22 juillet 2012, 00:00

CHARM CITY DEVILS : "Sins"

Album : Sins

Il faut croire que John Allen était frustré de voir le chanteur de SR71, son premier groupe, gambader sur scène, alors que lui, restait coincé derrière son kit de batterie.
Le pied à terre à Baltimore, et bien décidé à prouver que le rock'n'roll y existe, c'est en 2007 qu'il prend le micro et forme, CHARM CITY DEVILS.
Entouré de cette nouvelle bande de potes, il se lance dans ce nouveau projet, pour aboutir à la publication d'un premier album en 2009, au titre très cliché «Let's Rock'n'Roll». Déjà bien reçu par la critique, il aura fallu attendre trois ans pour que CHARM CITY DEVILS nous revienne avec un nouveau disque intitulé «Sins», bénéficiant au passage, d'un changement de label.

Le groupe était attendu au tournant, il faut dire que la qualité de leur premier album est indéniable. Je ne rejoindrai pas ceux qui l'ont qualifié comme : "L'album qu'AC/DC n'a jamais sorti avec Bon Scott", sans doutes levés du bon pied le jour de l'écoute, mais force est de constater que le disque renferme plusieurs pépites, si ce n'est qu'il n'en soit une lui-même.

«Sins» débute avec «Spite», un titre qui est le parfait exemple pour décrire le sentiment qui parcourt l'écoute de cet album. Le riff est impeccable, voire titanesque, un coup à se faire un claquage des cervicales. Ce qui titille dangereusement le tympan, c'est la production qui a tendance à se faire de plus en plus lourde, et formatée, au fil des secondes. On arrive enfin au refrain, et là, c'est la dégringolade. C'est triste à dire, mais l'enthousiasme s'embourbe vite dans une marée d'effets, de mélodies, et d'harmonies attendues. On en regrette presque que «Spite» ne se soit pas arrêté à son intro !
Le morceau suivant, «Unstoppable» rattrape un peu le coup, et détache une petite once d'espoir quant à la suite, mais l'auditeur devra malheureusement s'en contenter, car pour ce qui est du reste, à défaut des fans, les radios vont se frotter les mains. Certains titres, bien que déplaisants, se gravent au burin dans votre cerveau, comme une mélodie insupportable que l'on ne parvient pas à oublier, «Still Alive», «Walk Away», et le jamais si bien nommé «Problem». Le gros son est privilégié, à défaut de la qualité des compositions qui sont franchement, très moyennes?

En fermant les oreilles sur quelques points, tout n'est pas à jeter, «Devil Is A Woman», «Love N War», et la reprise du classique «Man Of Constant Sorrow» sont tout de même des titres respectables, dont on regretterait presque, pour le coup, de ne pas pouvoir en écouter les démos, ne serait-ce que pour entendre quelque chose d'humain dans ce pot-pourri de technologie.
Le bruit du médiator qui frotte sur la corde, une petite maladresse du batteur, non ? Une telle éradication du facteur de risque était-elle nécessaire ? Tant de questions qui se bousculent, après avoir tant été séduit par la sonorité authentique de leur premier album.
La déception a été grande en découvrant que CHARM CITY DEVILS s'était laissé séduire par le pêché de la surproduction en délaissant un son qui le caractérisait tant. Ce sort rappelle celui de NICKELBACK, groupe dont il est pratiquement impossible de ne pas penser à l'écoute du disque.

Si vous voulez découvrir CHARM CITY DEVILS, «Sins» n'est vraiment pas l'album à conseiller. A moitié mauvais, ou à moitié bon, je ne saurais me décider. Parle-t-on bien du même groupe ? Où sont les «House Fire», «1000 Miles» et autres «Pour Me» qui ont fait vaciller tant de têtes ? La faute à un nouveau label frileux ? De mon côté, je vais rester dans mon coin à écouter «Let's Rock N Roll», titre qui n'a plus trop l'air d'avoir de sens aux yeux de CHARM CITY DEVILS. "J'ai vendu mon âme au rock'n'roll" chantait-il, y a-t-il eu erreur sur la marchandise ?

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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