(Si vous voulez relire la première partie, c'est ici)
Nous nous étions installés très rapidement et nous sommes donc mis au boulot. Andy (Wallace, producteur NdlR) est un vrai pro et c’est agréable de travailler avec lui. C’était un enthousiasme sans nom, car il maîtrise parfaitement son métier et l’enregistrement d’un album. Quelqu’un en qui on a forcément confiance. C’est le mot : confiance ! On savait d’office qu’on pouvait obtenir quelque chose d’énorme de sa part. Il avait enregistré tellement d’autres projets à Rockfield et l’atmosphère était tellement détendue ! C’était son idée d’enregistrer là-bas, et nous étions tous comme des mômes.


Andreas durant l’enregistrement
Personnellement, je passais le plus clair de mon temps au téléphone ou sur mes agendas. Planifier l’enregistrement, la sortie, la promo, les tournées et le merchandising, ça m’occupait bien jour et nuit. Un manager travaille chaque jour jusqu’à des heures indues, croyez-moi. Les événements se présentent n’importe quand et tout doit être reconsidéré rapidement ! Ca a d’ailleurs sérieusement limité mes tentations pour l’alcool, car il fallait que je sois claire dans ma tête tout le temps. Mais tout ça, c’était cool. J’étais faite pour cette vie-là. En studio, mon « collaborateur » le plus proche, c’était le petit Zyon. Nous étions inséparables et passions nos journées à parcourir la propriété là où l’activité l’exigeait. Il arrivait aussi à Max de revenir à l’appartement entre deux séances d’enregistrement. Pas de temps mort. Ca bouillonnait de vie partout !

L’heure du repas pour Zyon
Rapidement, Roxanne, Richie et Jason (enfants de Gloria, NdlR) nous ont rejoints pour l’aventure. Dana (fils de Gloria, aujourd’hui décédé NdlR) était resté à la maison et la gardait pour nous. Christina (fille de Gloria, NdlR) et Alex (Newport, son mari à cette époque NdlR) nous ont rendu visite avec le batteur de FUDGE TUNNEL, Adrian.

Alex Newport, Christina, Max, Zyon et Adrian (batteur de FUDGE TUNNEL).
Les enfants étaient comme des fous. Ils appréciaient particulièrement le grand champ qui courait le long de la propriété. Il se disait qu’un fantôme hantait aux alentours et du coup, les gamins avaient toujours cette petite trouille lorsqu’ils allaient gambader là-bas. Max et les gars allaient jouer au foot dans ce champ. Au petit matin, un épais et lourd brouillard, vampirique, y flottait de la nuit et disparaissait dans la matinée avec l’arrivée du soleil.
Max et les gars avaient piqué tous les médiators de BLACK SABBATH qu'ils avaient pu trouver. Ils étaient morts de rire.


Le studio était une sorte d’aire de jeux à sa manière, avec des billards. Il y avait un piano dans une pièce, sur lequel QUEEN avait enregistré « Bohemian Rhapsody ». Je devais lutter constamment contre les petits envahisseurs qui trainaient partout. Mais c’était une communauté bien heureuse.

Richie à la guitare dans le studio - Zyon dans le studio
Une fois, Max, Igor, Andreas et Silvio avaient décidé de s’introduire dans le studio où BLACK SABBATH enregistrait. Il n’y avait personne mais tout le matériel était en place. Max et les gars avaient piqué tous les médiators de BLACK SABBATH qu’ils avaient pu trouver et ils étaient morts de rire de leur méfait en me le racontant !

L’enregistrement pouvait prendre beaucoup de temps, donc je descendais au village avec les enfants et nous nous promenions, faisions du lèche-vitrine. La première fois que je me suis retrouvée à rouler sur une route du coin, j’avais purement et simplement oublié de rouler à gauche et nous avions frôlé la collision frontale. Ca m’avait bien servi de leçon et il n’avait pas fallu me le dire deux fois.


Il y a des tas d’histoires qui me reviennent concernant les chansons de l’album, et l’une d’entre elles particulièrement, lorsqu’ils enregistraient « We Who Are Not As Others ». Les gars se marraient tous depuis quelques minutes, mais chacun dans son coin, et Andy avait eu la bonne idée de les enregistrer, de mélanger tout ça et de le mettre à la fin de la chanson. Ah, et puis sur « Manifest » aussi : Max voulait sonner comme si sa voix était diffusée dans une vieille radio et Andy la lui trafiqua exactement comme il la souhaitait dans cette chanson.
Max : "J'ai le titre de l'album"... J'étais suspendue à ses lèvres...
Un jour, alors que je marchais pas très loin de la Rolls Royce garée dans la cour, Max m’arrêta. « J’ai le titre de l’album »... J’étais suspendue à ses lèvres, qu’il me dévoile la surprise… « Je vais l’appeler « Chaos A.D. ». Une idée brillante.
La classe est terminée
A suivre…

