29 octobre 2012, 0:00

BLACK COUNTRY COMMUNION : "Afterglow"

Album : Afterglow


La Black Country est cette région des Midlands (UK) où Jason Bonham et Glenn Hugues ont uni leur Hard force.
Une Communion du Pays Noir évidente qui explique la qualité de cet assemblage aux racines puissantes... A l'origine, une vision prémonitoire du producteur Kevin Shirley : la rencontre de Joe Bonamassa et Glenn Hugues en 2009 à L.A. lui donne l'envie et l'idée. Etonnante projection dont personne n'avait pressenti la nécessité.
Glenn Hugues, c'est de l'histoire déjà ancienne (Deep Purple, Trapeze et une vie chaotique),
Joe Bonamassa, c'est un prodige du blues à 12 ans qui a surmonté ce handicap depuis longtemps pour bâtir une carrière solide, visiblement dans un esprit plus généraliste, conscient de la place à occuper le jour où Eric Clapton prendra sa retraite.
Jason Bonham est le batteur détenteur d'un héritage encore plus lourd que la frappe de son père dans Led Zeppelin.

BLACK COUNTRY COMMUNION a suscité un intérêt relatif à la sortie du premier album. On en parlait sans oser se vanter et puis, progressivement, il s'est imposé, renforcé par les chroniques de concerts, le bouche-à-oreilles "Tu as vu Glenn Hugues comment il s'éclate en live, Joe Bonamassa concentré et véritable sideman rock au service du groupe, Bonham, Ah ça ! Quelle frappe ! Et le claviers de Dream Theater, Shrek Derinian...comment ? Oui, Derek Sherinian, qui sait appuyer ou se fondre à volonté".

Il a fallu l'admettre: la sauce avait plus d'épaisseur que prévu. Deux albums en moins d'une année. L'envie d'un troisième.
Inutile de tourner autour du pot : le nouvel album de BCC "Afterglow" a un impact immédiat. Sur les tympans d'abord. Production de haute volée. Kevin Shirley est fan, c'est évident, donc un rôle de producteur créateur à l'ancienne qui en fait le 5ème membre. Jamais l'étendue vocale de Hugues et ses moindres nuances du plus intime au hurlement n'ont été aussi bien comprises. Rarement ses talents de bassiste à la fois discursif et solide n'ont été capturés aussi fidèlement. C'est une renaissance. Il en profite pleinement et s'amuse.
L'alchimie Hughes/Bonham fonctionne magnifiquement. Glenn est un bassiste singulier, à la fois pilier du temps et soliste, il visualise sa mise en place, le passage appuyé, et se retrouve là où il faut, au moment exact, contrôlant l'aspect mélodique. Un jeu exaltant par sa diversité et sa maîtrise, qui transcende le groupe.
Jason Bonham assure encore mieux que dans la boutique dont il a hérité. Il compose avec facilité, si l'on en croit les autres membres. Il doit se sentir libéré de la pression Led Zeppelin, comme il l'avait été dans son propre groupe en 1997 (réécoutez son album "When You See The Sun", particulièrement "Searching" et le prémonitoire "Your Day Will Come").

Son jour de gloire est arrivé avec BCC et "This Is Your Time", titre emblématique.  Un autre, "The Giver", est carrément phénoménal.
D'entrée, "Big Train" vous saisit par la précision de Bonham, l'étendue vocale de Glenn Hugues, sa basse royale qui alterne les sons, magnifiquement mixée, et un Joe Bonamassa incroyablement libéré de son  étiquette bluesman sudiste. Il revisite en quelques riffs tout Jimmy Page, tout Thin Lizzy. A croire que son passage à l'Albert Hall l'a transfiguré et imprégné des grands anciens.
La place de Derek Sherinian est trop subtilement imbriquée pour être analysée à la première écoute. Il a été exigé par Joe Bonamassa dans un dessein qui me parait encore mystérieux. Sur le moment, on le sent extraordinairement présent derrière le chant, tout en évitant  les redondances d'un "à la manière de Deep Purple".

On dit qu'une première impression est souvent la bonne. Intuitivement j'oserai affirmer que BLACK COUNTRY COMMUNION n'est pas un super-groupe. Argument marketing qui ne tient pas car on en a connu d'autres plus ambitieux qui se sont écrasés au décollage.
Non, BCC serait une synthèse parfaite de nombreux grands groupes. Comment ne pas reconnaître ici une envolée à la Deep Purple, ailleurs une évocation de Foreigner, et pourquoi pas des citations d'AC/DC, Led Zeppelin, de Rainbow et d'autres.
Aucun plagiat. Un extraordinaire voyage dans la galaxie familière du hard rock, servi par des musiciens d'exception, des compositions solides qui s'enchaînent avec cohérence et un son actuel techniquement parfait, à tomber.  
Les interrogations sur la suite de BCC, l'absence supposée d'un Joe Bonamassa accaparé par sa propre carrière, ne peuvent atténuer l'impact de ce grand album à la gloire du hard rock.

Blogger : Serge Lamet
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Serge Lamet
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