26 novembre 2014, 21:00

SAXON + SKID ROW + HALCYON WAY @ Toulouse (Le Bikini)

Quelques semaines après ACCEPT et son concert tonitruant, une autre vieille gloire des années 80, un héraut de la NWOBHM débarque en ville. Le vieil adage à propos des meilleures soupes et des vieux pots va-t-il  se vérifier une fois de plus ?
Différence de taille avec les concerts d’il y a trente ans, c’est qu’aujourd’hui il n’y a pas de retard et que des fois même, on entend les premières notes avant l’horaire affiché sur le billet.
Si bien, que ce soir, on rate une nouvelle fois le groupe qui ouvre la soirée, les Américains HALCYON WAY. Tant pis, ce n’est pas seulement pour eux qu’on a fait le déplacement...
 

SKID ROW en revanche est attendu. Ils ont sévèrement pulsé dans les années 90 avec leurs deux premiers albums, mélange de heavy bien soutenu, de ballades poilues et de refrains bienvenus, hurlés par le puissant Sebastian Bach, au poignet tatoué d’une basket enflammée.
Le Canadien s’en est allé en 1996, mais le groupe tente de revenir depuis 2003 avec un nouveau chanteur, Johnny Solinger, qui donne aussi dans la country à ses heures perdues.

"Blitzkrieg Bop" des RAMONES en intro et le groupe égrène ses hits, de "Slave To The Grind" à "18 And Life" sans oublier le fameux "Youth Gone Wild", certes un peu difficile à chanter en chœur depuis la fosse avec conviction quand on a plus de 40 piges, mais quand même.
Si Rachel Bolan, looké comme il y a 20 ans, Dave Sabo et Scotti Hill envoient toujours, que dire de leur chanteur ? Pendant 40 minutes, on ne le voit pas, caché derrière ses lunettes de soleil et sa casquette, jamais dans la lumière, et on ne l’entend pas, ce qui est dommage. Après l’intro de chaque morceau, on s’attend toujours à entendre un hurleur, et puis non, c’est à croire que son micro n’est pas ouvert... Pas grave, on est surtout venu pour SAXON ce soir.

Comme le chante Bon Scott en intro du concert, pour Biff et ses copains, ça n’a pas dû être qu’une partie de plaisir d’être là où ils en sont aujourd’hui, surtout que SAXON n’a pas connu le même succès qu’IRON MAIDEN ou DEF LEPPARD. Pourtant, ils ont été une influence majeure pour un paquet de groupes heavy metal, il suffit d’écouter leur musique pour s’en rendre compte. C’est ce que tu te dis quand le concert commence...

Retour dans les années 80, au début. Tu es dans ta chambre, au deuxième étage de cet immeuble de banlieue, enfermé depuis la fin de Starsky et Hutch. C'est dimanche. Aujourd’hui tu n’es pas sorti, ta mère n’a pas voulu que tu téléphones à tes copains et comme que tu ne les as pas vus hier, c’était râpé pour vous capter aujourd’hui. Alors tu passes et repasses sur ton tourne-disque stéréo, parce qu’il a deux haut-parleurs, ces albums que l’on t'a prêtés quelques jour avant. Un groupe que tu n’as jamais entendu à la radio, mais tu ne connais pas encore toutes les stations qui existent sur la bande FM libérée il y a un an. SAXON, ça s’appelle. Déjà, lorsque tu as vu les pochettes, tu t’es dit que ça allait être bien.  Cette écriture ! Tu l’imagines déjà sur ta veste de treillis, faite au marqueur en haut du dos. Avec un truc comme ça, faudra pas venir te faire chier. Bon tu ne sais pas encore que ça s’appelle un logo, mais ça ne t’empêche pas d’avancer dans la vie, de grandir et de remarquer que Sophie, celle qui est en 5ème C, t’a jeté des regards bizarres lorsqu’elle t’a demandé de lui prêter ton carré palestinien, celui qui sent le patchouli. Tu ne sais pas encore que ça s’appelle un keffieh, mais au moins, le tien vient vraiment de là-bas. Donc, SAXON, les pochettes dégagent quelque chose de surpuissant, sans doute le « S » du nom du groupe et puis cet aigle. Il est sur les trois albums. Tu t’en fous des dates de sortie, tu as commencé par celui que ton pote t’a fait écouter dans sa chambre. Le bleu, "Denim And Leather". Celui qui démarre en trombe avec "Princess Of The Night". Vu la photo sur l’arrière de la pochette, ça doit être un groupe de motards, il suffit de regarder la pochette de l’autre album avec la roue, celui qui commence avec "Motorcycle Man". Putain, que ça avoine ! Tu l’as remise plusieurs fois cette-là aussi, sautant partout en faisant semblant de jouer de la gratte. Il y en a encore sur les deux autres albums que tu as écouté cet après-midi là. "Never Surrender", "Suzie Hold On" et sa mélodie qui fait bouger la tête dans l’autre sens, "Heavy Metal Thunder" ou encore "Strong Arms Of The Law".


Alors voir SAXON sur scène, même trente ans après, c’est vraiment quelque chose, ça n’a pas vieilli. Biff en impose, le reste des musiciens aussi. Nigel Glocker a le même son de batterie que sur "Crusader", ce titre épique qui ouvre l’album éponyme. Mention spéciale au fringant Nibbs Carter qui saute partout avec sa basse, joue régulièrement les cordes à vide comme Paul Johnson, son prédécesseur moustachu, celui qu’on voyait toujours le poing gauche en l’air sur les photos, ce qui te faisait marrer et penser que ça ne devait pas être bien difficile à jouer du SAXON à la basse.

Il  n’empêche que 30 piges après, la musique du groupe est toujours aussi bougrement efficace et cet homme à quatre cordes n’y est pas pour rien.

Quand les lumières se rallument, laissant le public sur les genoux et te ramenant de ce voyage dans le temps, tu es juste un peu déçu de ne pas avoir entendu jouer "Dallas 1PM", celle qui parle de l’assassinat de Kennedy, avec les coups de feu. Tu l’aimais bien aussi celle-là...


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Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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1 commentaire

User
herve guillouet
le 22 déc. 2014 à 13:38
EXCELLENT ! Ca me rappelle quel qu'un. Moi peut etre...
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