Après le vent de folie engendré par le hard glam de GUNS N' ROSES et consorts, le grunge commence à faire son apparition dans la ville de Seattle et plus largement dans tout l'état de Washington. En l'espace de quelques années, ce nouveau genre musical va balayer ces gloires péroxydées et les reléguer au passé. A leur tête les NIRVANA, SOUNDGARDEN, PEARL JAM et autres ALICE IN CHAINS posent les jalons d'un hard rock alternatif sombre, sale et déprimé à l'image d'une jeunesse américaine perdue, dépourvue de la moindre perspective d'avenir.
DAMN YANKEES - Damn Yankees (1990)
Des super-groupes, il en fleurit chaque année avec une alchimie entre les musiciens d'autres groupes, avouons-le plus ou moins réussie. Celui (réussi) de l'époque réunissait le bouillonnant Ted Nugent avec le chanteur de STYX Tommy Shawn, le batteur d'ACCEPT Michael Cartellone et le bassiste de NIGHT RANGER Jack Blades. Au programme : un hard FM de haute volée avec une belle qualité de titres au rendez-vous comme "Come Again" au solo éblouissant, "High Enough" et "Coming Of Age" qui atteindra la 64e place des charts américains.
(Crapulax)
DREAD ZEPPELIN - 5,000,000 (1991)
Mélange complètement improbable de reprises hard ou rock à la sauce reggae (écoutez donc le classique de LED ZEPPELIN "The Song Remains The Same" revu et corrigé, un pur délice !) avec un sosie encore plus improbable d'Elvis Presley de fin de règne au micro, la formation californienne sort cette année-là son deuxième album sur IRS Records, le fameux label du frère de Stewart Copeland (batteur de THE POLICE) qui lança entre autres des artistes comme THE CRAMPS, FINE YOUNG CANNIBALS ou R.E.M. !
(Crapulax)
RAGE AGAINST THE MACHINE - Rage Against The Machine (1992)
En 1992, personne sur cette planète n’était prêt à entendre pareille déflagration sonore. Pour moi, c’est bien simple, chaque écoute aujourd’hui encore m’emmène psychologiquement, presque physiquement même, aux sensations que j’ai eu à ma première écoute lors de sa sortie. Comme si en 2020, mon cerveau "rebootait" tant la claque est grande. Si d’autres perles seront égrenées sur les albums suivants, cet album éponyme de RAGE AGAINST THE MACHINE lui, ne renferme que des hits. La violence dans la voix de Zack de la Rocha est ici plus que palpable. Quant aux guitares de Tom Morello, inutile de vous faire l’article...
(Jérôme Sérignac)
W.A.S.P. - The Crimson Idol (1992)
« The Crimson Idol » est, sans aucun doute, le concept album qui a le plus marqué mes jeunes années, tant l’histoire résonnait en moi à l’époque, jeune apprentie comédienne qui tentait de faire son trou dans le milieu artistique. L’histoire, les textes, la musique, l’émotion palpable dans la voix de Blackie Lawless, seul aux commandes de la création de ce chef d’œuvre : tout ici concourt à nous transporter dans le monde de Jonathan, le héros blessé, ravagé par ses souvenirs destructeurs et aveuglé par son ambition, qui les mèneront tout droit à sa perte. Un album monumental.
(Sly Escapist)
FAITH NO MORE - Angel Dust (1992)
Une baffe sonique livrée par FAITH NO MORE. Cette poussière d’ange une fois sniffée par nos oreilles nous amène dans une dimension metal inégalée. Les riffs se font bien vénères sur une rythmique funky, une excellente définition de la "Midlife Crisis" ? Un album indémodable alliant agressivité pour "Malpractice" et mélodie sirupeuse dans "A Small Victory". Les morceaux sont puissants, inspirés et intemporels. Soyons progressivement agressifs et réécoutons le tout en boucle.
Pour les 30 années à suivre ne vous demandez pas qui est le Patton… je veux dire le patron, c’est Mike.
(Christophe Scottez)
PEARL JAM - Vs (1993)
Au début des années 90, la vague grunge rafle tout sur son passage, et « Vs » sera pour PEARL JAM le deuxième brûlot consécutif après « Ten », jeté à la face du monde. Le symbole de toute une jeunesse en colère, crachant sa révolte sur des sujets de société majeurs et pourtant ignorés. Avec un son plus brut, moins policé que son prédécesseur, « Vs » permet au groupe d’exprimer ses deux facettes, l’une bien violente ("Go", "Rearviewmirror", "Blood"), et l’autre plus mélancolique et bluesy ("Indifference", "Daughter"), mais cependant toujours revendicatives.
(Sly Escapist)
THE GATHERING - Mandylion (1995)
En 1992 déjà, THE GATHERING avait introduit de fort belle manière le chant féminin avec son premier album « Always... ». Avec « Mandylion », il enfonce littéralement le clou en recrutant Anneke van Giersbergen. Dotée d'une voix exceptionnelle elle devient le porte-étendard de toute une génération de jeunes femmes qui trouvent dans l'univers metal un moyen d'exprimer leur féminité. Au-delà de sa voix, elle séduit le public par sa joie et sa bonne humeur. Sa collaboration avec THE GATHERING est, et restera, une des osmoses les plus créatives de l'univers metal et rock.
(Bruno Cuvelier)
DREAM THEATER - Images And Words (1992)
C'est le deuxième album du groupe de Boston, le premier avec le chanteur James Labrie. Même si en France le disque a mis quelques mois avant de décoller dans les ventes, le retard sera vite rattrapé ne serait-ce qu'avec l'impact du premier single ''Pull Me Under'', la seule chanson de DREAM THEATER à se classer dans le Top 10 US à ce jour. Le coeur des fans bat encore aujourd'hui à l'écoute de "Metropolis, Part I: The Miracle And The Sleeper", "Another Day" ou "Surrounded" et "Take The Time". Initialement prévu pour être un double-album, plusieurs chansons seront mises de côté dont une, ''A Change Of Seasons", qui sera plus tard réenregistrée et publiée sur l'EP portant son nom, en 1995. Une pépite parmi les pépites.
(Christophe Droit)
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