3 avril 2019, 6:17

HELLOWEEN

• "Live In The U.K." - 1989 (Noise Records)


Nous sommes (déjà) en 2019 et cet album fête ses… 30 ans !

Premier des trois albums live sortis par les Hambourgeois d’HELLOWEEN, « Live In The U.K. » sort le 3 avril 1989 en Europe et aux Etats-Unis, le 5 octobre au Japon. Il devient par ailleurs « I Want Out – Live » aux US ou « Keepers Live » ailleurs, une singularité qui n’a pas arrangé les collectionneurs, se voyant (presque) dans l’obligation d’acheter les trois versions. Il a été enregistré à Edimbourg en Écosse et à Manchester en Angleterre en novembre 1988 et s’il est le dernier témoignage de la présence de Kai Hansen, guitariste (et chanteur aux débuts du groupe, notamment sur l’album « Walls Of Jericho »), c’est aussi le seul avec Michael Kiske, en attendant celui de la tournée « Pumpkins United » qui a eue lieu en 2017 et 2018 et qui ne devrait plus tarder à voir le jour, comme annoncé par le groupe.

Considéré désormais comme un « classique » car témoin de son époque et de l’ascension du groupe dans le cœur des hardos (les métalleux d’hier), pressentis alors comme dignes dauphins d’IRON MAIDEN, eu égard à la puissance vocale phénoménale de Kiske (et à leur participation en première partie du « Seventh Tour » des Anglais), ce disque doit être minoré par deux remarques importantes. La première, sa durée de 47 minutes pour sept titres seulement quand les fans auraient aimé un concert complet et la deuxième, qu’il contient des titres qui auraient pu être remplacés / agrémentés par d’autres bien plus puissants et qui lui auraient fait gagner le statut de culte si l’on avait retrouvé, au hasard, plus de titres de « Walls Of Jericho » (un seul ici le représente) tels "Victim Of Fate", "Phantoms Of Death" ou "Gorgar". Et qu’on ne vienne pas dire que Kiske n’aurait pu les chanter, cet extra-terrestre est capable de tout, même encore en 2019 ! Pour les « Keeper », on aurait rajouté du Part. I, "I’m Alive" et "Twilight Of The Gods" et du Part. 2, "Eagle Fly Free" ou "March Of Time". Là, ça aurait eu d’la gueule les amis. Cependant, la qualité est au rendez-vous car l’interprétation est sans faille et témoigne d’un grand professionnalisme. Kiske plaisante gentiment avec le public écossais et la paire de guitaristes Hansen / Weikath impressionne de par ses soli et échanges magistraux quand la paire formée par le bassiste Markus Großkopf et le regretté batteur Ingo Schwichtenberg (qui s’est donné la mort à seulement 30 ans en 1995) asseyent la rythmique comme des coups de marteau sur une enclume. L’ouverture sur "A Little Time" (amputée de deux minutes sur la version US, le discours de Kiske en fait) et la fermeture avec "How Many Tears" (les spectateurs parisiens de la date en 2017 se souviendront qu’HELLOWEEN  joua ce titre quasiment note pour note par rapport à cette version live) sont les deux moments les plus forts de cet album et il est à noter que "Rise And Fall" est absente du pressage US.

« Live In The U.K. » marque aussi la fin d’une époque pour HELLOWEEN qui se séparera de Kai Hansen à l’issue comme dit plus haut et de Kiske en 1993 avec pertes et fracas. C’est l’ancien chanteur de PINK CREAM 69, Andi Deris, qui le remplacera et tiendra le micro sur les deux autres albums live que les Allemands sortiront en 1996 et 2007 (cf. ci-dessous). Ces griefs et rancœurs seront effacés près de 25 ans plus tard lors de la tournée « Pumpkins United » ou Kiske et Hansen se joignirent au quintet pour une version 2.0 du groupe, annihilant toute résistance avec des concerts rétrospective de près de 3h. On parle même désormais d’un album avec ce line-up. Affaire à suivre…

Enfin, il serait criminel de passer sous silence la sublime pochette dessinée par Frédérick Moulaert (je me rattrape et me flagelle dix fois…), qui a collaboré avec HELLOWEEN de 1987 à 1998. Je vous invite vivement à faire un tour sur son site officiel afin de découvrir dessins originaux, travaux préparatoires pour les différents albums auxquels il a participé mais pas que, car Frédérick a aussi, sous la houlette du grand Franquin, dessiné le Marsupilami (Houba ! Houba !). Un dessinateur d’un immense talent qui a contribué au succès de l’iconographie du groupe et il se doit d’être reconnu, salué et remercié comme il se doit.

Projet original…
 


Travail préparatoire Projet final…
 


Pour aller plus loin (live oblige, sélection des albums enregistrés en public) :

« High Live » (1996) – une belle sélection en début d’ère Deris plus quelques classiques chantés par cette nouvelle voix.
« Keeper Of The Seven Keys – Legacy World Tour 2005-2006 » (2007) – survol bien plus large de la discographie du groupe avec notamment les trois titres-fleuve de la trilogie « Keeper Of The Seven Keys » pour plus de 40 minutes à eux seuls.

Indisponible sur la page YouTube du groupe alors que beaucoup de ses albums le sont entièrement, voici tout de même ce « Live In The U.K. » dans son intégralité soit 47 mns de pur metal pour avoir la banane (guter Laune sein dans la langue de Goethe).



 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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