« Let freedom ring with a shotgun bast »
C’est avec cette punchline incantatoire qui trône en maître sur le morceau d’ouverture de l’album, "Davidian", que les Californiens MACHINE HEAD débarquent au beau milieu de l’été 1994. Il faut dire que le contexte social (les émeutes de Los Angeles en 1992 et le siège de Waco en 1993 entre autres), mais aussi économique alors en place depuis quelques temps aux Etats-Unis, donnent du grain à moudre à l’ex-VIO-LENCE Robb Flynn. Il y a là de quoi clamer sa frustration et sa colère en musique. Mais c’est surtout qu’agacé du peu de reconnaissance pour son groupe de l’époque qui, pourtant, avec « Nothing To gain » signe un album honorable, il plaque tout pour former un nouveau line-up avec quelques musiciens du coin pas si éloignés de la fameuse Bay Area. Vous connaissez la suite : un premier album qui fera date, produit par Colin Richardson, qui encore aujourd’hui demeure une référence absolue en matière de metal. L’effet est immédiat : des concerts à répétition dont la première partie de la tournée européenne de SLAYER fin 1994, doublés d’une reconnaissance unanime d’un public toujours plus nombreux qui le célèbre avec ferveur. Les ventes, elles, suivent aux quatre coins du globe et le reste appartient à l’histoire.
Vingt-cinq ans après sa sortie, l’écoute de ce chef d’œuvre reste toujours un grand moment. Bien sûr la production impeccable de Colin Richardson y est pour beaucoup mais la qualité des compositions demeure le point fort de l’album. Tout comme son aspect visuel signé Dave McKean (à la manoeuvre aussi sur certains artworks de TESTAMENT, FRONT LINE ASSEMBLY, Alice Cooper notamment) qui lui aussi reste intemporel. Un des grands moments métalliques de l’année 1994 qui se voit aujourd’hui à nouveau sous les feux de la rampe avec une double actualité qui est associée.
Tout d’abord, le groupe proposera une tournée européenne à l’automne avec son line-up originel enfin presque… puisqu’Adam Duce ne sera pas de la partie. Trois dates sont ainsi prévues en France : Lyon le 23 octobre et Paris le 29 et le 30 pendant lesquelles l’album sera interprété dans son intégralité ainsi que l’ensemble des classiques du groupe. La bande à Robert, enfin l’autre avec un line-up différent, est également retournée en studio en début d’année pour ré-enregistrer l’intégralité de l’album, juste comme ça « pour le fun ». Le résultat sera disponible au format digital (pas de sortie CD/vinyle prévue à date) d’ici à la fin de l’année.
En attendant de savourer ces réjouissances sur les planches, nous vous proposons de vous replonger vingt-cinq ans en arrière avec l’article paru dans HARD FORCE signé Christian Lamet à cet endroit, avec son petit "Davidian" qui va bien pour régaler vos oreilles !
