RATT et BACKYARD BABIES partent dîner avec MÖTLEY CRÜE. Si je devais résumer « Eat Me », le nouvel album de THE LAST VEGAS en une seule phrase, ce serait de cette manière. Mais c’est un brin réducteur, je vous le concède. Amateurs de sleaze (l’appellation 2.0 du glam des 80’s), vous avez frappé à la bonne porte ! Ayant collaboré avec Nikki Sixx (SIXX A.M., ex-MÖTLEY CRÜE) ou encore Roy Z (gourou et alchimiste de la carrière solo de Bruce Dickinson notamment), on sent que le quintette de Chicago (eh non, ils ne sont pas de Las Vegas !) a été assidu en classe et a bien appris ses leçons.
Vous trouverez sûrement que cet album laisse une plaisante sensation en bouche car bien proportionné et dosé. Quelque chose de très agréable à écouter bien que tout cela ait un air de déjà entendu ailleurs. Mais est-ce le postulat du groupe de vouloir réinventer la poudre ou de nous rouler dans la farine ? Je ne crois pas. Et s’approprier des recettes connues ne signifie pas forcément les restituer proprement. Ici, c’est pourtant le cas. Les musiciens de THE LAST VEGAS veulent s’octroyer une part du gâteau et c’est somme toute légitime, eux qui sont présents aux fourneaux depuis plus de dix ans.
Rentrons dans le vif du sujet maintenant. Des vocaux légèrement râpeux qui ne sont pas sans rappeler ceux de Stephen Pearcy (RATT) pour un cookie moelleux avec de belles pépites de claviers Moog (“Hot Fudge”), des guitares bien en chair sur tous les titres sans qu’elles prennent l’ascendant sur l’ensemble et dénaturent d’autres éléments, des refrains en forme d’hymne (dès “Bloodthirsty”, le premier titre). L’appareil est homogène et donne une consistance régulière tout au long des dix titres, sans grumeaux. Aucun ingrédient ne manque à l’appel : le titre rapide (“To Be Treated”), les ballades sirupeuses avec guitares acoustiques (“Anything It Takes” et “Love’s Got Nothing On Me”), le single immédiat en ouverture (“Bloodthirsty”) et même des appels du pied à Lenny Kravitz (“Universe & You”), pour ne citer que ceux-là. Les onze titres sont concis et la durée totale de cet album est de 42 minutes. Pas le temps de s’ennuyer donc ni de s’endormir. Idéal.
Dans l’ensemble, « Eat Me » est un poil formaté et pourtant, on adhère. La production est excellente, ce qui ne gâche rien. Seule faute de goût diront certains (enfin, les goûts et les couleurs…) : la pochette. On aime ou on déteste mais elle ne laisse pas indifférent. Hommage à Lemmy et son fief le Rainbow Bar & Grill ? Il faudra leur poser la question. Sinon pour le reste, top chefs !