OVERKILL est surpuissant comme son patronyme l’indique. Il correspondrait sur l’item "Roots", d’un entretien metal standardisé ou d’un feuillet addiction au metal pour la Sécurité Sociale, à thrash metal old school (T.M.O.S). Le terme "Roots" utilisé ici est un peu comme ce qu’est Bob Marley pour le reggae. Un truc artistique pur, un truc issu de l’origine musicale ! Je sais, cette comparaison devrait être mesurée statistiquement, mais je le ressens ainsi !
Bobby "Blitz" Ellsworth (chant) et D.D. Verni (basse) forment la matrice artistique "overkillienne" et leur mascotte squelette chauve-souris les accompagne depuis toujours. D’une constance professionnelle hallucinante, les pionniers du T.M.O.S sortent « White Devil Armory », leur 17ème album, 29 ans après « Feel The Fire ». OVERKILL, c’est 34 années de carrière bien remplies pour les gars du New Jersey, de nombreux changements de line-up et de maisons de disques, une tumeur cutanée et un accident vasculaire cérébral pour Blitz qui semblent l’avoir rendu complètement résilient. Leur deal avec Nuclear Blast Records depuis 2009 les a bonifiés avec les sorties successives de « Ironbound » en 2010 suivie de « The Electric Age » (2012).
Issu d’une collaboration des 5 membres du groupe avec les 2 leaders en chefs d’orchestre, OVERKILL sort un disque aux couleurs mixtes, à savoir du thrash, du hard rock, du british heavy metal et du punk/hardcore.
« XDM » introduit l’album à la façon d'une B.O d’un film de Hitchcock. « Armorist », terme trouvé par D.D. Verni, représente le personnage central de l’histoire de cet album. Sans être un concept à proprement parler, il s’agit plutôt de différents moments sociétaux émotionnellement retranscris. Premier video-single, ça déboule old school, c’est thrash 80’s avec un son moderne, et c’est énergique. De grosses guitares, une basse efficace, et cette voix aigue, acérée, caractéristique de Bobby Ellsworth. « Down To The Bone » continue dans sa lancée Metal From The Past où tu mettais tes Americana, ton jean moulant destroy, ta veste à patchs sans manche sur ton perfecto blindé de badges. Le titre suivant est « Pig ». Inspiré d’un documentaire sur un meurtrier dans les années 70 en Californie qui avait écrit le mot « pig » sur les murs avec le sang de ses victimes. Quels riffs encore une fois et cette voix dévastatrice répétitive !
« Bitter Pill », second video-single, est un titre classique, catchy, épique d’OVERKILL de plus de 5 minutes avec une multitude de riffs qui s’entrechoquent et qui sont la signature de la paire Ellsworth-Verni. Et ça continue de plus belle avec le punkoide/hardcore/thrashy « King Of The Rat Bastards » et le puissant « Where There’s Smoke ». Et comme le souligne Blitz sur ce dernier titre : « There is Fire ». Break bien mid-tempo qui dévaste tout sur son passage… « Freedom Rings » avec son intro basse (distordue au flanger) -batterie rejointe par ces guitares alternant sur les speakers droit et gauche- fait penser à du METALLICA 80’s. Ce titre haineux est en acier trempé. Le travail rythmique est énorme. Saluons d’ailleurs le jeu de Ron Lipnicki à la batterie.
« Another Day To Die » sonne comme un mix de british heavy metal et de thrash metal de la Bay Area. Le titre est excellemment bien construit. Blitz, avec cette voix tranchante comme la lame de « British Steel » de JUDAS PRIEST, distille parfaitement les émotions qu’il veut faire passer. « It’s All Yours » est très punk/hardcore dans sa structure metal. A partir d’1 minute 50, il se passe un truc heavy metal étonnant avec des intonations de Blitz à la Zakk Wylde de BLACK LABEL SOCIETY, puis un bon break à l’ancienne avant le classique solo de guitare. Derek Tailer et Dave Linsk abattent d’ailleurs un travail guitaristique monstrueux tout au long de cet album.
« White Devil Armory » s’achève sur « In The Name », un titre ultra-épique, classique, guerrier, conquérant, mettant en avant le talent de tous les musiciens et entraînant un headbanging séquentiel. A ce propos, faites attention à vos vertèbres cervicales tout au long de l’écoute de l’album !
« White Devil Armory » est une collection éclectique des différents moments artistiques de la carrière d’OVERKILL. La production de l’album est efficace. L’architecture sonore T.M.O.S est imposante. La voix caractéristique de Blitz est toujours bien présente. Si vous êtes fans d’OVERKILL et de toute la vague thrash de la grande époque, vous allez vous régaler. Sinon, rien d’original mais efficacité absolue ! Le groupe devrait jouer cet automne à Toulon (Le Vox)… Affaire à suivre.
