFOOT 2e version pour une tournée-hommage à VH et met son blaze bien en avant comme il faut sur le fronton. Moins soumis à jugement de la part des fans que le line-up 2.0 de PANTERA, on se réjouit de pouvoir écouter ce live, n’ayant pas eu la chance d’accueillir Sammy & Co. en Europe. On reconnaitra à Joe Satriani de rendre justice à Eddie avec la maestria qui le caractérise tout en gardant sa propre identité, à Sammy et Michael Anthony d’apporter la caution et la patte VH qu’il faut et à Kenny Aronoff son statut de batteur vétéran qui respecte l’héritage d’Alex tout en apposant son style. Une analogie cinématographique ? Papy fait de la résistance.

A écouter en priorité : je dirais bien tout, le choix allant de titres première époque VH ("Ain’t Talkin’ ‘Bout Love") à ceux de la période Hagar forcément, de MONTROSE ("I Can’t Drive 55") et même une nouvelle compo ("Encore, Thank You, Goodnight") sans que l’on ait l’impression d’écouter 50 ans de musique. 50 ? Ouch !


HELLOWEEN – « Giants & Monsters »
Bien plus ramassé que le roboratif « Helloween » paru en 2021, le septet allemand a voulu, selon les interviews données pour promouvoir cet effort, recentrer le débat et aller droit au but. Mission réussie, alternant hits power metal dont il a le secret ("Giants On The Run"), moments de relâche ("A Little Is A Little Too Much", "This Is Tokyo") ou morceaux de bravoure ("Universe (Gravity For Hearts)", "Majestic"). Le fan objectera – on ne pourra lui donner tort – qu’il est dommage que Kai Hansen n’ait pas été plus sollicité sur cet album, lui qui a pourtant composé le fulgurant "Skyfall" précédemment, chanson passée instantanément à l’état de classique dans la discographie des Hambourgeois. La récente tournée-célébration pour leurs 40 ans de carrière n’a fait qu’enfoncer le clou dans nos perfectos, mêlant habilement les compositions de ce « Giants & Monsters » aux classiques intemporels sans qu’ils ne dépareillent. La marque des grands, tout simplement.

A écouter en priorité : "Giants On The Run", "Into The Sun", "Universe (Gravity For Hearts)", "Hand Of God"


Jimmy Page & THE BLACK CROWES – « Live At The Greek »
On dénombre 18 titres de LED ZEPPELIN sur les 30 (hors bonus) que comptent cette réédition totalement folle d’un album ô combien cultissime enregistré à Los Angeles en compagnie de Jimmy Page les 18 et 19 octobre 1999. Et franchement, LED ZEP joué par les CROWES avec Môssieur Page en chef d’orchestre, ben « ça bute du poney » comme dirait une de mes amies. Dinguerie disent plutôt les jeunes. S’il n’a pas le timbre de Robert Plant, on s’en fout complètement tant Chris Robinson incarne littéralement les reprises auxquelles il se frotte, à tel point qu’on les croirait siennes depuis toujours. Le groupe qui officie derrière est tellement affuté que les chansons tranchent comme des rasoirs. Les compositions signées THE BLACK CROWES ne dépareillent pas parmi celles du ZEP et les quelques reprises blues émaillant le tout lient la sauce pour 3h30 de musique qui passent comme si de rien n’était. Indispensable ? Non. Ab-so-lu-ment essentiel à toute discographie qui se respecte et pour tout amateur se revendiquant d’aimer le hard rock. Vous comprenez donc  qu’il était obligatoire d’en (re)parler ici.

A écouter en priorité : "Custard Pie", "Misty Mountain Hop", "In My Time Of Dying", "She Talks To Angels"


SODOM – « The Arsonist »
« SLAYER est mort, vive SLAYER ! » C’est en substance ce qu’ont dû se dire la bande à Onkel Tom à l’entame du processus de composition de ce nouvel et 17ème album studio. Dire le contraire serait mentir tant certains riffs sont pompés de façon éhontée sur le groupe de thrash californien. On arguera que n’ayant plus d’albums de la part d’Araya and Co., cela compense mais c’est un tantinet dommage eu égard aux « klassiks » du genre commis par SODOM. L’avantage de « The Arsonist » en ce sens est qu’il est d’une solidité à toute épreuve et il figurera rétrospectivement parmi les meilleurs disques de la formation, qu’importe les similitudes (euphémisme…) relevées. SODOM über alles !

A écouter en priorité : "South Of Heaven", "The Antichrist", "Angel Of Death", "War Ensemble", "God Hates Us All"


Bruce Springsteen – « Tracks II (The Lost Albums) »
Se dire que ces sept albums auraient pu/dû ne jamais voir le jour et les ramener à leur(s) qualité(s) respectives relève de la science-fiction, à tout le moins à de l’incompréhension pure et simple. L’un des auteurs/compositeurs les plus prolifiques ayant jamais vu le jour explore, avec « Tracks II (The Lost Albums) », le spectre complet de la musique américaine, du rock à la country en passant par la B.O. d’un western s’étant perdu dans les limbes d’Hollywood, un autre rappelant les orchestrations à la Burt Bacharach, ou celui dévoilant les sessions pré-« Born In The U.S.A. » enregistré à L.A en 1983 et un plus convenu, pur jus E Street Band. C’est juste dingue de se dire que le Boss a mis au rebut près de 80 titres dont aucun ne sert de remplissage sur chacun de ces disques. Pas le bon timing à l’époque ou pas dans la continuité des officiels, ces décisions drastiques lui ont appartenues et, l’âge avançant, il a fort heureusement changé d’avis et voulu nous faire partager ces richesses. Qu’il en soit ici remercié. Amen.

A écouter en priorité : TOUT ! Sept albums, sept ambiances différentes, pas un rebut.


Patrick Rondat – « Escape From Shadows »
Soyons ici 100 % français – cocorico ! – et bannissons toute utilisation de termes anglo-saxons : Patrick est notre héros de la guitare. Sublime surprise que d’avoir eu cette année ce « Escape From Shadows » sur nos platines, 21 looooongues années s’étant écoulées depuis le précédent effort solo. Inespéré, composé sur une longue période et étroitement lié à la situation personnelle du guitariste (que l’on déplore), on est juste tellement heureux de pouvoir à nouveau apprécier le toucher et phrasé unique de ses promenades sur six-cordes. "Back On Track" comme l’indique le titre d’une des chansons, ultra-speed dans son déroulement par ailleurs s’élève de suite au-dessus du lot. Un univers, un son que l’on reconnaît aux premières mesures. L’auteur du définitif « Rape Of The Earth » signe un disque très expressif où l’absence de chant (sauf un titre et pas le meilleur pour moi) ne manque à aucun moment. « Alors, on n’attend pas Patrick ? » Eh bien si, et on est vachement content de le revoir…

A écouter en priorité : "Fear And Guilt", "Whispery Hopes", "Back On Track", " Escape From Shadows"


L’AURÉOLE : PARCE QU’ILS LE VALENT BIEN AUSSI

DIRE STRAITS – « Brothers In Arms (40th Anniversary Edition) » : on ne présente plus l’album le plus connu du groupe britannique ou certains des titres y figurant ("Walk Of Life", "Money For Nothing", rien qu’eux deux) pour insister sur le bonus qu’il renferme, à savoir la prestation complète donnée à San Antonio en 1985. Circulant depuis longtemps sous forme de bootleg, la voici éditée officiellement de façon bien plus propre encore et justifiant à lui seul son achat. Knopfler et consorts à leur plus haut niveau d’interprétation. Mons-tru-eux.

ORBIT CULTURE – « Death Above Life » : suédois originaires d'Eksjö (qui doit sans doute aussi donner son nom à un meuble Ikea), les ch’tis gars poursuivent leur chemin avec brio, chaque nouveau disque venant paver une discographie béton, le cinquième présentement. Death metal mélodique ultra groovy, passer à côté de telles pépites lorsqu’on apprécie ce genre est un crime de lèse-majesté. Adoubés par SLIPKNOT il y a déjà quelques années qui les avait emmenés sur leur Knotfest, on ne peut que leur souhaiter de continuer à nous fournir ainsi en qualité.

SMITH/KOTZEN – « Black Light/White Noise » : quiconque me connait sait que je voue un culte au seul vrai rocker faisant partie d’IRON MAIDEN, je parle bien sûr d’Adrian Smith. A nouveau associé à son partenaire de crime Richie Kotzen, le duo persiste et signe avec un second album plus uniforme et moins dispersé, disons mieux abouti que son prédécesseur. Répartis équitablement selon les ambiances, les deux se renvoient micros, soli et riffs avec une déconcertante aisance qui nous laisse béat, orgasme auditif accompli à la fin du disque. Parisiens et périphériques, rendez-vous le 6 février prochain au Trianon pour les applaudir.

Bruce Springsteen – « Nebraska ’82 (Expanded Edition) » : torturé est un doux euphémisme lorsqu’il s’agit de parler de « Nebraska », le plus à part de tous les disques sortis par le Boss. Ici, c’est en format menu Maxi Best Of qu’on le (re)découvre, accompagné par les outtakes (titres non retenus), la version électrique, le disque joué en live seul en scène pour l’occasion (qui figure aussi au format vidéo dans ce coffret) et en version remasterisée. Entre « Tracks II » et « Nebraska ‘82 », on ne peut pas dire qu’on aura été rationnés cette année. Et à ce qu’il paraît, d’autres sorties similaires auront lieu en 2026. « Bruuuuuuuce ! »

TESTAMENT – « Para Bellum » : décidément, les anciens TESTAMENT (ouais je sais, c’est bof) continuent à sortir des disques plus costauds les uns que les autres. Rien que la doublette d’entrée "For The Love Of Pain" et "Infanticide A.I" calme tout le monde. Seule la balade "Meant To Be", bien pérave faut le dire, fait baisser la tension (l’attention aussi) mais le reste garde tout le monde sur la brèche. Le jeune Chris Dovas déglingue ses fûts, Skolnick reste l’extra-terrestre des soli qu’il a toujours été, Peterson riff comme un furieux et la voix de la montagne Chuck Billy ne montre aucun signe d’épuisement. Pas comme nous à la fin de ce marathon de violence thrash.

  

  

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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