DEVILMENT est le side-project de Dani Filth (chanteur de CRADLE OF FILTH que l’on ne présente plus). Ceci justife sans doute l’inhabituelle affluence dans la Rockhal dès la première partie. Costumes noirs, B.C. Rich et maquillage chargé, aucun doute nous sommes revenus dans les années 90’ aux vieux temps du true black ! Il est difficile d’imaginer qu’un CRADLE #2 puisse exister tellement ce groupe a marqué toute une génération de goths et métalleux. Et pourtant… Nous avons ici affaire à des riffs de black assez simplistes, un Dani qui chante avec un débit monotone et abuse de ses petits cris aigus. Il n’y a que les parties claviers bien réalisées et très mélodieuses pour relever l’ensemble et lui donner un coté plus moderne.
Techniquement rien à dire. Ce sont de vrais pros, tout est carré et le son est plutôt bon ce qui est étonnant pour ceux qui ont déjà vécu un show avec CRADLE ! Cependant, le tout manque d’une âme sombre qui planerait sur cette musique pour lui donner du corps. Le public ne s’y trompe pas, heureux de voir Dani Filth, confiant, mais pas transcendé par la prestation de DEVILMENT
Les Américains MOTIONLESS IN WHITE proposent un genre de neo-metal un peu électro à la sauce MARILYN MANSON. Dès leur arrivée sur scène, on frise la caricature et pas seulement côté chanteur ! A croire qu’un groupe peut se faire une notoriété sur le dos d’une vraie star. Les deux premiers titres sont une catastrophe surtout sur le chant clair qui n’est pas doublé (sans doute un oubli car il le sera pour la suite du set).
Sur son troisième titre, "Abigël", MOTIONLESS IN WHITE retrouve de la hargne et regagne la ferveur de ses fans. Le chant crié est nettement meilleur et le bassiste aide énormément sur les choeurs.
En fin de set, les titres électro sont beaucoup plus réussis et rehaussent clairement la prestation des Américains. L’harmonie avec le public se fait enfin sentir. Le groupe terminera son show sur "Devil Noise" chanté et ovationné par toute la Rockhal malgré les déboires en début de set.
MOTIONLESS IN WHITE est donc un groupe aux accents très jeunes et dynamiques mais qui manque cruellement de métier pour savoir mener un concert de bout en bout.
Pour cette tournée promotionnelle du nouvel album, LACUNA COIL est très attendu, d’abord parce que « Dark Adrenaline » a été une vraie réussite en live. Le public s’attend donc à une prestation de grande qualité mais aussi parce que les Italiens se font rares sur scène ces derniers temps.
Le concert débute avec "Trip The Darkness" et une Cristina débordante d’énergie en robe blanche déchirée maculée de faux sang. Andrea, fortement maquillé, tient le coté droit de la scène et est, comme à son habitude, expressif et proche de son public.
LACUNA COIL enchaîne avec "Spellbound" et "Intoxicated" qui confirment que ces titres ont passé depuis longtemps, et haut la main, l’épreuve du live, puis "Victims" et "Zombies", radicalement tourné vers le dynamisme, le show ne fera une place à la noirceur d’antan qu'avec "Heaven’s a Lie", entre les deux titres précités du dernier album. C’est un petit regret pour les fans de la première heure mais il sera vite oublié avec ‘’Kill The Light’’. Sur ce titre, Cristina, seule en front de scène, joue avec les lumières et trouble la Rockhal avec des expressions quasi fantomatiques particulièrement réussies !
Après le départ du guitariste Cristiano Migliore et du batteur Cristiano Mozzati, les Italiens dominent tout de même la scène et enchaînent avec une reprise du "The Silence" de DEPECHE MODE. Magnifiquement interprétée, cette chanson colle bien au groupe qui se l'approprie pour une expérience live mêlant ambiance année 80 et modernisme.
LACUNA COIL terminera avec "Our Truth" et sort avec un public conquis et des fans ravis !
(Pascal C.)
Portfolio par Fanny Larcher
