Nous sommes en 2018 et cet album fête ses 30 ans ! Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.
Il est de ces albums qui ont reçu un traitement indigne et injuste. « Blow Up Your Video » d’AC/DC fait indéniablement partie de cette liste. Il atterrit sur nos récentes et nouvelles platines CD le 18 janvier 1988 alors que le groupe vient de vivre quelques années un peu moins fastes que ses glorieux débuts et il a, entre-temps, vécu la perte de son chanteur Bon Scott en 1980 ou envoyé Malcolm Young en cure de désintoxication pour résoudre ses problèmes d’alcool. Entre 1983 et 1985, au bout de près de dix ans de carrière, la machine à hits a besoin de souffler un peu, ce qui aboutit à des albums certes quelques crans en dessous des classiques de la fin des 70’s mais qui n’ont pas à rougir devant nombre d’autres disques sortis par des formations diverses et bien moins inspirées. Après une collaboration en 1986 avec Stephen King sur la B.O. du film Maximum Overdrive et la parution pour l’occasion d’un "faux" best of, « Who Made Who », les frères Young comptent bien casser de nouveau la baraque et commencent par exploser une télé sur la pochette de ce nouveau disque qui (cocorico !) est enregistré par la paire Harry Vanda/George Young dans le Var aux Studios Miraval situés dans la commune du Val, jouxtant un château donnant son nom au studio (château qui deviendra bien plus tard propriété du couple Brad Pitt/Angelina Jolie). Pour l’anecdote, y enregistreront également JUDAS PRIEST et son terrible « Painkiller » ou encore THE CRANBERRIES et Chris REA (le formidable '« Road To Hell' »).
L’immédiat single ''Heatseeker'' explose bien la sono de l’auditeur tandis que la vidéo qui l’accompagne dynamite l’écran à l’instar d’Angus sur la pochette. Pas de relâche sur ''That’s The Way I Wanna Rock N’ Roll'' faisant ainsi coup double d’entrée de jeu. La facette blues que le groupe chérit ressort sur ''Meanstreak'' et son refrain appuyé par les chœurs de Malcolm et du bassiste Cliff Williams. On marque du pied le tempo du morceau ''Go Zone'' sur laquelle la frappe de Simon Wright est bien aussi lourde que celle de son prédécesseur (et futur successeur) Phil Rudd. Trompant l’ennemi, le début de ''Kissin’ Dynamite'' fait place ensuite à un riff bien senti. Pas de surprise sur ''Nick Of Time'' qui fait le boulot et envoie le bois comme il faut. Les ventres mous, si tant est qu’on les considère ainsi, seraient ''Some Sin For Nuthin’ '' et ''Ruff Stuff'' pas si ruff (argot de rough, dur en anglais) que ça au final. Le côté mélodique que dégage ''Two’s Up'' fait figure d’exception mais tape dans le mille et on aurait aimé entendre ce titre en bonne place et de façon ancrée dans les setlists des tournées suivantes. Le final se veut rentre-dedans avec l’épileptique ''This Means War'' et son riff répétitif qui vrille le crâne. A souligner sur l’ensemble une très bonne performance de l’homme à la casquette, Brian Johnson, qui ne sera jamais pris en défaut sur aucune des réalisations d’AC/DC, juste comme ça au passage. Un exploit qui mérite d’être souligné.
Au final, 43 minutes de (très) bon rock n’ roll qui témoigneront du retour en pleine forme de Malcolm Young au côté de son frère et signera le départ de Simon Wright cèdant sa place à Chris Slade qui enregistrera en 1990 un disque qui sera celui sonnant le total retour en grâce d’AC/DC. Mais ceci est une autre histoire…