CIRITH UNGOL

Tout le monde connaît ce fameux passage ardu et sinueux (« la passe de l’araignée » en sindarin, la langue des Elfes-Gris) qui mène au Mordor et qui fut emprunté par Frodon Sacquet et Sam Gamgie droits dans un piège tendu par ce vieux fourbe de Gollum. En son sommet se dressait jadis une ancienne forteresse du Gondor désertée après les ravages de la peste et qui fut occupée depuis par les orques de Sauron : Cirith Ungol… Mais ceci est une autre histoire !

Peu connaissent en revanche le groupe californien formé en 1972 (ça s’entend un peu quand même au niveau du son…) dont le premier album « Frost And Fire » ne sortira que très tardivement en 1980 et qui est considéré comme un des pionniers de l’epic-doom aux côtés de SAINT VITUS ou CANDLEMASS. CIRITH UNGOL, qui proposait à cette période un rock plutôt lent fait de longues envolées de guitares psychédéliques et de vocaux qui ne sont pas sans rappeler ceux de John Connelly de NUCLEAR ASSAULT, reste assez méconnu dans nos contrées. Et pour cause : les Américains joueront leurs tous premiers concerts sur le sol européen cette année (3 en Allemagne et 1 en Grèce), et c’est d’ailleurs pour l’occasion que le label Metal Blade Records a décidé de remastériser leur second opus, « King Of The Dead », en s’attachant à reproduire le plus fidèlement possible le son de l’époque sur vinyl. La pochette, tirée de l’univers d’Elric de Melniboné comme les 3 autres albums de la discographie du groupe (un personnage fictif de l’auteur Michael Moorcock qui pour la petite anecdote avait écrit des chansons pour HAWKWIND et BLUE ÖYSTER CULT à l’époque), est bien sûr conservée à l’identique.

Autre différence avec la réédition de 2008, cette "Ultimate" version propose en bonus des lives à gogo : un titre issu des compilations Metal Massacre et un autre disponible seulement sur la version CD d’origine plus 3 titres enregistrés au Majestic Ventura Theater de leur ville natale. Le DVD joint à cette édition comprend également un concert au Roxy de 1983 avec l’album joué en quasi-intégralité. De quoi rassasier les fans et satisfaire la curiosité des amateurs du son des seventies (le fameux "Black Machine") annonçant le doom à venir ("Atom Smasher" ou "Finger Of Scorn") avant que CIRITH UNGOL n’orchestre un virage un peu plus heavy sur « One Foot In Hell » en 1986 et sur « Paradise Lost » 5 ans plus tard.

Mais ceci est également une autre histoire...