19 août 2014, 0:28

DRAGONFORCE: Frédéric Leclercq

Blogger : Meta Lias
par Meta Lias


L'été s'achève et avec lui sa panoplie de nouveaux disques, dont « Maximum Overload », le sixième album de DRAGONFORCE, le 18 août pour la France chez earMusic / Verycords. À cette occasion nous avons rencontré leur bassiste Fred Leclercq, qui a coécrit ce dernier, afin qu'il nous en dise un peu plus...

 

Alors ? Sixième album pour DRAGONFORCE et apparemment le premier enregistré en dehors de vos studios personnels et avec un producteur cette fois ? Quel a été le déclencheur de cette décision ?
En effet, les précédents albums ont été faits en Angleterre, et je me suis rendu compte que c'était trop confortable (surtout pour certains). Moi j'ai une manière de travailler où justement je me réveille et je me mets à bosser toute la journée. Tandis que là, on était dans nos studios où tu prends ton temps, tranquillement. Si tu n'as pas envie d'enregistrer aujourd'hui et que tu préfères te mettre devant la console à la place, c'est possible. Moi ça me tenait à cœur de travailler avec quelqu'un d'extérieur parce que cette personne t'impose un rythme auquel tu vas devoir te tenir. Et avoir un regard extérieur apporte du sang neuf à la composition et dans les structures. Il se trouve qu'on a travaillé avec Jens (ndlr : Bogren), je me suis très bien entendu avec lui et ça a permis de contrebalancer, c'est à dire qu'il y a eu pas mal d'engueulades : Sam et Herman d'un côté et Jens et moi de l'autre, mais c'était pour obtenir le meilleur de l'album.


Vous avez annoncé il y a peu le départ de Dave, votre batteur... Ce n'est pas que nous soyons curieux, mais que s'est-il passé ?
Il avait envie de faire autre chose. Tout s'est passé en très bons termes. On n'a jamais eu de problèmes avec lui. Il était dans le groupe depuis 10 ans. Il n'a plus eu envie de tourner autant qu'on l'a fait et qu'on va continuer à le faire, ce que je peux totalement comprendre. Il veut faire du prog' maintenant, donc il va poursuivre les concerts, mais pas aussi intensivement. Voilà, tout simplement.


 

"...On s'est rendu compte que ce sont les morceaux les plus courts les plus efficaces sur scène." - Fred Leclercq


A qui doit-on les quelques voix gutturales et ces rythmiques très rapides et saccadées, un peu à la sauce scandinave, sur ce nouvel album ?
Ce n'est pas à cause de Jens, déjà. Pour les voix gutturales il y a Matt Heafy (nldr : chanteur de TRIVIUM) qui a fait quelques interventions sur l'album. Quant aux autres, c'est moi. Et puis j'ai coécrit l'intégralité de l'album avec Sam, j'ai fait deux morceaux seul et il en a fait un. En fait, je suis vraiment très présent sur cet album : j'ai joué de la guitare en plus de la basse et je pense que c'est cela qui fait que j'ai apporté l'élément thrash/death, et le fait que Jens nous ait poussés dans cette direction puisqu'il n'est pas forcément fan de power metal. Il n'a pas ces influences qu'ont Sam et Herman.


Peut-on dire que tout en respectant l'"identité" DRAGONFORCE et son côté assez épique, "Maximum Overload" est différent de ses prédécesseurs ?
C'est un virage qu'on avait déjà amorcé avec « Power Within ». Je n'avais pas envie de faire du 200 à l'heure tout le temps et je crois que plus personne n'avait trop envie de ça. On a fait deux tournées de 18 mois et on était vraiment fatigué, déjà. Et on s'est rendu compte que ce sont les morceaux les plus courts les plus efficaces sur scène. Et puis, c'est vrai que l'attention des gens a diminué : maintenant tout le monde zappe. Les morceaux longs avec 20 solos, on a donné, on sait toujours les faire, il y en a sur l'album, mais le fait que je participe à la composition fait que cet album reste dans la continuité de « Power Within ». Et du coup, oui, ça s'éloigne du DRAGONFORCE classique mais ça reste quand même DRAGONFORCE.


Quelle est la signification de "Maximum Overload" ? Le titre colle vraiment aux thèmes abordés sur le disque ?
Alors, il n'y a pas de thème central, ce n'est pas un concept album. Pour ce qui est de « Maximum Overload », on était chez Herman et on cherchait un titre. J'ai pris son bouquin de maths sur lequel il y avait écrit « Maximum Overload ». Je lui demande ce que c'est et il me répond que c'était l'un de ses premiers groupes. Je lui dis que c'est super, que c'est un bon titre, mais ça veut dire quoi ? C'était à la période où je gueulais sur les gens tout le temps. Sur leur téléphone, sur Facebook, Instagram, Twitter, tout le monde donne son avis, donc voilà, je trouve qu'il y a une "overload" d'informations. Que tu le veuilles ou non, tu en es submergé. C'est ce que représente la pochette, on voit ce mec qui se prend la tête au milieu de lignes binaires (qui veulent dire quelque chose). Donc voilà, c'est tout ça « Maximum Overload ».


 

"On s'était dit qu'on aimerait bien faire une reprise mais on ne voulait pas faire une cover de MAIDEN ou de METALLICA..." - Fred Leclercq


La liberté d'expression est-elle importante pour le groupe ?
Oui, on ne nous a jamais muselés. Nous sommes nos propres chefs. Là, le guide musical c'était Jens, comme un septième membre du groupe. Donc on prenait son avis en compte, mais si on était six à dire « non on veut ce passage comme ça », il écoutait, il n'y avait pas de despotisme. On a toujours été comme ça. Notre manager s'occupe du business mais l'aspect artistique, c'est nous. Donc, oui, cette liberté d'expression est importante, mais on l'a toujours eue et ça continuera.


Un morceau comme "Three Hammers" par exemple, est à la fois épique, symphonique avec des nuances un peu thrash sur certaines rythmiques. Peut-on parler d'hymne de DRAGONFORCE sur des chansons telles que celle-ci ?
Hymne, je ne sais pas : le morceau est en deux parties distinctes. La première, qui fait très heavy classique à la MANOWAR, c'est Sam ; et la partie middle qui est très thrash, c'est moi. Il avait commencé ce titre et on a arrangé les parties ensemble, parce qu'il fallait un twist, sinon ce n'était pas intéressant, du déjà vu. Donc c'est pour ça qu'il y a ce moment où ça part en thrash violent, rapide avec un gros solo et après ça revient en "plus beau". Donc, hymne je ne sais pas, ça se vérifiera sur scène. Cela devrait prendre normalement.


Comment avez-vous décidé de reprendre "Ring Fire" de Johnny Cash que l'on peut retrouver dans "Maximum Overload" ?
On s'était dit qu'on aimerait bien faire une reprise mais on ne voulait pas faire une cover de MAIDEN ou de METALLICA parce que ça ne présente pas d'intérêt. Mais prendre un morceau et le transformer à la manière de DRAGONFORCE, ça pouvait être intéressant. Chacun a écrit au moins deux noms sur une feuille et c'est Sam qui est venu avec ce titre-là. Et le manager a trouvé ça bien, donc on est parti là-dessus. Je ne suis pas un grand fan de Johnny Cash. Moi, j'ai apporté le passage du milieu tiré d'un titre qui m'a toujours bien fait rigoler : « Highway Man » qu'il y avait sur la compilation country de mon père. Je me suis dit que ce serait sympa de l'intégrer à cette reprise et le solo de guitare se termine sur ça. Il se trouve, même si je ne suis pas un grand fan de country, que le morceau ressemble vraiment à du DRAGONFORCE. C'est ça qui est vraiment intéressant, c'est qu'on en a fait quelque chose à nous.


Lorsque vous composez, pensez-vous tout le temps au fait qu'il faudra jouer ces chansons sur scène ?
Oui et non. Quand je compose, j'essaie de faire quelque chose d'agréable, j'aime jouer de la guitare, la basse aussi, ce n'est pas facile à expliquer mais il y a des riffs, c'est dur mais ça sonne bien, et il y en a d'autres qui sont vraiment agréables à jouer... c'est ma manière de composer mes riffs où il y a un peu de challenge mais c'est vraiment agréable. La question ne se pose pas forcément, pour moi c'est jouable, ça se jouera forcément. On a déjà modifié des choses à cause de la tessiture du chanteur donc au lieu de jouer un titre en do on va le jouer en la, ça va rendre la chose un peu plus difficile à jouer sur scène mais globalement on en est capable, tout le monde à un bon niveau.


 

'La rythmique fait très TESTAMENT, je peux citer les influences mais il n'y a rien de power metal" - Fred Leclercq


Tu nous parles un peu de la collaboration de Matt Heafy, le chanteur de TRIVIUM, avec DRAGONFORCE ?
C'est lui qui fait les voix méchantes. On le connaît très bien parce qu'on a déjà tourné avec eux en Amérique du Sud il y a deux ans et puis on avait fait la Black Cruisade en 2007 en leur compagnie et MACHINE HEAD, puis on est toujours resté en contact. Matt discute de Jujitsu avec Herman, et avec moi on parle de bouffe, de Japon et de films d'horreur. On s'était dit « tiens, ce serait bien d'avoir des invités sur cet album, pourquoi pas Matt ? » donc je lui ai envoyé un message sur Whatsapp, il m'a répondu et en deux jours il avait tout bossé. Donc on a tout gardé et on est contents.


"Defenders" est un excellent mariage entre les voix de Marc et Matt mais c'est aussi un morceau véritablement "speed-metal", serait-il le titre qui a été utilisé pour auditionner votre nouveau batteur ?
Non, on a essayé sur « Ze Game », qui est le premier single, c'est un titre à 237/238, le plus rapide qu'on n'ait jamais fait. On l'avait déjà vu faire une démo sur « Fallen World », qui était le morceau le plus rapide jusque là et qu'il maîtrisait les doigts dans le nez, donc tant qu'à faire on l'a auditionné sur « Ze Game », sur « Through The Fire And Flames » et sur « Seasons » pour voir s'il était capable de tout faire. Quant à « Defenders », je trouve qu'il fait très thrash en fait, pas speed metal, il y a des gens qui m'ont dit que ça faisait DRAGONFORCE comme d'habitude, je ne trouve pas du tout, et puis c'est moi qui l'ai composé en majeure partie et je ne suis pas du tout power metal. La rythmique fait très TESTAMENT, je peux citer les influences mais il n'y a rien de power metal là dedans.


Comment avez-vous choisi ce nouveau frappeur ?
A la base c'est un pote qu'on a rencontré en festival, on a vu qu'il faisait des reprises de nos morceaux. En plus d'être pote avec lui, je savais que c'était un très bon batteur. Donc, quand Dave nous a annoncé qu'il voulait faire autre chose, j'ai tout de suite pensé à lui. Et puis ça rajoute une nationalité supplémentaire au groupe. Là on peut parler toutes les langues partout... sauf au Japon.

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