13 février 2020, 18:56

10 CHOSES A SAVOIR SUR...

• Tatiana Shmayluk (JINJER)


© Benjamin Delacoux | HARD FORCE


Frontwoman de la révélation ukrainienne JINJER, Tatiana Shmailyuk (dont l'orthographe du patronyme varie parfois, la faute au passage de l'alphabet cyrillique à l'alphabet latin qui est le nôtre) est devenue en moins de deux ans une des vocalistes – mot qui a le mérite de ne pas avoir de genre – les plus en vue du metal. Voilà 10 choses à savoir sur cette musicienne à nulle autre pareille, à la voix puissante et au look protéiforme.
 

Elle a toujours voulu être chanteuse
Déjà toute petite, Tatiana adorait reprendre à tue-tête les chansons pop ukrainiennes et russes qui passaient à la radio. Et elle reconnaît avoir une affection toute particulière pour "La Lambada" qu'elle dit avoir toujours autant de plaisir à chanter et sur laquelle elle a dansé comme une folle. Apparemment, elle criait aussi beaucoup. « Quand j'étais enfant, je hurlais tellement fort que je me suis fait une hernie abdominale » confiait-elle il y a quelques mois au magazine Revolver.
A 8 ans, Tati prend des cours de chant pendant deux mois avant de faire ses débuts sur scène, à l'occasion d'un spectacle scolaire où il fallait également danser. Ce qui n'était définitivement pas son truc. « J'ai fait n'importe quoi et je me suis dit : plus jamais ça. Il faut que je sois seule pour pouvoir tout contrôler. » Depuis, elle n'a jamais repris de cours de chant et se considère donc comme autodidacte.

C'est son grand frère qui lui a fait découvrir le metal
C'est grâce à ce dernier, guitariste, qu'elle se met à écouter des groupes nationaux, dont ARIA, surnommé « le IRON MAIDEN russe » par les médias du pays, le plus connu à l'époque, avant que MTV ne débarque en Ukraine suite à la chute de l'URSS en 1991. Tatiana découvre alors NIRVANA, devient une énorme fan de THE OFFSPRING et échange des cassettes avec les autres élèves. Voilà l'occasion de rappeler que les membres de JINJER, qui sont tous de jeunes trentenaires, ont grandi dans l'ancienne Union soviétique avant de fuir la zone de guerre en 2014 à plus de 1 000 km de chez eux, à côté de la frontière polonaise. Mais sur place, les conditions de vie déplorables ont poussé Tati à partir s'installer à Kiev, capitale de l'Ukraine. Autant dire que faire de la musique et tourner, partout, encore et toujours, avait de véritables airs de planche de salut...



© SYL | HARD FORCE


Ses sources d'inspiration
Tatiana avait à peu près 15 ans quand elle a découvert Otep Shamaya, la chanteuse énervée d'OTEP. « J'ai dit à l'ami qui était avec moi : "J'adore la voix de ce mec !" Et il m'a répondu : "Ça n'est pas un mec, c'est une femme !". Je n'arrivais pas à y croire. C'était la première fille que j'entendais chanter comme ça. J'étais choquée et j'ai eu envie de choquer les gens comme elle. » Quand on lui demande comment elle parvient à passer avec une désarmante facilité de sa voix claire à son growl (cf. "Pisces", par exemple), la chanteuse préfère rester vague, en expliquant qu'elle ne fait rien de particulier et qu'en tournée, dans la mesure où elle joue quasiment tous les soirs, elle ne prend même pas la peine de l'échauffer. « Je fais même des tas de choses pas très recommandées qui auraient tendance à me flinguer la voix » précise-t-elle en souriant.
Parmi ses chanteuses préférées, sources d'inspiration ou non, elle cite Sandra Nasic de GUANO APES, Ella Fitzgerald, Janis Joplin, Amy Winehouse ou encore Pink.

SOULFLY a été son premier concert de metal
En 2009, elle assiste au concert de SOULFLY à Kiev. Ou du moins, elle en voit une partie, son petit ami de l'époque, bourré, s'étant battu avec un autre spectateur. Résultat, ils se font tous les trois éjecter de la salle...



© Chris Caprin | HARD FORCE


Elle n'a pas joué que du metal
Tatiana
a fait partie d'un groupe qui jouait des reprises de reggae, de ska, de ska-punk et de funk, et, à l'époque, elle portait des dreadlocks. Pas très étonnant, du coup, que JINJER, qui brasse de nombreux styles musicaux dans son "metal" – au sens le plus large du terme – ait incorporé du reggae d'abord sur "Who's Gonna Be The One" (sur « Cloud Factory » sorti en 2014) puis sur "Judgment (& Punishment)", premier single tiré de « Macro », disponible depuis octobre dernier.
 


 


Elle devait juste jouer les intérimaires au sein de JINJER
En 2010, quand elle rejoint le groupe, qui s'est formé un an plus tôt, c'est juste pour les dépanner le temps qu'ils trouvent un remplaçant à Maksym Fatullaiev, parti s'installer aux USA peu de temps après la sortie de leur premier EP autoproduit en 2009, « Objects In Mirror Are Closer Then They Appear ». On connaît la suite...

Elle s'est tatouée elle-même
A 16 ans, Tatiana reçoit une machine à tatouer en cadeau d'anniversaire car elle a décidé de devenir tatoueuse. Sa mère Vera (en photo avec elle ci-dessous), qui accepte qu'elle s'entraîne sur son dos, est sa première "cliente". La chanteuse se tatouera alors à main levée sur la cheville « un soleil qui se noie dans l'eau ». Parmi les innombrables tatouages qu'elle arbore, il y en a un de M. Shawn “Clown” Crahan de SLIPKNOT qu'elle a réalisé elle-même. Pas qu'elle ait jamais été fan à ce point-là du groupe de l'Iowa mais n'ayant pas d'imprimante à l'époque, quand elle a trouvé cette image qui avait la bonne taille, elle l'a reproduite sur sa jambe. Quelques années plus tard, elle a rajouté autour : « Are you a psycho ? » (Es-tu psychopathe ?).
Justement, en août prochain, JINJER ouvrira pour SLIPKNOT à Gdansk, en Pologne.



Elle est adepte du DIY
Sa meilleure amie ? Une machine à coudre Singer (au nom prédestiné) avec laquelle elle a réalisé la plupart de ses tenues de scène les plus marquantes. Quand un fan lui donne un T-shirt à l'occasion d'un meet and greet, il lui arrive de le porter le soir en live, en version customisée, si elle lui trouve quelque chose de particulier. « Et en plus, ça fait tellement plaisir à la personne qui me l'a offert » sourit-elle.

"Pisces"
Vue plus de 32 millions de fois, la vidéo de la live-session de "Pisces", postée en mars 2017, est celle qui a prouvé au monde entier que dans le corps taillé au laser de Tatiana se cache aussi Pazuzu qui ne demande qu'à sortir (moins le vomi vert, c'est toujours ça de gagné) ! Et a engendré de multiples vidéos où des coach vocaux, littéralement sidérés, restent bouche bée, avec cet air un peu niais que l'on retrouve chez tant d'Américains quand ils sont "choqués"...
Née le 15 mars 1987, la chanteuse parle dans la chanson de la dualité que l'on prête à son signe astrologique, le Poisson. Et, il faut bien le reconnaître, c'est un putain de bon morceau, pour ne pas dire LE morceau à faire écouter à ceux qui souhaiteraient découvrir le quartet. Ou juste pour le plaisir de les regarder se décomposer sur le refrain…
 


Elle est introvertie
Quand on la voit sur scène comme un poisson dans l'eau (sans jeu de mots), difficile d'imaginer que la jeune femme est introvertie. Pourtant, sous ses airs badass, elle avoue se poser beaucoup trop de questions, ruminer et ne pas être très à l'aise en présence de gens qu'elle ne connaît pas. Ajoutons qu'en règle générale, elle se dit particulièrement déçue par le genre humains. « Les Hommes sont une grosse erreur du Big Band » déclarait-elle en 2018 au détour d'une interview, un sujet qu'elle aborde dans "Ape" « Il y a eu un problème au cours de l'évoluton. Nous avons beau être minuscules sur cette planète, nous agissons comme si nous étions des dieux. C'est triste. J'ai écrit les paroles en me mettant à la place de la Nature qui se demande ce qu'elle a fait... ».
D'où ses tentatives pour devenir vegan, un régime pas facile à suivre en tournée, dit-elle, JINJER étant un groupe en pleine ascension et non installé, ce qui signifie que le catering n'est pas forcément toujours au top, même s'il va en s'améliorant. Toutefois, elle ne porte pas de cuir et utilise du maquillage vegan et non testé sur les animaux
 


JINJER  sera de retour en France en avril, le temps de trois concerts : le 14 à Besançon (La Rodia), le 15 à Strasbourg (La Laiterie) et le 16 avril à Dunkerque (Les 4 Ecluses), mais la dernière date est déjà sold-out.

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© Benjamin Delacoux | HARD FORCE


Petit bonus si vous êtes venu jusque-là : le tuto maquillage de Tatiana mis en ligne en 2017…
 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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