25 avril 2020, 17:00

UN JOUR, UN ALBUM

• PAPA ROACH : "Infest"


Parce que les journées sont longues en cette période de confinement, pourquoi ne pas mettre un petit coup de projecteur sur cet album sorti le 25 avril 2000 ? L'idée n'est pas d'en faire la chronique mais de rappeler quelques faits ou anecdotes que vous ignoriez peut-être sur le le deuxième PAPA ROACH, qui fête aujourd'hui son 20e anniversaire… 
 

• Après « Old Friends From Young Years », un premier album autoproduit sorti de façon confidentielle, puisque sans le soutien d'une maison de disques, les Californiens enregistrent deux EP et tournent intensément, en décrochant au passage la première partie d'INCUBUS, POWERMAN 5000, SNOT et STATIC-X . Bien leur en prend puisque leur fanbase grandissante et le bouche-à-oreille attirent l'attention de Warner Music Group qui finance un CD 5 titres. Warner Bros., qui considère que le groupe de Vacaville n'a aucun potentiel, ne donne pas suite mais Dreamworks SKG les signe.

• Dès sa sortie, c'est le carton plein pour « Infest », un hybride de hard rock et de hip hop qui se retrouve classé dans la catégorie très fourre-tout de "nu metal". Propulsé par le single "Last Resort", qui se classera en tête des charts "Modern Rock" outre-Atlantique et passera en heavy rotation sur MTV qui fait alors la pluie et le beau temps, il dépassera les 3 millions de ventes aux USA où il sera le 20e disque le plus vendu de l'année. Il faut dire que les trois singles suivants, "Broken Home", "Between Angels And Insects" et, dans une moindre mesure "Dead Cell", permettent à PAPA ROACH de ne pas relâcher la pression et de rester dans l'actualité pendant plus d'un an et demi.

"Last Resort"
 

 


• Le riff de "Last Resort" a beau rappeler MAIDEN, c'est totalement involontaire de la part des quatre musiciens pour la bonne raison qu'à l'époque, ils ne sont pas fans du groupe. « Quand j'étais adolescent, je n'écoutais pas vraiment de metal, reconnaît Jacoby Shaddix, le chanteur, connu à l'époque sous le pseudo de Coby Dick, un clin d'œil à leur van de tournée qu'ils avaient baptisé Moby Dick. Alors quand les gens ont commencé à dire qu'on avait pompé un riff d'IRON MAIDEN pour "Last Resort", je me suis dit que j'allais écouter à quoi ça ressemblait. Et j'ai vraiment bien accroché. »

• Quand P.ROACH décroche une place sur le VANS Warped Tour, c'est sur une des petites scènes annexes. Mais quelques jours plus tard, alors que "Last Resort" commence à cartonner en radio et sur MTV, c'est la promotion sociale directe et ils se retrouvent propulsés sur la scène principale. Vu leur succès, quand ils se voient proposer la première partie de la tournée américaine de KORN, ils sautent en marche pour rejoindre le "Sick & Twisted Tour" de Jonathan Davis & Co, alors en pleine promo de leur « Issues ». Une opportunité pareille, ça ne se refuse pas...

• En Coby, les fans (anglophones principalement) trouvent quelqu'un dont ils se sentent proches. Personnage fragile et torturé, mais aussi drogué et alcoolique notoire (il sera longtemps surnommé Jonny Vodka) pendant des années, il met beaucoup de lui-même dans ses textes et rapporte ce qu'il voit autour de lui. Il se retrouvera d'ailleurs dans la situation de l'ami qui lui avait inspiré les lyrics de "Last Resort", qu'il avait écrit pour un proche dépressif aux tendances suicidaires. Dans "Broken Home", le second single, il aborde son enfance difficile et ses relations "compliquées" avec son père. « Son objectif  est de dire aux gamins et aux ados qu'ils ne sont pas seuls à se sentir comme ça et qu'il ne faut pas qu'ils se persuadent qu'il y a quelque chose qui va de travers chez eux et qu'ils ne sont pas comme les autres » expliquera Jerry Horton, le guitariste.

"Broken Home"
 

 

•  A l'automne, les quatre musiciens décrochent une place sur l'affiche du Anger Management Tour, qui rassemble rockers et rappers, en compagnie de LIMP BIZKIT et Eminem, entre autres. Mais il y aura aussi le Ozzfest pendant l'été 2001, sur la scène principale, avec BLACK SABBATH, Marilyn Manson et SLIPKNOT, pour ne citer que les groupes qui jouent après eux.

• Du coup, les musiciens se voient offrir l'opportunité de lancer leur propre label, New Noize, hébergé par Dreamworks SKG, et signent ALIEN ANT FARM qui va connaître un immense succès en 2001 avec sa reprise de "Smooth Criminal" de Michael Jackson. On ignore s'il fallait avoir un nom d'insecte pour les rejoindre mais les deux groupes se lient d'amitié. 

• Puisqu'on parle de nom, celui de PAPA ROACH remonte à 1993, quand les musiciens étaient encore au lycée. « Au départ, on voulait s'appeler PAPA GATO, un des surnoms de Poncho Sanchez, un percussionniste latin, explique le chanteur. Et puis je me suis dit que ça serait cool d'utiliser le patronyme de mon grand-père, Howard William Roatch, qui était surnommé "Papa Roach". Les mecs du groupes ont d'abord cru que je faisais référence à l'herbe (NDJ : en argot américain, "roach" est le filtre d'un joint) alors que je pensais à cafard, blatte. Un truc un peu sale et qui résiste à beaucoup de choses. Ça nous représentait bien à l'époque et finalement, on est toujours là après toutes ces années. »

"Between Angels And Insects"
 


• Pour célébrer le 20e anniversaire de l'album qui les a révélés, P.ROACH avait promis une surprise. Malheureusement, en raison de la pandémie de coronavirus, les festivités sont tombées à l'eau. Il semblerait toutefois qu'un documentaire résumant les deux décennies écoulées du groupe soit prévu...

"Dead Cell"
 


Discographie
Old Friends From Young Years (1997)
Infest (2000)
Lovehatetragedy (2002)
Getting Away With Murder (2004)
The Paramour Sessions (2006)
Metamorphosis (2009)
The Connection (2012)
F.E.A.R. (2015)
Crooked Teeth (2017)
Who Do You Trust? (2019)


​Un jour, Un Album
Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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