10 juin 2016, 11:00

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@ Paris (Hippodrome de Longchamp)

Le site est encore fermé au public mais cela n’empêche pas Adrian Smith, guitariste d’IRON MAIDEN, de distribuer aux quelques personnes présentes des flyers du groupe THE WILD LIES qui va jouer plus tard. Pourquoi ? Car son fils Dylan en est le bassiste. Peu voire pas connu en nos contrées, il délivre un rock efficace loin du heavy traditionnel joué par son père sans révolutionner le genre pour autant. Néanmoins, la prestation est agréable pour entamer le festival. La Stage 3 (la plus petite des trois scènes, couverte de surcroît) sur laquelle il se produit n’affiche pas complet mais les curieux sont nombreux et passent un bon moment au vu des applaudissements récoltés entre les morceaux. A revoir en club pour apprécier pleinement le style de ce groupe qui ne capitalise aucunement sur la filiation de son bassiste, et rien que pour ça, on les en félicite.
 


La première machine de guerre du week-end monte ensuite sur la Main Stage et se nomme GOJIRA. On s’en doutait mais la claque qu’ils assènent est violente et imparable. Leur style extrême mais néanmoins empli d’un groove contagieux est imparable. Le single "Stranded", extrait du nouvel album « Magma », passe l’épreuve du live avec aisance. La foule est compacte et largement remerciée par Joe Duplantier qui en profite au passage pour indiquer que ce concert marque les 20 ans de carrière du groupe. Ovation largement méritée. Carton plein pour le quatuor qui quitte la scène après une courte heure de jeu.

THE RAVEN AGE démarre ensuite sur la Stage 3 et le groupe n’est pas inconnu pour le public présent ce jour. Il intègre en tant que guitariste George Harris, fils de Steve, bassiste d’IRON MAIDEN. Après THE WILD LIES et avant l’arrivée des "papas" le soir, on peut dire que le festival est sous le joug "Maidenien" en ce vendredi. Vus en première partie d’IRON MAIDEN et de BRITISH LION, le groupe joue un heavy puissant et agressif avec un chanteur virulent juste ce qu’il faut. Ça joue bien et le public à nouveau est réceptif à leur musique. Un groupe à suivre sur la durée.



Le temps pour moi d’aller visiter le site, de faire quelques emplettes personnelles et de me restaurer et je loupe le set de DEFTONES. Tout comme celui d’ANTHRAX, par obligation cette fois afin d’être placé au mieux pour la prestation de la tête d’affiche du jour, IRON MAIDEN. L’affluence est correcte sans être exceptionnelle (on parlera le lendemain de 30 000 personnes). Néanmoins, un concert du groupe est toujours un événement en soi et cette fois, il l’est encore plus avec la sortie du nouvel album « The Book Of Souls » en septembre dernier et le combat contre le cancer remporté par son chanteur, Bruce Dickinson. Théâtral au possible  (bien plus que d’accoutumée), le show démarre et on ne peut pas dire que Bruce soit très en voix sur les deux premiers titres bien qu’il s’avère en parallèle très bavard et facétieux. Nette amélioration cependant sur "Children Of The Damned" et sur les titres suivants. Si l’accueil est chaleureux avec les nouveaux morceaux (6 seront joués sur les 10 que compte l’album), celui fait aux classiques est nettement plus puissant. Ainsi, "The Trooper", "Powerslave" (quel plaisir d’entendre à nouveau ce titre !) et "Hallowed Be Thy Name" voient le public chanter comme jamais. Le long morceau (13 mn) tiré du nouvel album qu’est "The Red And The Black" permet aux fans de donner de la voix, tout comme sur "Fear Of The Dark", immuable dans les set-lists du groupe et qui recueille toujours la ferveur des personnes présentes.



Lors du rappel et avant d’entamer le morceau "Blood Brothers", Bruce fait une déclaration sur les victimes des attentats, et plus particulièrement sur celui survenu au Bataclan. Il déploie alors un drapeau tricolore sur lequel figurent les initiales G.B.D. pour Guillaume Barreau-Decherf, journaliste tué au Batraclan le 13 novembre lors du concert des EAGLES OF DEATH METAL. Et si certains se sont fait la réflexion qu’un hommage du groupe six mois après survenait un peu tard, c’est pour une seule (et bonne) raison : ce drapeau a été vu la veille par Ashley "Ash" Groom, célèbre roadie du groupe lors d’une rencontre entre fans à Suresnes. Il a demandé à la personne l’ayant fait (un ami très proche de Guillaume) quelle en était la signification et l’a donc emprunté afin de le mettre sur scène avant l’arrivée de MAIDEN. Bruce a été mis au courant pour ce drapeau et le fait que Guillaume était un très grand fan du groupe. Il aurait été présent d’ailleurs s’il n’avait pas été fauché de cette triste manière. Voilà le pourquoi de cet hommage tardif mais sincère et désintéressé. Et Guillaume, en grand fan d’Adrian Smith, a dû d’où il est, apprécier le morceau clôturant ce concert, "Wasted Years", écrit justement par Adrian. Toujours plaisant de voir IRON MAIDEN en live malgré la fatigue et les années qui pèsent sur les épaules des musiciens. Profitons-en, il n’y a que les diamants qui sont éternels, me souffle un ami anglais…

Le choix est ensuite cornélien et je dois choisir entre TREMONTI (que je n’ai jamais vu) et les suédois de GHOST (que j’ai vus plusieurs fois). La "fan-attitude" me dicte ma conduite et je me retrouve devant la Stage 2 pour acclamer Papa Emeritus III et ses Nameless Ghouls. Et je ne tarderai pas à le regretter. Si le son est correct, les musiciens appliqués, leur chanteur malheureusement malade n’aide pas à apprécier la prestation (il annulera deux jours plus tard celle du groupe à l’édition anglaise du festival) et si l’on rajoute à cela l’immobilisme des titres joués, on est loin du concert parfait. Certes, nous sommes en festival et beaucoup de personnes sont dans la découverte. Il n’en reste pas moins que je m’ennuie en dépit de titres entraînants, les discours entre les titres étant récités à la virgule près. Le public ne me donne pas raison par contre, lui qui se manifeste bruyamment et communie avec le groupe jusqu’à la dernière note de "Monstrance Clock", chanson qui clôt une première journée sympathique au possible... à suivre.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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