4 mai 2014, 0:31

FRIEND OF MISERY : "Agents Pathogènes"

Album : Agents Pathogènes

Quid de la mutation, de la transfiguration, d'un fœtus-chrysalide qui n'en rêvait pas tant, s’éveille la matière pure, vois les soubresauts du Monstre Lorrain qui font écho, et plus rien ne sera comme avant.

FRIEND OF MISERY ose, se désosse, crève de faim, et son metal Souverain annihile tout sur son passage. Loin aujourd'hui d'un carcan métallique trop étroit (premiers émois avec « Memento Finis » et un EP « Arborescence »), la Famille (cette unité, cette connivence, ce parallélisme d'âmes est flagrant tout au long de l'oeuvre) composée de Fred Bartolomucci (ex SCARVE) aux vocaux clairs & growlés, ample, investi, incarnant des compositions acérées brodées sur des textes écrits en français introspectifs et ciselés (on ne réside pas dans la superbe ville où naquît Paul Verlaine sans tenter de verser un juste tribut) magnifiés par l'architecture musicale d'un Kryss Michel démentiel, portant aux cieux mélodies aux facettes sombres que ne renierait certainement pas un Jeff Loomis, cette cellule de combat (complétée sur l'album par les explosions atomiques de F. Dufresne Dascoli aux guitares, H. Lemoine à la basse et F. Morel aux synthés et autres programmations, magnifiant de par ses inquiêtantes interventions le rendu oppressant de ces « Agents Pathogènes » distribué par Send The Wood Music) aujourd'hui arbore l'essence même de son existence : survivre à l'hostile, qu'il soit ennemi extérieur (une conscience écologique en sous texte) ou intérieur (névroses, misanthropie etc ...).

Un metal lourd, sombre, tortueux mais ambitieux, qui jamais ne lasse tant la masse musicale sait être mouvante, reptilienne mais toujours menaçante ("Poussières d'Asphalte", "Apnée"). 
Déchirant de part en part le fuselage, sous la chair se découvre aussi une certaine mélancolie, peut-être même un peu plus... sous les states en grattant trouverons-nous quelques clous rouillés, vestiges de Gorgias... Une vision de l'Humain sans concession, âpre, mais toujours au bout du tunnel, la Lumière.
Et ce (moderne) (death) (hypnotique) metal progressif est halo.

FRIEND OF MISERY ose, et c'est à cela qu'on le reconnaît: mélodies imparables, choeurs aériens, divins solis, rythmiques épileptiques ("Ailleurs" avec la participation de Jonathan Devaux de HORD ou encore "Tesseract" ), rien n'enserre le combo, il voyage à son gré, foule fièrement les terres d'un NEVERMORE (encore), empreintes Tooliennes voire Voivodiennes et cuir old school.
Un puissant metal racé, hors des sentiers (ra) battus, qui impose le respect.

Album charnière sans aucun doute (le prochain sera-t-il leur "Black Album" ? Souhaitons- leur le même succès...), « Agents Pathogènes » vous contaminera et à cela, aucun antidote.
Metal Viral-

Blogger : Mel Delacroix
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Mel Delacroix
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