31 décembre 2021, 17:13

TOP ALBUMS 2021

Par Nikkö Larsson


Je l’ai déjà dit l’an dernier mais je le redis encore : « Quelle année bizarre que celle que nous avons connu. » A croire que ça a bien marché puisqu’on a eu une suite et il se murmure qu’un troisième épisode est à l’étude. En attendant, on renoue avec la litanie des spectacles annulés, l’industrie de la culture malmenée. Alors, on se console comme on peut, on s’empiffre devant les plateformes de SVOD et surtout, on fait une boulimie de musique. Et comme cette année a été particulièrement fructueuse (encore plus que l’an dernier, c’est dire), c’est extrêmement difficile de ne retenir que 10 albums. Alors, comme on a souvent entendu parler de première, deuxième puis troisième dose, on va se faire une double ration pour la fin de l’année. En attendant la fin du monde, je vous souhaite une belle année 2022, pleine de bonnes sorties.
 

20. CONVERGE [Feat. Chelsea Wolfe] : « Bloodmoon I »
Etrange album que « Bloodmoon I », album de CONVERGE signé en collaboration avec Chelsea Wolfe accompagnée de son acolyte Ben Chisholm et de Stephen Brodsky (ex-CONVERGE) de CAVE IN, fruit d'une envie née d'une tournée commune. Si on reconnaît sans mal la patte du groupe de hardcore chaotique, force est de constater que Chelsea Wolfe rajoute une nouvelle corde à son arc. O.V.N.I. !


20. ex-æquo MÜTTERLEIN : « Bring Down The Flags »
Autre O.V.N.I., le deuxième album de MÜTTERLEIN, projet solo de Marion Leclercq, ancienne bassiste d'OVERMARS. Croisant black metal, musique indus, doom, noise et même post-punk, MÜTTERLEIN offre rien de moins que l'expression la plus viscérale de vos émotions les plus noires.


18. TRIVIUM : « In The Court Of The Dragon »
L’an dernier, ils avaient sorti un grand album, 18 mois après, on entre dans une autre dimension. Le grand TRIVIUM est de retour, et la giffle laisse de méchantes traces de doigts sur les joues.


17. LANTLÔS : « Wildhund »
Classés à l'origine dans la mouvance post-black metal, les Germains LANTLÔS ont muté vers un post-metal/shoegaze aérien. « Wildhund » c'est 51 minutes en état de grâce, rien de moins.


 

16. ME AND THAT MAN : « New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 2 »
Nergal remet le couvert avec une deuxième "jam-session" blues-rock/country/dark-folk. Le casting d’invités est monstrueux, les chansons sont toutes géniales (il suffit d’écouter le duo Nergal/David Vincent, ou les interprétations de Randy Blythe, de Tobias Forge ou encore de Myrkur pour s’en convaincre), un très gros morceau encore une fois.


15. ALIEN WEAPONRY : « Tangaroa »
Les jeunes guerriers du groove metal maori remettent le couvert eux aussi avec un album moins rèche, moins brut de décoffrage, plus progressif quitte à laisser quelques-uns sur le carreau. « Tangaroa » est un album non seulement beau, puissant mais aussi profond et riche en nuance. Kia Ora !


14. TRILLIONAIRE : « Romulus »
Un nom qui claque, une pochette qui claque, une réunion de musiciens d’expérience et de grand talent et une musique semblant être le fruit d’un accouplement entre MASTODON et DEFTONES, et on obtient une des révélations prog’ de l’année, rien de moins.


13. WARDRUNA : « Kvitravn »
Suite de la trilogie Runaljod, « Kritravn » est orné d’une pochette élégante, intrigante, mystérieuse, à l’instar de cet album envoûtant, ritualiste qui entrainera l’auditeur dans des contrées lointaines. Comme quoi, on arrive encore à voyager pendant cette étrange période.


12. THE VINTAGE CARAVAN : « Monuments »
On dit que la valeur n’attend pas le nombre des années. C’est un adage qui convient très bien aux Islandais THE VINTAGE CARAVAN, 27 ans et déjà 15 ans de carrière. Le trio signe son 5e album, le 5e d’une discographie conjuguée au plus-que-parfait. Pour ces incontournables de la scène blues-rock revival 60/70’s, un excellent album semble être une évidence.


11. SOEN : « Imperial »
Une conjugaison de talents, un alliage de finesse, de technique, de changements de rythme et de force brute, les Suédois SOEN signent une énième branlée. « Imperial » porte son nom à merveille.


10. MOONSPELL : « Hermitage »
Après « 1755 » en chant death portugais, MOONSPELL (qui entre temps a perdu l’historique batteur Miguel Gaspard) opte pour un registre plus gothic, plus progressif, apaisé et mélancolique. Un risque payant tant l’émotion dégagée est puissante.


09. LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL : « Polaris »
A l’instar d’un 7 WEEKS l’an dernier, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL redéfinit les contours d’un stoner souvent vu comme un genre restrictif pour partir dans une musique immersive à la grammaire riche et variée et s'imbriquant parfaitement dans un concept qui aurait pu être trop alambiqué. Somme de 5 talents qui officient à leur meilleur niveau, « Polaris » est sans conteste non seulement un album parmi les plus beaux et plus profonds de l'année, mais également un voyage auditif dont on n'a pas envie qu'il se termine.


08. IRON MAIDEN : « Senjutsu »
Heavy, MAIDEN l'est assurément mais aussi hyper progressif. Des morceaux fleuves faisant la part belle à la virtuosité du trio Gers/Murray/Smith, l'élégance de la basse de Harris, l'univers travaillé et la voix d'un Dickinson qui fait toujours mouche même après être revenu d'un cancer de la langue. Pour tout ça et tout un tas d’autres raisons, « Senjutsu » est une œuvre magistrale, et puis c’est tout ! Up the Irons !


07. DVNE : « Etemen Ænka »
Deuxième album pour le groupe écossais influencé par NEUROSIS, OPETH ou encore THE OCEAN COLLECTIVE. Riche, complexe (en même temps, pour un groupe dont le nom est inspiré de l’œuvre de Frank Herbert, c’est normal), marque d’un groupe de virtuoses, « Etemen Ænka » est un album hors normes.


07. ex-æquo BEHEMOTH : « In Absentia Dei »
L’an dernier, BEHEMOTH marquait à tout jamais l’histoire des concerts en livestream et éclatait la concurrence au passage. Un concert dans une église secrète et abandonnée qui fait l’objet d’un double CD/Blu-ray. Bien sûr, la captation étant superbe, la version CD ne pouvait être qu’au diapason et s’impose comme un des lives de l’année.


06. SWALLOW THE SUN : « 20 Years Of Gloom, Beauty and Despair - Live In Helsinki »
Un live pour les 20 ans du groupe, et c’est à l’image de la qualité de sa discographie : à la fois ambitieux et intimiste. Sublime !


05. MONO : « Pilgrimage Of The Soul »
« Pilgrimage Of The Soul » est un voyage orchestré de main de maître par MONO. Les Japonais, pour leur 11e album, délivrent, en plus d'un album riche et généreux, une véritable expérience métaphysique, un pélerinage initiatique, et digne des meilleures B.O. de film, rien que ça.


04. KLONE : « Alive »
« Alive » offre un superbe écrin pour les pépites qui composent la set-list. Après avoir livré l'un des plus beaux albums français de ces 15 dernières années, KLONE offre un live parfait.


04. LEPROUS : « Aphelion »
Jouissant d’une production de blockbuster à faire baver les plus grands compositeurs, « Aphelion » se conjugue au plus-que-parfait et au sortir de l'album, on n'est qu'émotions et chair à nu.


03. SWALLOW THE SUN : « Moonflowers »
Avec des thémes lourds de sens, illustrés par des chansons non linéaires et qui prennent le temps de se développer, « Moonflowers » est l'expression la plus organique de la perte. Avec cet album, n'importe qui, ayant vécu cela, reconnaitra les différents états physiques et psychiques de Raivio, entre tristesse insondable, dépression, sensation de léthargie que vient bousculer une colère noire. « Moonflowers » n'est pas une balade de santé mais une marche difficile dans les sentiers les plus tortueux et escarpés de la psyché de son auteur. Rares sont les albums à faire ressentir des sensations d'un tel niveau d'intensité.


02. GOJIRA : « Fortitude »
L’un des deux albums qui a le plus divisé de l’année. A titre personnel, « Fortitude » fait l’effet d’une beigne administrée de tout son élan par un Nicolas Cage déguisé en ours (ce qui ont vu le remake de The Wicker Man comprendront). GOJIRA fait du GOJIRA, et tant mieux. « Fortitude » est passionnant de bout en bout, impossible d'en décrocher même après une écoute compulsive.


01. MASTODON : « Hushed And Grim »
On va faire simple. MASTODON ne sort pas (seulement) le meilleur album de l’année, mais carrément des 3-4 dernières années. Après un tel album, on a besoin d’une cellule psychologique pour apprécier un autre disque.

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