(Si vous voulez relire les partie 1 et partie 2...)
De temps en temps, des représentants du label nous rendaient visite pour voir comment se passait l’enregistrement. Marcus, le représentant Roadrunner UK, était un mec cool. Il avait grandi dans le coin, dans la ville de Chepstow dont son père était maire. Quand Max a suggéré à Andy d’enregistrer dans un château, il a trouvé que c’était une idée géniale. Par chance, le père de Marcus nous a permis d’avoir accès au château de Chepstow. Tout se mettait en place.
Max trouvait que ça serait bien cool qu’un groupe brésilien enregistre dans un château gallois une chanson qui parle d’une tribu. Il a laissé Andy se charger de la logistique. Captain Andy a réuni les micros, les enceintes, la console, les câbles et tous les détails nécessaires à la réalisation de ce rêve. Un esprit bien fun régnait dans l’enceinte.
Les ombres entre les murs du château étaient longues et tranchantes. Toute la journée, des mouettes survolaient le château et faisaient entendre leurs cris. Une acoustique moisie, usée par les éléments et le temps. Le soleil avait du mal à briller dans les coins. La toiture avait disparu depuis des siècles mais les murs se dressaient toujours, hauts et solides. Assise en retrait avec Zyon, je prenais des photos et je remplissais le catalogue dans mon esprit que j’ai baptisé “Enregistrement au château – 1993”.
Max, Zyon et moi
Zyon et moi
Au début de la chanson, on entend Andreas dire en portugais : “Tu es prêt Vovo ?”. Andy a gardé le bruit des mouettes dans le ciel. Le vent était notre compagnon, une brise silencieuse. C’était une journée magnifique, il faisait frais derrière notre barricade.
Andreas
Une fois l’enregistrement terminé, on est allé au village. Il faisait un chaleur étouffante, le soleil était implacable. Ici, pas de murs de pierre pour éviter l’éblouissement. On s’est tous arrêtés pour boire quelque chose de frais.
Des "sodas" glacés...
Alors que l’enregistrement touchait à sa fin, nous avons décidé d’organiser une fête. On s’est éclaté toute la nuit avec les propriétaires du château et du studio, leur famille, Andy, Trish et leurs enfants ainsi que le team SEPUL. Au menu : vin doux et chansons des années 60 ! De charmantes Galloises ont fait rôtir un énorme cochon dans le champ et on s’est trémoussé en écoutant le groupe. J’ai même dansé avec Max et Andy Wallace ! Je ne m’étais jamais autant amusée. Pour notre plus grand plaisir, Andy a joué de la basse et a fait des reprises des BEATLES et des ROLLING STONES. Le matin venu, on a tous eu besoin d’une intervention chirurgicale pour enlever nos sourires… Mais c’est une autre histoire…
Pendant les sessions d’enregistrement de l’album de NAILBOMB, Max a trouvé une photo en noir et blanc d’une parade dans les rues d’Haïti où les gens portaient des masques avec des cornes. Il voulait l’utiliser pour la pochette mais finalement, il a changé d’avis et a choisi celle de la femme avec une arme sur la tempe.
Le photographe à qui l’on devait le cliché de la parade était un certain Gary Monroe, qui vivait aux USA. Max a découvert qu’il avait fait un livre sur l’autre visage de Disneyland : les enfants qui pleurent, les parents excédés, etc., et qu’il se rendait souvent en Haïti, mêlant à son travail des émotions fascinantes. Ça intriguait tellement Max qu’il a intégré Gary à l’équipe.
Tintern Abbey
SEPULTURA avec Gary Monroe
Paulo et Max
Andreas
SEPULTURA
Paulo
Quand l’album a été masterisé, on s’est embarqués dans la séance photos la plus longue de l’histoire de SEPUL. Huit heures de voiture, de la marche dans les collines, les vallées, les bois et les ruines. J’emmenais Zyon partout avec moi et ce jour-là, j’ai béni mes Doc Martens…
Gary avait repéré les lieux et nous a enseigné un peu d’histoire au passage. Je ne savais pas que les Romains étaient arrivés jusqu’en Grande-Bretagne mais Gary nous a montré leurs traces, des ruines et d’antiques colonnes. Une longue journée où l’on a beaucoup blagué mais au final, c’était des trucs utiles. C’est devenu notre histoire. Et pendant un moment, c’était Camelot…
Paulo, Zyon et Andreas
Zyon, son oncle Iggor et Andreas
Zyon et Max
La classe est terminée… (à suivre)
