23 juin 2018, 14:49

BULLET FOR MY VALENTINE

• "Gravity"

Album : Gravity

En ce week-end end de fête, euh non je ne parle pas de bonshommes courant après un ballon, mais de l’ouverture des grandes messes du metal un peu partout en Europe, coincé malheureusement dans mon jardin, je m’attelle à la rédaction de la chronique de « Gravity », le dernier album des Britons mignons BULLET FOR MY VALENTINE. Ouais, je vois déjà les haters tirer à boulets rouges sur ce groupe de "minets", sortir des « Ce n’est pas une chronique mais plutôt une nécrologie qu’il leur conviendrait ! ». Certes, depuis le prodigieux « The Poison », nous avons dégusté du pire et du moins pire. Même si « V » était loin d’être mauvais à mon avis.

"Leap Of Faith". Acte de foi. On reste dans la musique liturgique ? Matt devient le frère Tuck ? C’est facile, je sais, mais peut-être pas si éloigné de la réalité. Et si Matt et ses compères opéraient un audacieux braquage musical dans nos esgourdes ? Voler les sons pauvres de nos oreilles pour y déposer d’autres plus riches. A l’instar des derniers OF MICE & MEN, UNDEROATH ou BRING ME THE HORIZON, la structure est aérée, les riffs souvent placés en deuxième plan pour savourer des vocaux dosés avec subtilité. Le tout est nappé de sons electro savamment distillés, de touches légères de piano, un scream et des refrains lointains, ça passe très bien pour peu qu’on ait l’esprit ouvert, que l’on aime le metalcore mélodique et que l’on ne s’attende pas à du thrash bien gras. C’est pas "Over It" qui s’éloignera de ce schéma musical core et évanescent. Je trouve le titre agréable, bien pénétrant, bref j’aime ce début d’album. "Letting You Go" me fait énormément penser à une formation que j’affectionne, WHILE SHE SLEEPS, groupe que BULLET FOR MY VALENTINE a contribué à lancer. Vous aimez les refrains « Oho ho ho » nappés de riffs jouissifs ? Alors ne boudez pas "Not Dead Yet". Dans la même veine, plus loin, vous trouverez "Coma".

Tiens, il y a un "The Very Last Time". BULLET FOR MY VALENTINE comme les quatre cavaliers a trouvé son "Unforgiven II" ? Non. Il s’agit d’une ballade ambient-rock. Pas dégueu, pas inoubliable non plus, trop calibré. Un titre à programmer sur les ondes radio. Riez pas, même GHOST est passé sur les radios mainstream !

Je dois avouer que cette première moitié de « Gravity » manque de morceaux bourrins. Si Matt nous présente un "Piece Of Me" sympathique aux refrains mi-hurlés mi-chantés, pour un plaisir total, nous étions en droit d’attendre son corps dans son intégralité ! La deuxième moitié du disque reste dans cette veine. De bonnes compositions mélodiques auxquelles manque un rythme enlevé. "Under Again", un titre résumant le constat : nous sommes à chaque titre un chouia en dessous de la réussite. C’est vraiment dommage. Nous passons d’agréables moments, "Gravity" est l’un des morceaux de bravoure de l’album, mais l’envie d’écouter le disque en boucle ne vient pas. Nous trouvons un autre temps fort avec "Don’t Need You".

BULLET FOR MY VALENTINE n’aura pas achevé sa fiancée avec « Gravity », il s’est plutôt tiré une balle dans le pied. Se vouloir aérien et mélodique pour s’affranchir de la pesanteur est une bonne chose, mais il faut savoir doser. Cet album manque cruellement de lourdeur. Si on m’avait dit qu’un jour je suggérerais une telle chose, je ne l’aurais pas cru. A voir ce que ces titres pourraient donner avec un rendu live… pour l’instant, nous n’assistons pas au braquage musical de l’année. Frère Matt, nous aurions voulu quelques compositions bien heavy pour secouer nos crinières !

Reste un album empreint d’un metal moderne qui s’écoute sans peine tout en ne révolutionnant en rien les codes musicaux du genre.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK