12 juillet 2019, 18:11

LABELS ET LES BETES

• "Le coté obscur de la force métallique - épisode 24"


En juillet, fais ce qui te plaît. Ce qui réjouit nos trois compères Aude, Clément et Crapulax, c'est de partager avec vous leurs tubes de l'été. Pas de vacances pour les braves et il semble que la chaleur n'empêche pas les productions sanguinolentes, lugubres mais euphorisantes de voir le jour. C'est donc avec peu de finesse et tout le premier degré qui nous caractérise que nous vous souhaitons de bien rôtir au soleil avec la bande son que nous vous proposons.


PANDEMONIUM : « Moments Of Tragedy » (Black Lodge Records)

11 ans après leur précédent album « Whispers », les Suédois PANDEMONIUM reviennent enfin avec un album de bonne facture et très inspiré par les tragédies de la guerre notamment.
« Moments Of Tragedy » regroupe 10 titres de black /death metal efficaces. Les riffs cinglants très death rejoignent des atmosphères très black avec des claviers en pointillés mais pertinents. Les vocaux sont parfois growlés, parfois hurlés.
Quelques soli viennent raffiner des compositions plutôt brutes et sans concessions et des samples de voix parlées viennent conforter l'ambiance historique de l'album. Tout cela sur des tempos rapides et ravageurs.

Il n'y a pas à dire, PANDEMONIUM a mis toute son énergie de cette dernière décennie dans les titres de « Moments Of Tragedy ». A noter, l'artwork de la pochette représente la peinture d'un soldat son arme à la bouche pour montrer toute l'impuissance de l'homme face à la guerre. A mettre entre toutes les mains des fans de BEHEMOTH.
​(Par Aude)



SUICIDE FOREST : « Suicide Forest » (Avantgarde Music)

Le black metal, comme on l'a vu auparavant, n'est pas (plus) l'apanage de la Norvège et les américains savent tirer leur épingle du jeu. C'est le cas du one-man band SUICIDE FOREST et son splendide premier album éponyme.
Signé chez Avantgarde Music, il nous plonge au cœur du froid, de la solitude, de l'obscurité au son d'un black metal brut et atmosphérique. « Suicide Forest » se compose de 6 titres pour une durée totale de presque 50 minutes, tous construits sur le même modèle, donnant une contenance et un fil conducteur à l'album.

Avec des compositions mid-tempo et quelques moments plus rapides, des chants hurlés, des riffs raw et saturés ainsi qu'une atmosphère lugubre, SUICIDE FOREST n'est pas là pour amuser la galerie. C'est bien une âme torturée exorcisant ses pensées qui est à l’œuvre sur cet album. Et sa mélancolie infinie est habilement mise en musique afin de pousser l'auditeur à l'introspection.
C'est beau, c'est bien fait, donc c'est efficace et prometteur.
(Par Aude)



TOMB MOLD : « Planetary Clairvoyance » (20 Buck Spin)

Formé en 2015, TOMB MOLD est plutôt du genre pressé comme en témoigne sa large discographie sortie en un temps record. Trois démos, un EP, une compilation et deux albums : plutôt pas mal quand on sait que ce même délai de quatre ans ne serait pas suffisant à d‘autres formations pour nous coller quelque chose de nouveau entre les esgourdes.
Et même s’il n’est pas toujours simple de faire rimer qualité avec quantité à ce rythme-là, le quatuor de l’Ontario, bon élève, n’a cessé de progresser comme il le démontre aujourd’hui sur son effort le plus abouti : « Planetary Clarivoyance ».
Avec un premier élément qui dénote à son écoute : la production encore plus grasse et moelleuse signée Arthur RZK ! Ce son fait partie intégrante du style qui se voit ici rétrogradé en plein cœur de la scène finlandaise du début des années 90 avec DEMILICH, ADRAMELECH et DEMIGOD en tête de liste. Une ambiance incroyable qui prend aux tripes dès les premiers instants de "Beg For Life" qui marque l’appétit de TOMB MOLD pour des rythmiques plus complexes et des atmosphères plus fouillées.

Voilà une nouvelle ligne directrice plus aérée, variée qui indique que le groupe n'a pas fini de nous surprendre !
(Par Clément)



BEHEADED : « Only Death Can Save You » (Agonia Records)

Il s’en est passé des choses en vingt-cinq ans pour les maltais BEHEADED ! Qu’il est loin le temps du brutal death sanguinaire aux vocalises porcines qui a laissé sa place depuis à un death lardé de thrash qui évoque les deniers travaux de DECAPITATED.
Une évolution que l’on pourrait qualifier de logique, avec un line-up aux contours changeants qui semble avoir trouvé sa bonne formule sur ce sixième album.
Du groove donc, de nombreux mid-tempos écrasants, moins de blasts et un vocaliste dont les tonalités évoquent furieusement Derrick Green, voilà en quelques indicateurs la teneur du BEHEADED cuvée 2019.
Une nouvelle fois appuyé par une production phénoménale dont seul le batteur Davide Billia semble avoir le secret et un artwork pour le moins réussi, cette nouvelle livraison répond en tout point aux attentes formulées depuis la sortie de son récent prédécesseur « Beast Incarnate ».

Le groupe semble d’ailleurs avoir, depuis la sortie de ce dernier, trouvé sa voie dans une approche plus moderne, moins confinée, qui devrait lui apporter les faveurs d’un public plus large. C’est là tout le mal que l’on peut lui souhaiter !
(Par Clément)



DESTRAGE :  « The Chosen One » (Metal Blade Records)

A Milan, il y a deux spécialités d’escalopes : celle panée qui se trouve dans notre assiette et celle qu’on se mange en pleine poire à l’écoute d’un album de DESTRAGE.
Totalement indéfinissable, imprévisible autant que géniale, thrash l’espace de quelques secondes, metalcore par-ci, math metal par-là, fusion sur les bords et aux entournures, djent uniquement quand elle a envie, la formation italienne surfe sans complexe sur les genres et les ambiances sans jamais se poser durablement quelque part.
C’est souvent inattendu (l’intro du magique "Mr. Bugman") mais ça met une pêche d’enfer, ça donne envie de prendre son skate et de sauter sur toutes les rambardes (le refrain imparable de "Hey, Stranger!") ou de hurler face au vent les bras écartés (le refrain de "About That") à la Titanic… euh c’est pas un bon exemple mais bon, vous voyez le genre de réaction enthousiasmante que ce cinquième album est susceptible de déclencher !

En quelque sorte DESTRAGE redéfinit le metal fusion dans ce qu’il a de plus puissant, de fou et d’incontrôlable. Une réussite !
(Par Crapulax)



DEATH ABOVE : « Digital Breed » (Dead Center Productions)

Le monde du thrash ressemble aujourd’hui à un désert s’étalant à perte de vue. A part les géants qui ont façonné son histoire qu’on distingue au loin à travers les volutes de chaleur s’élevant dans les airs comme des montagnes hallucinées, il n’y a pas de quoi étancher sa soif de riffs grincheux, de soli démarrant au quart de tour comme un 4x4 du Paris-Dakar soulevant des jets de sable avant de s’élancer sur les dunes.
Mais parfois, au milieu de ce désert aride un résineux penché apparaît au loin, offrant au voyageur l’espoir d’un peu d’ombre. Comme un sursis à l’inévitable. Et là pas question d’y étancher sa soif dévorante, on récupère juste un peu avant de repartir à la nuit tombée, fuyant un soleil plus clément pour d’autres genres du metal.
La formation espagnole DEATH ABOVE ressemble à cet arbre perdu, comme un coin de thrash à offrir histoire de passer un agréable moment.
​De bonnes guitares sur de bons riffs en palm muting, un chanteur parfaitement adapté au style à mi-chemin entre celui de BONDED BY BLOOD et de NUCLEAR ASSAULT, une section rythmique solide… Rafraîchissant à défaut d’être révolutionnaire. C’est déjà ça de pris ! 
(Par Crapulax)


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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