13 mars 2014, 21:14

LOUDBLAST : STÉPHANE BURIEZ (PART 2)

A quelques semaines de l’arrivée dans les bacs de « Burial Ground », le nouveau LOUDBLAST qui sortira le 28 avril, suite et fin de notre entretien avec Stéphane Buriez après le passage du groupe à La Valette, troisième date du Brutale Coalition Tour. Si vous avez raté la première partie, petite séance de rattrapage ici

 

« Burial Ground » est donc un album ambitieux…
Oui, on ne s’est pas contenté de composer des morceaux pour les graver et repartir en tournée. Il a un sens. C’est là où il est fort pour moi, au niveau des émotions que l’on ressent en l’écoutant. L’ordre des morceaux sur l’album a une raison d’être. Il y a une suite logique, on raconte une histoire. Le premier titre de l’album (“A Bloody Oath”) légitime le dernier (“The Path”). Les deux derniers titres (“I Reach The Sun” et “The Path”, donc) sont longs, il y a des parties acoustiques, des parties chantées assez barrées, des choses que l’on n’avait jamais faites. Ce n’est pas à proprement parler un concept album mais il y a un début et une fin. Et la fin n’en est pas vraiment une…

La fin est juste le commencement… Qui l’a produit ?
Grégoire Saint-Maxin, notre ingé son, a enregistré toutes les prises de son. C’était mon assistant à l’époque du LB Lab et ensuite, il a fait son chemin : sondié de BLACK BOMB A, de GOJIRA puis de LOUDBLAST. Et le mix a été fait par Francis Caste. On a tout fait en France cette fois.


« L’ordre des morceaux sur l’album a une raison d’être. Il y a une suite logique, on raconte une histoire. Le premier titre de l’album légitime le dernier. » – Stéphane Buriez


Tu penses que c’est mieux que les prises de son et le mixage ne soient pas réalisés par la même personne ?
Ça dépend. Quand tu as du budget et que tu es large, si tu peux faire les prises de son et le mix avec Colin Richardson (aux manettes sur le EP « Cross The Threshold », sorti en 95), c’est bien. Si tu as 100 000 euros de budget… Maintenant, on n’a plus ça.

Quel est le plus gros budget dont vous avez disposé pour un album ?
400 000 francs (NDJ : à peu près 60 000 euros) je crois, pour « Sublime Dementia » il y a vingt ans. Soit un mois et demi de studio aux Etats-Unis, à Tampa, avec tous les frais annexes. On y est allés deux fois, avec les billets d’avion, l’hôtel, la bouffe, la voiture de location, les bars à putes (sourire)… On était sur un label qui avait du pognon et on vendait des disques, c’était donc logique.

Vous avez vécu ça comment ?
On avait 25 ans, on ne se rendait pas compte. C’est quand ça s’arrête que tu réalises… Par la suite, on m’a dit que j’étais devenu un petit con. Prétentieux aux yeux de certains (cf. interview seven - les 7 péchés capitaux). Mais j’ai toujours gardé un certain capital sympathie sans avoir à me forcer.

« Si on avait continué LOUDBLAST en 1999, on se serait déchiré humainement, et musicalement, on n’avait plus rien à faire ensemble. Sous ce line-up du moins. » – Stéphane Buriez

On peut faire un aparté sur CLEARCUT, le groupe avec lequel tu avais sorti un album en 2000, et que tu as ressuscité le temps du JP Fest en février dernier ?
C’était la deuxième édition de ce festival caritatif qui récolte des fonds pour la lutte contre cancer. JP, c’était mon voisin. On s’est connus quand on était ados, il était fan de metal, c’est comme ça qu’on s’est rencontrés. Je l’ai accompagné par la suite dans sa carrière de musicien et d’ingé son. Il était hémophile, il a fait partie des victimes du sang contaminé et a fini par avoir un cancer. Il est mort un 1er janvier. Pour la deuxième édition du festival, qui a refait le plein cette année à Lille, on a donc ressuscité CLEARCUT. L’album avait été très mal perçu à l’époque. Sous prétexte que je m’étais coupé les cheveux – en fait parce que je les perdais –, qu’on était accordés plus grave et que je chantais – quoi, Buriez arrive à chanter ? Il sait faire autre chose que growler ??! –, on nous a collé l’étiquette Neo Metal. Ça m’a toujours agacé, CLEARCUT, c’était du Hardcore Indus Metal ! Mais comme on avait signé chez Wet, qui était à l’époque le label de PLEYMO et de WATCHA, je pense que les gens ont fait un peu trop rapidement l’amalgame.

Tu penses que les fans de LOUDBLAST n’étaient pas prêts à t’entendre faire autre chose et que ceux qui n’aimaient pas LOUDBLAST n’ont tout simplement pas pris la peine de l’écouter ?
C’est tout à fait ça. Quatorze ans après, cet album n’a pas vieilli, la prod’ est juste énorme ! Il avait été composé, enregistré et mixé en un mois et demi. Rejouer ces morceaux quatorze ans après, ce n’était pas facile, même s’il y avait mon fidèle copain Hervé (Coquerel) à la batterie.

Rappelle-nous les raisons du split de LOUDBLAST en 1999…
La flamme s’était éteinte, du moins avec le line-up de l’époque. On n’arrivait plus à s’entendre sur la façon de faire évoluer musicalement le groupe. On s’est quand même arrêtés sur « Fragments » qui a été l’une de nos meilleures ventes. On en a vendu 10 ou 15 000 en quinze jours. Des fois, je pense que c’est bien de “tuer” son enfant quand il est en pleine croissance, avant qu’il ne commence à se pourrir (sourire).

C’était courageux.
C’était surtout indispensable. Si on avait continué, on se serait déchiré humainement, et musicalement, on n’avait plus rien à faire ensemble. Sous ce line-up du moins.

Tu es chanteur, guitariste et leader de LOUDBLAST, tu as longtemps été le compositeur principal… Ce n’est pas un peu difficile pour les autres membres du groupe de trouver leur place ?
Je suis de toute façon présent à tous les niveaux. C’est moi qui ai fondé le groupe et je suis le seul qui reste de la formation originale. Je suis exigeant, je sais ce que je veux, je ne suis pas toujours facile à vivre, mais je ne pense pas être un ayatollah. Je laisse toujours tout le monde s’exprimer, j’écoute l’avis de chacun mais s’il faut trancher, c’est moi qui le fais. Certains sont faits pour diriger et d’autres, pour exécuter. Mais je délègue beaucoup plus qu’avant.

Ce n’est pas trop dur ?
Si (rires) mais tant que le résultat est à la hauteur de ce que j’attends, pas de problème. Sinon, je le fais moi-même.

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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