26 juin 2012, 0:00

SOULFLY : "Enslaved"

Album : Enslaved

SOULFLY.... Max Cavalera... SEPULTURA.... Ces noms ont le don de faire surgir une pelletée de souvenirs à mon esprit. Toute une époque qui d'un point de vue personnel, tout autant que professionnel, a marqué ma vie. Pourtant, il y a quelques années que je ne suis plus le groupe, sans trop savoir pourquoi. Les hasards de la vie. C'est finalement avec une certaine appréhension (voire réticence à en juger par le temps que j'ai pris à m'y mettre) que je me lance dans l'écoute de ce nouvel album. Comme pas envie que mes souvenirs soient entachés de déception. Ce serait comme retrouver la plage des vacances de son enfance toute bétonnée, ou découvrir qu'un multiplex a pris la place de son petit cinéma de quartier.

Mais allez, je me jette à l'eau et... Est-ce vraiment SOULFLY ? Je ne saurais dire. Le groupe, tant au niveau de son line-up (à vrai dire assez instable) qu'au niveau musical a évolué. On y sent la touche Cavalera. Mais l'aspect tribal qui a fait la particularité du groupe à ses débuts (dans la lignée logique du «Roots» de SEPULTURA) n'est plus. J'avoue, je suis perdue....

Je pars donc me promener sur la toile, à la recherche du ressenti de ceux qui suivent le groupe plus régulièrement que moi, parce que je ne me sens plus tellement légitime pour en parler. Mauvaise idée, c'est la débandade. L'album est-il si mauvais ? Objectivement, je ne trouve pas. C'est une question de goûts après tout. Mais à la lecture des différentes chroniques, je me rends compte que ce qu'on lui reproche n'est pas tant d'être un mauvais album... mais d'être un mauvais SOULFLY.

Plus agressif, plus influencé death, thrash ascendant gros bourrin, «Enslaved» peut séduire les fans de gros son bien lourd, pas forcément fan des rythmes tribaux et des envolées mystiques auxquelles SOULFLY nous avait habitués. La question se pose : Max ne devrait-il pas faire un choix et arrêter de mener de front plusieurs projets qui finissent par se ressembler mais plutôt essayer de se concentrer sur un groupe unique, ne retenant que le meilleur ? Pas simple.

Il y a en tous cas de bonnes choses à retenir de cet album. Un chant écorché, d'où jaillit la colère. Des compositions haineuses servies par des guitares puissantes. Des collaborations avec Dez Fafara (DEVILDRIVER) et Travis Ryan (CATTLE DECAPITATION). Et puis il y a des choses qui ne changeront jamais, comme cette façon de cultiver l'esprit de tribu, avec la présence sur l'album des fils de Max Cavalera.

Pas facile d'être Max Cavalera... On attend de lui qu'il se renouvelle tout en restant lui même. Suis-je réconciliée avec SOULFLY ? Pas sûre d'aller jeter une oreille sur les albums qui me manquent.... mais on me reprendra sûrement à réécouter «Enslaved».

Blogger : Juliette Legouy
Au sujet de l'auteur
Juliette Legouy
Juliette Legouy, passionnée de metal sans concession, a été un pilier essentiel de la rédaction du magazine HARD FORCE de 1996 à 2000 et a réalisé de très nombreuses interviews, des reportages et des dossiers majeurs pour cette publication.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK