19 juin 2020, 20:00

ASKING ALEXANDRIA

• Interview Ben Bruce

Le 15 mai dernier, le groupe britannique ASKING ALEXANDRIA a sorti son sixième album studio et amorce clairement une évolution vers un mix des genres mêlant ses origine metalcore à des sonorités plus pop, teintées d’electro. Confinement oblige, c’est par téléphone que Ben Bruce, le fondateur et compositeur du groupe nous a accordé une interview depuis son domicile. Entre désire d’évoluer et retour de bâton de certains fans, Ben nous explique tout.


Bonjour Ben et merci de nous accorder un peu de ton temps par téléphone durant cette période difficile qui semble arriver doucement à sa fin. Comment as-tu vécu ce confinement ?
Ça a été un mélange d’émotions. C’était incroyablement frustrant de ne pas avoir pu partir en tournée, d’annuler les concerts, les tickets étaient très beaux, la tournée allait être vraiment grandiose. Le nouvel album vient de sortir donc c’est frustrant d’avoir mis tout ça en suspend mais d’un autre côté à chaque fois que je pars en tournée ma famille me manque énormément et j’ai très vite le mal du pays et ça devient difficile de partir désormais. Donc j'ai dû rester à la maison avec ceux que j’aime le plus, je peux voir mes enfants grandir et nos liens sont de plus en plus forts alors tu vois, j’en ai clairement profité, ça m’a vraiment plu de rester à la maison, je ne peux pas me plaindre d’être resté avec ma famille.

As-tu eu des problèmes liés à la pandémie ?
Alors c’est vraiment bizarre, en février, avec ASKING ALEXANDRIA on a joué sur un bateau de croisière, un festival qui s’appelle ShipRocked et c’est tombé pile au moment où les gens commençaient à parler du coronavirus et je me suis dit « Les gars, je ne crois pas qu’on devrait partir sur un bateau de croisière, c’est une très mauvaise idée » mais bon, on est quand même partis sur cette croisière pendant cinq jours, on est rentrés chez nous et deux ou trois jours après tout l’équipage est tombé malade et on s’est dit qu’on l’avait échappé belle, mais quelques jours après je suis tombé très malade, j’était à la maison, j’avais beaucoup de fièvre, je ne pouvais plus respirer, mes poumons... j’avais l’impression que quelqu’un me les tordait entre ses mains, je n’arrivais plus à respirer normalement et ensuite mes enfants sont eux aussi tombés très malades, ils avaient une très forte fièvre, ma femme également, donc on a tous été très affectés. Mais tu vois, je n’aime pas aller à l’hôpital ou chez le docteur mais une nuit je me suis dit « il faut vraiment que j’aille à l’hôpital, je ne peux plus respirer, j’ai l’impression que je vais mourir » et je ne l’ai pas fait, comme un idiot mais heureusement ça a fini par passer, on s’est tous bien rétablis, c’était au début du mois de mars, fin février et depuis on va très bien mais je suis quasiment certain qu’on l’a attrapé car il y a quelques semaine j’ai vu une info qui est sortie et qui disait que l’équipage du bateau, c’était quelle compagnie ? Ah oui, Carnival Cruise, et qu’ils avaient eu le virus à bord mais qu’ils ne l’avaient dit à personne. J’ai dit « oh mon dieu ! » donc on n’en est pas sûr car on ne s’est pas fait tester mais je suis quasiment certain que ma famille et moi l’avons attrapé. Mais peut-être aussi qu’on ne l’a pas eu et qu’on est juste tombé très malade avec des symptômes similaires je ne sais pas mais c’était clairement  pas une super période. Désormais tout va bien, on est heureux et en bonne santé.

C’est le plus important mais je pense que tu as été très chanceux... Passons à votre nouvel album « Like A House On Fire », sorti le 15 mai dernier. Est-ce que la pandémie a eu des conséquences sur cette sortie ?
Tu sais, quand on a sorti notre premier album on a eu un million d’écoutes sur Spotify, puis au fur et à mesure des années c’est monté à deux millions et maintenant depuis la sortie du nouvel album, on est sur le point de dépasser les trois millions d’écoutes par mois, donc on arrive quand même à se développer même durant une période comme celle-ci et il y a beaucoup de personnes qui écoutent le nouvel album. Peut-être que c’est parce que les gens sont restés bloqués chez eux à écouter plus de musique, je ne sais pas mais ça na certainement pas eu un impact négatif en dehors du fait qu’on n’ait pas pu partir en tournée.

Il aura fallu deux ans de préparation pour composer et enregistrer ce nouvel album. Peux-tu nous dire comment ça s’est déroulé ?
On a vraiment fait différemment pour créer cet album par rapport à ce qu’on a fait avant. Pas uniquement parce que c’était la première fois qu’on était sobre pour un enregistrement, on ne prend plus de drogues maintenant et rien que ça c’est déjà un pas en avant monumental pour nous en tant qu’individu mais je pense que le véritable truc qui nous excitait à propos de l’enregistrement de cet album c’est que normalement quand arrive le temps de faire un nouveau disque on est du genre « ok, on va enregistrer à partir de cette date jusqu’à cette date, on va y passer un mois, peut-être deux à enregistrer les chansons toute la journée, tous les jours et après deux mois l’album est terminé et on passe à l’étape suivante ». Mais après avoir passé du temps avec SHINEDOWN et PAPA ROACH à jouer dans des stades gigantesques, j’ai vraiment été inspiré par ces concerts, jouer devant dix, quinze, vingt mille personnes tous les soirs et les voir pleurer, les voir rire, j’ai trouvé ça absolument incroyable, j’aurais aimé pouvoir mettre toutes ces émotions dans une bouteille, toutes cette énergie et les garder pour toujours et dès que je me sentirais pas très bien je n’aurais qu’à ouvrir cette bouteille et me renverser ces émotions sur la tête et ressentir à nouveau ce que c’était de jouer devant tout ce monde là, et puis d’un coup, ça m’a frappé, je me suis dit « oh mon dieu, on est très chanceux d’avoir une carrière comme celle là » mais on continue à nous dicter ce qu’on doit faire, quand le faire, et je me suis dit qu’on devait composer entre ces tournées, entre celle de SHINEDOWN et PAPA ROACH et je savais qu’on avait des mois et des mois devant nous et que ces émotions allaient disparaitre. Et donc ce qu’on a fait c’est qu’on est partis en tournée, ensuite je suis allé directement en studio pendant que ces émotions étaient encore fraîches dans mon esprit, mon âme et mon corps, je m’en suis servi en studio et après je rechargeais ces émotions lors des nouveaux concerts et je retournais en studio pour composer à nouveau. Et ça a pris quatre ou cinq retour en studio entre les dates de tournées pour terminer l’album mais… c’était… c’était tellement incroyable d’avoir pu aller en studio et capturer ces instants entre ces concerts dans des stades en compagnie de ces supers groupes et de pouvoir retranscrire l’énergie que le public nous donnait tous les soirs.

Ce nouvel album prend ouvertement une nouvelle direction, les commentaires vont bon train et certains restent sévères mais c’était un passage obligé pour le groupe afin d’évoluer...
Oui, tu sais, les groupes doivent évoluer je pense, en tant que musiciens. Lorsque j’ai fondé ce groupe, tu sais, je suis un fan absolu de musique et ça depuis tout petit, quand j'avais deux ou trois ans je jouais sur le piano de ma grand-mère et j’ai grandi en regardant des comédies musicales et au plus profond de mon être je suis un amoureux de musique et en tant que musicien je pense que beaucoup d’autres comme moi fonctionnent de la même manière, ils tombent amoureux de la musique dès leur plus tendre enfance et je m'en aperçois avec mon fils. Il a deux ans et il adore la musique, tous les genres, pop, country, rock, hip-hop, blues, il aime tout, il adore ça, et il danse tout le temps. Et donc en tant que compositeur ça peut devenir très étouffant et presque toxique de te cataloguer toi-même dans un style et de devoir créer encore et encore la même chose. Ça ne veut pas dire que je n’aime plus le heavy metal, ça ne veut pas dire que je n’apprécie pas d’autres artistes de heavy metal mais c’est juste moi, en tant que compositeur, qui aime essayer de nouvelles choses à chaque nouvel album. Et celui-ci n’échappe pas à cette règle, on voulait faire autre chose. On ne se sentait pas particulièrement agressifs ou en colère donc la musique ne sonne pas particulièrement agressive ou colérique. Je ne dis pas qu’il faut être en colère pour composer des passages puissants ou avec des cris et ce genres de trucs mais pour moi c’est de cette manière que mon côté artistique s’exprime et quand je ne me sens pas 'comme ça' ma musique ne sonnera pas 'comme ça' non plus. Voilà en gros comment ça se passe, c’est une progression assez naturelle, on ne va pas s’assoir tous ensemble et se dire « on doit sonner comme ça », on s’est toujours demandé « comment tu te sens en ce moment ?, qu’est-ce qu’on a envie d’écrire là tout de suite ? » on s’en tient à ces émotions en restant honnête envers nous-mêmes et c’est le cas pour chacun de nos albums.

Etre honnête envers soi-même c’est ce qu’un véritable artiste se doit d’être. Au départ créer pour soi et non pour les autres, ce n’est qu’après que tu peux partager plus facilement ta vision avec les autres...
Exactement et c’est tellement marrant quand les gens disent « cet artiste est un vendu » et moi je dirais plutôt non, personnellement être un vendu serait de composer toujours la même musique encore et encore parce que je sais que ça se vend bien, là ce serait le cas, ce serait facile pour moi d’aller en studio et pondre un nouvel album qui sonnerait exactement comme « Stand Up And Scream » ou « Reckless & Relentless » mais je ne serais pas honnête envers moi-même. Donc pour moi c’est ça être un vendu, exactement ça, composer de la musique avec laquelle je ne suis pas en connexion mais juste pour vendre des albums.



On note qu’avec les chansons "Antisocialist", "I Don’t Need You" ou encore "All Due Respect" il y a une envie de s’isoler des menaces provenant des autres, du monde extérieur. C’est une réponse aux mauvais commentaires,  des avis acerbes des gens, des personnes qui veulent te dire comment être ?
C’est une réponse au gens qui veulent contrôler, ou je devrais dire, dicter qui tu es ou qui tu devrais être. Beaucoup de gens disent « tu devrais sonner comme ça » ou « tu devrais agir comme ça » ou « tu devrais ressembler à ça » et je ne crois pas que ce soit juste, et ces chansons sont notre manière de dire qu'on va faire ce que nous voulons faire car on le fait pour nous et on t’invite à faire de même. Je pense que tout le monde devrait faire ça, tout le monde devrait se réveiller et être heureux d’être qui il est, tout le monde devrait prendre ses propres décisions, chacun devrait tracer sa propre route et on ne devrait pas écouter ce que les autres nous imposent car c’est ce qu’ils attendent.

Tu as eu le soutien de Corey Taylor de STONE SOUR et SLIPKNOT a qui tu as demandé son avis après lui avoir fait écouter l’album à peine terminé. Etais-tu nerveux en attendant sa réaction ? Sa réponse était celle que tu souhaitais ?
Ça s’est super bien passé ! Corey Taylor et SLIPKNOT ont été pour moi durant mon adolescence, l’un de mes groupes préférés et c’est toujours le cas aujourd’hui. J’adore chaque nouveauté qu’ils sortent et j’ai toujours admiré Corey Taylor. Il a toujours été une source d’inspiration quand j’étais plus jeune. Et au fur et à mesure des années on est devenu amis, il m’a donné beaucoup de conseils au fil du temps et même quand Danny Worsnop à quitté le groupe vers la fin 2014, la première personne à qui j’ai pensé pour en parler était Corey. Il m’a envoyé un texto où il disait « ok mec, ne t’en fais pas, tu gères la situation, tout va bien se passer, continu à bosser, avance », car Corey a toujours été un soutien sans faille, une aide précieuse et une source d’inspiration pour moi donc c’est tout naturellement lui, la tout première personne, à qui j’ai envoyé l’album et je lui ai demandé « hey, je sais que tu seras honnête, que penses-tu de ça ? » et sa réaction a été tout ce que j’avais espéré mais je savais aussi qu’il était franc car il l’a toujours été avec moi et ça depuis le tout premier jour. C’était vraiment bien d’avoir ce guide, cette idole de mon adolescence qui me parle de mon nouvel album et qu’il me dise une nouvelle fois « tu gères bien, c’est du bon boulot, suis ta propre route, je suis fier de toi, tu déchires ». C’est bon de voir ça surtout de la part d’un artiste qui reste fidèle à ses convictions et c’est un bel exemple. Ça nous a donné beaucoup de courage quand est arrivé la date de sortie de l’album. Son soutien est important pour moi et je t’avoue que ça m’aurait dévasté s’il m’avait dit « C’est de la merde, je déteste » mais il a aimé. Lui aussi dans sa carrière avec SLIPKNOT il a pris des risques, le groupe a évolué et ils ont mûri. Si tu écoutes « The Subliminal Verses » et que tu compares à  « Iowa » ces deux albums là c’est le jour et la nuit mais ils l’ont fait car c’est ce qu’ils voulaient, ils l’ont fait pour eux, pour leur amour de leur musique et on a procédé de la même manière avec ASKING ALEXANDRIA, donc c’est clairement génial d’avoir le soutien de Corey.
 


​Sur "I Don't Need You" on retrouve la chanteuse britannique Grace Grundy, jeune artiste qui s’est fait connaitre sur Internet en chantant des reprises. Comment s’est fait cette collaboration ? "I Don't Need You" était conçue depuis le début pour être un duo ?
Oui dès le départ cette chanson a été composée pour être un duo. Dès qu’on a écrit le premier couplet et le refrain on savait que pour le deuxième couplet il nous fallait quelqu’un en face pour raconter l’autre côté de l’histoire mais on ne savait pas encore qui prendre. On a proposé pas mal d’idées, peut-être demander à Jacoby Shaddix de PAPA ROACH, ou Brent Smith de SHINEDOWN ou même Corey Taylor, on avait aussi pensé à Lzzy Hale de HALESTORM, bref on réfléchissait encore et encore... Et un soir, je regardais la télé et cette voix est sortie de nulle part durant l’émission qu’on regardait avec ma femme et j’ai dit « mais c’est qui ça, cette voix est spectaculaire ! » et c’était la voix de Grace. Je suis allé sur internet, j’ai regardé son profil, j’ai écouté ses chansons et clairement je l’ai trouvé incroyable, j’ai tout de suite adoré. On lui a envoyé un message, on s’est présentés et on lui a dit qu’on aimerait travailler avec elle. On ne savait pas si ça l’intéresserait, je pensais qu’elle ne voudrait pas car elle fait de la pop et nous du rock, sincèrement je pensais qu’elle ne serait pas emballée par notre proposition mais la réponse est arrivée très vite et il s’avère que c’est une fan d’ASKING ALEXANDRIA et qu’elle a grandi en écoutant notre groupe et qu’elle allait être enchantée de travailler avec nous. J’étais super étonné, j’y croyais à peine. Donc on lui a envoyé la chanson, elle l’a adorée, elle est venue aux Etats-Unis et elle a enregistré le titre avec nous et c’est devenu ma chanson préféré parmi toutes celles qu’on ait pu composer à ce jour.

Tu composes en grande partie les chansons cependant la guitare n’est pas forcément en avant, il y a souvent des moments où elle se fait même oublier. Pour toi, une bonne chanson est un parfait mélange entre tous les instruments et en prenant soin de les laisser respirer, laisser des moments de silence ?
Oui exactement, et comme je te disais tout à l'heure, je suis un compositeur, et ça vient du cœur et mon intérêt n’a jamais été de montrer à quel point je peux jouer vite où à quel point ma guitare peut être puissante et forte, ma passion a toujours été de composer donc j’apprends des groupes comme les BEATLES ou OASIS ou Ed Sheeran, tous ceux que j’estime être d’excellents compositeurs, ce qu’ils ont en commun et pour moi, moins tu en mets mieux c’est. Il faut garder l’essentiel dans une chanson, quand tu enlèves les guitares un instant tu laisses la chanson respirer et ça donne une dynamique car lorsqu’elles reviennent, elles reviennent de manière plus intenses, ça a un réel impact contrairement à lorsque tu laisses jouer les guitares durant toute la chanson.
 


Dans "Antisocialist" Danny chante « ...de tout mon cœur j'espère que tu sais que cette chanson parle de toi... », face aux personnes qui nous méprises. En ce qui te concerne,  souhaites-tu dédicacer cette chanson à quelqu’un en particulier ?
(Rires) non, personne en particulier. Cette chanson est un message d’encouragement à l’attention de tout le monde. D’un point de vue personnel, ça me rappelle quand je suis arrivé au lycée, la première année, et la responsable des niveaux d'études est entrée dans la classe le jour de la rentrée pour se présenter en nous disant « Bienvenue dans notre Lycée, bla bla bla, désormais vous êtes tous des jeunes gens qui avez mûri et je pense que vous avez enfin abandonné vos idées folles de devenir une star du sport ou un acteur ou un musicien célèbre et que vous êtes prêts à vous assoir et à travailler dur afin de devenir docteur ou pilote de ligne ». J’étais tellement en colère, comme si le fait d’être musicien ou quelqu’un de créatif n’était pas important pour la société. Je me rappelle que j’étais vraiment en colère et lorsqu’on a composé cette chanson je me suis demandé combien de personne ont vécu la même histoire, ou se sont retrouvé dans une situation similaire ? Combien de personnes se lèvent tous les matins et doivent faire face à leur patron qui ne croit pas en eux et ne leur donne pas leur chance de pouvoir briller dans leur travail ? Combien d’enfants vont à l’école mais ne sont pas encouragés par leurs professeurs ou leurs camarades de classe. Combien de personnes rentrent à la maison après une dure journée de travail et leur famille se moque complètement qu’il soit rentré ou pas. Je pense que beaucoup de personnes empêchent les autres se développer, ne les accompagnent pas, ne croient pas en eux et cette chanson parle de ces gens là. S’il y a une personne dans ton entourage qui te retient ou qui ne croit pas en toi ou qui ne te considère pas à ta juste valeur, alors cette chanson lui est dédiée.

ASKING ALEXANDRIA propose aujourd’hui  une musique au croisement entre metal, electro, pop et même des arrangements presque RnB. Ca va vous permettre d’être programmé dans d’autres festivals en dehors de ceux exclusifs au hard rock et heavy metal. C’est le point fort du groupe aujourd’hui à ton avis ?
Je pense que c’est le cas en effet. Voir son public augmenter est un sentiment tellement génial et je le répète, j’aime plein de styles de musique, comme mon fils (rires) j’aime le blues, la pop, le hip-hop, le rock, le metal, j’aime quasiment tout. Je peux aller dans un festival de pop et passer un très bon moment, pareil avec un festival de metal et en tant qu’artiste je ressens la même chose quand je joue. Quand je joue au Hellfest par exemple, je passe un moment extraordinaire, j’adore ça, il y a une énergie incroyable et on passe tous un super moment, puis après on va jouer au Reading ou au Leeds Festival qui programmes des groupes rock mais aussi pop et rap et je vais passer un moment tout aussi génial. Je pense que c’est important pour les groupes d’avoir un public qui s’agrandit et de se faire connaitre auprès d’autres personnes, particulièrement pour les groupes de rock car s’ils peuvent atteindre un public plus large ça aide à développer la communauté de la musique rock et la communauté metal. Lorsque METALLICA a sorti le « Black Album » tout le monde à l’époque était tellement en colère, les gens râlaient, brulaient leurs CD et maintenant METALLICA est le plus grand groupe de metal au monde et ils ont fait en sorte que le metal soit accessible à tous, comment ça pourrait être une mauvaise chose ?

Quand tu repenses à tes débuts à Dubaï, aurais-tu imaginé en arriver là ? Pensais-tu que la musique d’ASKING ALEXANDRIA évoluerait de cette manière ?
Ça a toujours été mon rêve quand j’étais gamin, très jeune j’ai voulu devenir musicien, composer et partager mes chansons à travers le monde. Mais l’industrie musicale est un monde très dur. Quand j’étais plus jeune je bossais d’arrache-pied tous les été avec ma mère à imprimer des démos, des CD, les mettre dans des enveloppes et écrire à la main pour démarcher les maisons de disques et les labels dans tous les pays. On a envoyé des enveloppes en Australie, aux États-Unis, en Europe, on a envoyé mes démos à travers tout le globe afin d’être signé, donc ça a toujours été mon souhait, mon rêve mais personne ne sait à l’avance si tu vas accomplir tes rêves, tu ne peux qu’espérer et essayer. Donc je ne peux pas te dire que je savais que j’allais y arriver car je n’en avais aucune idée, je l’ai souhaité très fort et j’ai bossé très dur pour y arriver et j’ai tout fait pour que ça marche. Je me lève tous les matins et je suis toujours très reconnaissant de ce qui m’arrive et je bosse toujours à fond pour continuer à évoluer. J’essaie de faire une chose à la fois, et je repense souvent à l’époque où tout a commencé à Dubaï, je remercie encore beaucoup mes parents pour m’avoir soutenu à mes débuts.

Y a-t’il eu un concert dans ta vie qui t’a vraiment marqué ?
Je suis allé à tellement de concerts quand j’étais gamin mais je pense que le premier auquel je suis allé et qui m’a fait réaliser « ok, je veux faire ça pour toujours, pour le reste de ma vie » je pense que c’est le concert de DEEP PURPLE où mon beau père m’avait emmené. Je me rappelle regarder la foule, c’était dans un stade de tennis et voir tout ce monde autour de moi j’ai trouvé ça incroyable. Toutes ces personnes sont là et le temps d’un concert ils oublient leur religion, la couleur de leur peau ou leur travail, tout ça n’a plus d’importance, ils sont tous unis, tous fans de ce groupe qui se trouve sur scène. Toutes ces personnes sont en connexion avec lui, elles chantent toutes ensembles et passent un bon moment et voir cela m’a fait comprendre que c’était ce que je voulais faire. C’était tellement génial, tellement puissant et à mes yeux il n’y a rien d’autre de comparable au monde, rien d’autre que la musique n’arrive à rassembler autant les gens. C’est ce moment, ce concert de DEEP PURPLE qui a tout déclenché en moi.

Merci beaucoup Ben pour ce moment passé ensemble, ce fut un réel plaisir.
Merci beaucoup mec d’avoir pris le temps, j’ai passé un super moment.

Retrouvez ASKING ALEXANDRIA à Paris, La Machine du Moulin Rouge, le 17 novembre 2020.
 

Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
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