6 juin 2014, 16:50

ANATHEMA : Vincent Cavanagh

En orbite autour de "Distant Satellites"...

C''est en pleine période de promotion, mise en place pour délivrer les premiers détails du nouvel album "Distant Satellites", (disponible le 9 juin), et suite à une tournée nord-américaine aux côtés de HIM, que nous avons posé quelques questions à Vincent Cavanagh. Décrit comme étant l'aboutissement du parcours musical d'ANATHEMA depuis ses débuts, "Distant Satellites" contient tous les éléments créatifs que le groupe a pu développer et développe encore. Une nouvelle ère ? Une constante évolution ? Le chanteur guitariste nous parle de l'album, de la façon dont-il a été préparé et... de ce qui reste à venir.

 

Avant de débuter notre interview autour de « Distant Satellites », peux-tu nous dire quels souvenirs as-tu gardé de cette tournée aux États-Unis avec HIM ?
Au début, je ne souhaitais pas la faire. Je voulais rester en studio pour finir l’album. Mais au final, le reste du groupe et le management m’ont un peu forcé la main ! Cependant, même si cela a été très difficile étant de l’autre côté du monde, mixer l'album par e-mail et Skype, être en constant déplacement, se retrouver jeté comme une poupée de chiffon à l'arrière du camion de tournée, avoir les côtes cassées après une chute sur la glace dans l'Ohio, ressentir des inquiétudes sur la finalisation de l'album dans les temps, le manque de sommeil … Cela a été génial (rires) ! Les gars de HIM sont vraiment de supers personnes. La tournée avec eux s’est très bien passée. Ils ne s’embêtent pas avec les soundchecks. Ils allument leur matos 10 minutes avant les shows, bottent les culs de leurs fans gothiques et se cassent ! Un authentique groupe de rock !

Tu nous rapportais que, pendant cette tournée, le groupe a continué à bosser sur les chansons du nouvel album. Sur scène le soir, mixer le jour…Quand vous reposiez-vous ?
Nous nous reposions jamais réellement ! D’abord, parce que la plupart du temps off est utilisé dans les déplacements. Dans notre cas, cela consistait à être jeté sur une couchette comme une chaussette dans un sèche-linge (rires). Je me suis reposé quand je suis rentré chez moi.

Il était impératif pour vous de travailler sur les mixs pour que Christer-Andre (Cederberg) puisse continuer à bosser de son côté ? Vous ne vouliez pas être en retard ?
Complètement, nous avions une deadline. Si bien, qu’aller en tournée durant cette période n’était pas l’idéal. Le stress situationnel s’est amplifié lorsque Christer est tombé malade la veille de notre départ aux USA. Il devait subir une intervention chirurgicale pour son dos. Il a bossé malgré une extrême douleur pendant de nombreuses semaines. Un jour, il n’a pas pu se lever de son lit. Les médecins l’ont arrêté 3 mois post-intervention chirurgicale. Christer était de retour au studio 2 jours plus tard.  Cet homme est un héros ! Quel dévouement. Quoi qu'il en soit, nous avons réussi à le terminer à temps aussi grâce à Steven Wilson qui est intervenu à la dernière minute pour mixer deux chansons.

www.cacederberg.com

 

"Je suis déjà en train de composer de la musique depuis que nous avons terminé l'enregistrement de l’album" - Vincent Cavanagh


Votre façon de travailler a-t-elle changé sur « Distant Satellites » ? Toujours guidés par votre inspiration, Danny et toi ?
Pour cet album, nous nous sommes réunis à 2 reprises pour la pré-production, pour discuter de l'ensemble de nos idées, pour choisir les meilleures chansons pour l'album et aussi pour écrire de la nouvelle musique. Au total, il n'y avait que 10 jours donc musicalement, le processus en termes d’écriture était plutôt simple. Nous avons écrit, enregistré, arrangé, produit et mixé tout dans le studio de Christer à Oslo, du début à la fin, c'était aussi un moyen plus pratique pour travailler. Oslo est une ville pleine de gens merveilleux, j'ai beaucoup de bons amis là-bas, mais pour être honnête, je n'aime pas leurs hivers! C’est brutal!

Lorsque nous avions rencontré Danny il y a 2 ans, il nous disait « Anathema est vraiment dans une période de créativité… ». Vous avez pris votre rythme de croisière depuis « We're Here Because We're Here » ?
Oui, aucun signe de ralentissement n’est à constater. Je suis déjà en train de composer de la musique depuis que nous avons terminé l'enregistrement de l’album. Danny et John  n'arrêtent pas d’écrire aussi. Nous avons déjà quelques idées pour le prochain album et d’autres choses qui seront utilisées d’ici là lorsque le moment sera venu de commencer à penser sérieusement à la suite. Nous ne voulons pas attendre très longtemps et continuer sur cette lancée.

« We're Here Because We're Here » était un cadeau pour les fans d’ANATHEMA après 7 années d’attente. Peut-on dire que « Distant Satellites » est la suite logique des 2 albums précédents du groupe ?
« Distant Satellites » est plus un pas en avant. Les 2 précédents albums étaient connectés entre-eux d’une certaine façon. Celui-ci est le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire du groupe.


 

"C’était l’un des moments créatifs de Danny les plus puissants... Tout de suite après, je savais que je devais m'occuper de lui... À ce moment, il avait besoin de moi comme d’un frère" - Vincen Cavanagh


L’album commence comme « Weather Systems » avec une chanson en deux parties, « The Lost Song », et une troisième plusieurs titres plus tard...
En terme de dynamique, oui. La première chanson est rapide, très rythmique, heavy et intense. La deuxième partie est une ballade soul, chanté par Lee Douglas. Donc oui, je pense que c'est assez similaire à l’esprit de « Weather Systems ».

Y a t il de très belles expériences dans « Distant Satellites »? Comme pour « Weather Systems » lorsque Danny avait soudainement rêvé la mélodie de « The Lost Child » ?
Plusieurs, oui. L’écriture des parties 1 et 3 de « The Lost Song » était un joyeux accident. Un moment naturel de sérénité. En essayant de se rappeler une chanson qui avait été perdue, trois chansons sont nées. Sur un nouveau rythme de batterie joué par notre nouveau batteur, Daniel Cardoso, ces trois chansons sont sorties d’un piano un matin.
Je me rappelle aussi d’une fois à Buenos Aires, en Argentine, l’automne dernier. Danny n’était pas très bien, il avait eu une insomnie totale la nuit précédente. Quand il s’est pointé au soundcheck le jour suivant, il s’est installé au piano et a commencé à jouer le refrain d’  « Ariel ». Une minute plus tard, le groupe l’a accompagné, j’ai appuyé sur le bouton enregistrement de mon téléphone et Danny a commencé à chanter la ligne de chant… « I found you, in the dark... ». C’était l’un des moments créatifs de Danny les plus puissants auquel j’ai assisté. Un super feeling flottait pendant la création progressive de cette chanson. Incroyable. Tout de suite après, je savais que je devais m'occuper de lui pendant un certain temps parce que ces expériences sont un stress émotionnel énorme pour lui. À ce moment, il avait besoin de moi comme d’un frère, pas seulement comme un membre du groupe. Quoi qu'il en soit j'ai fait en sorte d’enregistrer le tout et de lui remonter le moral en lui disant : « Félicitations, cette chanson va sur le nouvel album ! ». Je suis vraiment heureux de la façon dont cette chanson s'est créée. Elle est très pure. Cela me rappelle des chansons comme « Inner Silence », « One Last Goodbye ».

Pensées, amour, abandon, nature, saisons, espace… Vous entrez définitivement dans le monde du rock progressif ?
La musique progressive, pour nous, c’est The Beatles, Pink Floyd et Radiohead. Nous n’avons jamais réellement écouté d’autres choses appelées "Rock Progressif".

Une des premières fois qu’ANATHEMA a proposé de nouveaux sons et de nouvelles atmosphères, c’était pour « A Natural Disaster ». D’où viennent ces idées de nouveaux rythmes et nouvelles percussions sur « Distant Satelites » ? Est-ce pour aérer et envelopper le côté atmosphérique de certaines chansons ?
Non, je ne suis pas d'accord. (Il se lance dans une explication complexe) Sur le premier album, nous avions une chanson intitulée « Scars Of The Old Stream » qui était un morceau inspiré de la musique classique, appris antérieurement, enregistré avec une bande inversée, puis finalement joué avant de révéler les mélodies originales avec un effet inversé. Un verset parlé par dessus a été mis pour finir la chanson.
Nous avons eu aussi des chansons acoustiques avec des voix féminines, du piano, des orchestrations classiques, et une pièce musicale ambiante de 23 minutes avec des synthés. C’était en 1993 ! (rires). Donc, comme tu peux le constater, nous n’avons jamais eu peur d’expérimenter différentes textures musicales et atmosphères. À mon avis, le plus grand changement musical que nous avons eu entre les albums c'était en 1997 pour « Alternative 4 ». L’un dans l’autre, si je revois objectivement notre catalogue musical, je peux dire qu’il s’agit d’une évolution intéressante. Peu de groupes ont couvert autant de styles musicaux dans leur carrière. C’est vraiment important pour nous d’aller de l’avant et de ne pas nous répéter. Le prochain album sera encore un testament de notre évolution spirituelle.

Bien que la chanson « Distant Satelites » soit un monument, le moment fort de l’album est le titre « Anathema ». J’ai envie de dire : enfin, une chanson qui porte le nom du groupe ! Quelle est l’histoire de ce titre ?
Le titre a été choisi d’après les paroles. Il s’agit d’une chanson profondément personnelle.

Etes-vous désireux de jouer ces chansons en live ?
Bien sûr. Surtout avec les 2 batteurs. Cardoso jouera sur le kit principal. John jouera un mix de percussions électroniques et acoustiques, avec des pads, des synthés et d’autres trucs. Ce qui ajoutera une dimension supplémentaire à notre son en live.

Penses-tu qu’un événement comme « Universal » puisse être attendu par les fans dans le futur ?
Nous y avons déjà pensé. Si c’est au bon moment, au bon endroit, je n’y vois aucun inconvénient.

Es-tu toujours d’accord avec le fait qu’une larme puisse être autre chose que de la tristesse ?
Absolument. Juste va à une finale de coupe de football et observe ces fans de l’équipe gagnante. Tu y verras de grands hommes chevelus, barbus pleurer et s’enlacer pour partager leur joie ! (rires)

Quel mot définirait le mieux « Distant Satellites » ? Un seul mot …
Evolution.


Pour vous faire une idée de cette évolution si ce n'est déjà fait, écoutez "Distant Satellites" en streamig en suivant ce lien.

Vincent Cavanagh vous donne rendez-vous le vendredi 20 juin de 17h30 à 19h30 pour une séance de dédicaces chez Gibert Joseph - Paris 6ème

ANATHEMA en concert :

06/09 - Raismes (Raismes Festival)
30/09 - Esch-sur-Alzette - Luxembourg (Kulturfabrik)
01/10 - Anvers - Belgique (Trix Hall)
05/10 - Pratteln - Suisse (Z7 Konsertfabrik)
13/10 - Toulouse (Metronum)
14/10 - Lyon (Ninkasi Kao)
15/10 - Strasbourg (Laiterie - Club)
16/10 - Paris (Bataclan)
 

Blogger : Christophe Droit
Au sujet de l'auteur
Christophe Droit
Animateur radio chevronné de la région toulousaine, fidèle partenaire de HARD FORCE depuis toujours, Christophe, alias "Godzilla", a participé à l'élaboration du projet Radio Force (CD & Musique) encarté dans le magazine jusqu'en 2000. Depuis 2008, il supervise l'équipe et l'actualité dans HARD FORCE et sur Facebook et anime de très nombreuses émissions sur HEAVY1, notamment NOISEWEEK tous les vendredis soirs, consacrée à l'actualité discographique de la semaine.
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