20 novembre 2016, 16:12

UNLOCKING THE TRUTH

"Chaos"

Album : Chaos

Si le nom du groupe ne vous dit rien de prime abord, celui d’une vidéo montrant trois – très – jeunes musiciens afro-américains jouant du metal en pleine rue à Times Square vous rappellera sûrement quelque chose. Vous remettez, ça y est ? Eh bien, ces musiciens sont devenus les UNLOCKING THE TRUTH. Quelques années ont passé depuis cette vidéo (réalisée en 2013) qui avait fait le buzz. C’est sûrement pour cela que le groupe a été signé par Sony et sort aujourd’hui son premier album.

Et qu’en est-il alors de cette première livraison ? Pratiquant ce que l’on pourrait appeler du nu-metal (et encore, je ne suis pas sûr de l’appellation à lui donner), on est devant un premier album, ni plus ni moins. Vous me direz : « Oui et donc ? » Donc, normalement on devrait avoir affaire à un “tape-dur”. Sauf que là, on est dans un “tape à côté”. Et je le regrette d’autant plus que j’avais nourri des espoirs sur l’avenir de ces jeunes musiciens.  Pour un album qui sort chez l’une des plus grosses majors du monde, la production est vraiment décevante. (même si l'on doit avouer que Sony n'est en charge que de la distribution). Tout juste au niveau d’une très bonne production en home-studio (et dieu sait que l’on peut en faire des merveilles à la maison de nos jours) donc ici, je considère cela comme une déception, un échec même. Pour les autres points négatifs, je note l’usage de poncifs du genre tels que des plans de riffs déjà (trop) entendus, redondants parfois, similaires souvent ainsi que des plans de batterie dans le même genre (cette double grosse caisse agaçante).
Le positif ? Une recherche de mélodies sur les morceaux mais qui, à cause des raisons évoquées plus haut, semblent toutes pareilles sur les morceaux. Mais au moins à l’écoute, c’est un plus. Tout cela reste malheureusement amoindri par la voix du chanteur, qui manque de conviction, de puissance crédible. On n’y croit pas une seconde quand il s’énerve. Et les paroles ne sont pas non plus des modèles du genre à étudier en cours d’écriture.

Y a-t-il quelque chose à sauver de ce disque vous demandez-vous ? Oui quand même. Mais si peu. Le riff du premier morceau, "Chaos", est pas mal et le refrain est mélodique. Sur "Monster", le riff est cool aussi mais quelles paroles affligeantes (« I’m a monster, that’s what you told me baby »). "A Tide" lui, est un bon titre dans son ensemble. Agaçant par contre est le refrain de "Help Me", la faute au chanteur et à son timbre… agaçant. "Other Side" a un refrain similaire au morceau précédent et on perd notre temps du coup. Le mélange voix énervée et mélodique n’est pas concluant et manque de crédibilité. "Numbing" commence bien par contre. Dommage que ça s’arrête en cours de route à cause de la batterie et de ses plans pénibles. C’est toujours la même chose. Si encore c’était bien, mais là… Vient ensuite la ballade (si on peut dire) de l’album, "Made Of Stone" et arrivé à ce niveau, c’est le son des guitares qui commence à taper sur le système : en medium tout le temps et aucune variation de distorsion. "Ravens" ou quand le chanteur veut s’énerver et qu’il n’y arrive pas. Tout est dit. Les deux morceaux suivants, "Escape" et "Faywb" sont mieux dans le sens où ils sont plus passe-partout. Pas de quoi pavoiser non plus. C’est sur le dernier titre, "Take Control", que les choses commencent ENFIN à être intéressantes. Le morceau est un petit crossover sympa comme on en n'entend plus de nos jours et comme on aurait aimé en entendre plus sur ce disque.

Malgré une énorme déception, je vais conserver un œil sur ce groupe pour voir ce qu’ils nous sortiront sur le deuxième album. Au vu de ce premier essai, je ne prendrai pas beaucoup de risques si ce n’est celui d’être agréablement surpris. En espérant qu’ils trouveront rapidement la recette qui va. Ils ont des ingrédients valables, reste à s’entraîner et à peaufiner le truc pour un rendu correct. Qui vivra écoutera.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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