10 juin 2019, 15:12

ULTRA VOMIT

• "L'Olymputaindepia"

Album : L'Olymputaindepia

Comment ? Les hurluberlus d’ULTRA VOMIT ont joué à l’Olympia ? C’est une plaisanterie ?

Eh bien oui ! Enfin, non ! En témoigne ce CD/DVD, « L’Olymputaindepia », pour nous remettre dans l’ambiance de folie de ce samedi 13 octobre 2018 (dont vous retrouverez le report ici même), où la chaleur extérieure n’avait rien à envier à la fournaise de la salle. C’est donc un coffret en forme de canular, comme il se doit de la part de nos joyeux trublions, où ils ont même pris soin de faire une faute d’orthographe sur chacun des titres présentés, à l’image de la faute sur la façade de l’Olympia, que nous avons le bonheur de déguster. Accompagné d’un communiqué de presse tout aussi délirant, nous voilà plongés avec un plaisir non coupable dans l’univers complètement barré et hilarant du combo.

Doté d’un excellent son, le CD démarre en trombe et enchaîne les titres sans temps morts, une partie des interventions du groupe ayant été coupées au montage, selon les cas, soit pour ne pas casser le rythme du CD, soit parce que les gags (présents sur le DVD) ont un aspect surtout visuels et ne seraient pas compréhensibles uniquement en audio. Cependant, et c’est tant mieux, les jeux de mots et transitions parfaites (Ah ce « Whaooooo wanna fall in love » désopilant emprunté à Chris Isaac entre "Mechanical Chiwawa" et "Je ne t'es Jamait Autans Aimer" !) ont été conservés pour notre plus grande joie. En tout, 31 titres à l’humour décapant, pour la plupart de moins de 2 minutes, ce qui évite la lassitude, menés à fond de train par quatre musiciens aussi professionnels que sympathiques. Car dernière les blagues potaches et l’aspect je-m’en-foutiste du groupe, il y a un gros travail de préparation, de répétition, d’entraînement. Faire rire n’est pas aussi facile que l’on croit, même si on se doute que la génétique les a particulièrement gâtés sur ce point. Il en résulte une grande cohésion et une alchimie parfaite avec le public. Et certaines remarques glissées subtilement (ou pas) qui auraient pu nous échapper à la première écoute se découvrent au fur et à mesure.

Le DVD joint avec ce CD nous permet d’assister au concert dans son intégralité et ainsi de renforcer cette impression de folie pure en voyant la fosse agitée, telle un énorme tsunami dont les vagues (humaines) déferlent sans cesse, dans un sens puis dans l’autre. Le groupe assure une prestation sans faute, très pros, allant jusqu’à s’échanger leurs instruments : Flockos à la batterie et Manard à la voix (de merde) sur "Poker Face" et "Kéken", Mathieu Bausson laissant sa basse pour prendre le micro sur l’excellent "Pink Pantera" et Fetus absolument royal sur toutes ses imitations, passant avec une aisance étonnante d’une voix de black metalleux ("Mountains Of Maths") à une version remaniée de GOJIRA ("Calojira"), une voix de pur Québécois ("Super Sexe") à du grind death ("Phoned To Death", "La Bouillie"), un Till Lindemann plus vrai que nature ("Kammthaar") à un Lemmy ressuscité ("Quand j’étais Petit ") ou un Bruce Dickinson survolté ("Evier Métal").

A cela s’ajoutent quelques invités et amis du groupe, tel Niko Jones de TAGADA JONES sur "Un Chien Géant", les deux Japonaises Yuka et Sachi du groupe KOKUSYOKU SUMIRE et Patrick Baud sur "Takoyaki", Mononc’Serge sur "Super Sexe", ainsi que deux anciens bassistes d’ULTRA VOMIT venus leur prêter main forte lors des échanges d’instruments. Le light-show est magnifique, le concert est superbement filmé (certains dans la foule se reconnaîtront sans aucun doute), les caméras passent allégrement du public à la scène, le montage est rythmé mais nous permet cependant de profiter des moindres détails du spectacle. Certains moments sont particulièrement savoureux comme l’interminable solo masturbatoire de Manard pendant "Anthracte", stoppé net par un « Arrêeeeeeeete » hurlé par Flockos, le désopilant « C’est fini là ! » de Fetus pendant "Outro : C’était mieux là", la mire et la salle plongée dans le noir, juste éclairée par des milliers de téléphones portables, le géant wall of chiasse qui balaye la fosse lors de "Pipi Vs Caca", l’encadrement spécial « Vous êtes sur YouTube ! », et j’en passe.

Sans compter que deux versions du concert sont disponibles : la version peinarde (normale, quoi !) ou les commentaires odieux des quatre musiciens, version particulièrement drôle car agrémentée des réflexions à brûle-pourpoint du groupe, qui donne l’impression d’être dans leur salon en train de regarder le concert entre potes. Les bonus ne sont pas en reste avec l’interview vérité ou vous apprendrez absolument tout ce que vous ne savez pas sur ULTRA VOMIT…, ainsi que le premier concert de 2001 où le groupe était un trio et ne faisait à l’époque que du grindcore (inécoutable, dixit le communiqué de presse cité plus haut).

Avec ce coffret CD/DVD, vous avez entre vos mains de quoi passer une excellente soirée en compagnie des quatre larrons qui ont réussi le pari fou de hisser le metal, parodique certes, mais metal quand même, à un haut niveau sur le plan national, au vu de leur succès grandissant et mérité. Car effectivement, qui est mieux placé qu’un groupe de metal pour se moquer de notre genre de musique préféré (mais toujours avec un regard bienveillant) et de ses petits travers ? Après tout, l’autodérision n’est-elle pas la meilleure des défenses face aux attaques et à l’incompréhension ?

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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