21 septembre 2020, 18:00

AC/DC

• "The Razors Edge" (1990 - Retro-Chronique)

Album : The Razors Edge

Nous sommes (déjà !) en 2020 et cet album fête ses… 30 ans !

Dur comme le roc(k). Droit dans ses bottes. Contre vents et marées. On pourrait passer des heures à recenser de très nombreuses expressions et adages afin de qualifier la carrière d’AC/DC. Le groupe australo-écossais (AC/DC est né en Australie tandis que les frère Young ont vu le jour à Glasgow en Ecosse) a débuté en 1973 et a derrière lui une discographie en béton. Un bagage émotionnel conséquent aussi, consécutif à la perte de leur chanteur Bon Scott en février 1980. Un démarrage en trombe, une ascension exponentielle dans les années 70 et un mur percuté à toute vitesse le 14 février 1980 ne les empêcheront pas de rebondir de suite sans montrer le moindre signe de faiblesse, du moins en public. Avance rapide sur les années 80 et voilà qu’arrive le 21 septembre 1990 « The Razors Edge » en Europe (le 24 septembre pour la France, l'Angleterre et le 25 pour les Etats-Unis), 12e album pour l’international. Juste pour dire qu’il s’en est sacrément passé dans l’histoire du groupe jusque-là et on ne va pas (re)passer en revue leur histoire que l’on commence désormais à bien connaître. « Are you ready? »

Ce disque signe en vérité le vrai retour du Phénix, après avoir repris de la plume de la bête avec « Blow Up Your Video » deux ans auparavant et qui voyait revenir en forme le guitariste Malcolm Young scier du riff à tout va, requinqué et sevré de ses démons éthyliques. Pourtant, « The Razors Edge » est un nouveau pas, d’aucuns diraient coup dur pour la stabilité d’un line-up, avec l’arrivée du batteur Chris Slade en lieu et place de Simon Wright, parti rejoindre DIO à l’issue de deux albums (« Fly On The Wall » et le susmentionné « Blow Up Your Video »). Leur nouveau cogneur est plus qu’aguerri et a un CV long comme le bras ainsi qu’une carrière déjà bien entamée, le Gallois ayant joué notamment avec des artistes aussi divers que Tom Jones (le tube "It’s Not Unusual" fait partie des titres sur lesquels on peut entendre Slade), URIAH HEEP, THE FIRM, David Gilmour (PINK FLOYD) ou le MANFRED MANN’S EARTH BAND. Et pour ce disque entré depuis au Panthéon du hard rock, AC/DC fait appel à un producteur ayant travaillé précédemment avec AEROSMITH ou bien BON JOVI, Bruce Fairbairn, s’adjoignant également les services de l’ingénieur son Mike Fraser, devenant pour sa part un collaborateur attitré de la formation jusqu’à ce jour. Si le groupe a déjà tutoyé les sommets et dragué le public américain auparavant, il va presque atteindre la place ultime en se hissant numéro deux du Billboard Top 200 à la sortie du disque (il y parviendra au Canada). Composé de 12 titres, il n’est pourtant pas un sans-faute. Certes, des hits planétaires il y en a, à l’instar du démoniaque "Thunderstruck" et son riff incroyable ou bien "Are You Ready" sur lequel est placée à quelques reprises une réverbe sur la voix de Brian Johnson du plus bel effet, chacun de ces morceaux ouvrant une face du vinyle avec panache. On notera que l’album se démarque de par son morceau-titre à l’intro crépusculaire, créant une atmosphère jusqu’ici peu ou pas explorée du tout, à part peut-être sur "Hells Bells" (« Back In Black » en 1980). Et Slade alors ? L’assise du batteur est moins pêchue que celle de l’originel Phil Rudd, plus groovy (il s’en donne à cœur joie sur "Rock Your Heart Out" en compagnie du bassiste Cliff Williams) et moins au fond du temps, ce qui conférait à la frappe de Rudd une lourdeur qui ne trouve pas d’équivalence pour le son d’AC/DC parmi les autres tenants du siège. Comme suggéré, « The Razors Edge », bien que ne durant que 46 minutes, aurait pu être l’exploit total en taillant dans le gras pour garder la substantifique moelle comme on dit si l’on admet que les quatre dernières chansons ("Shot Of Love", "Let’s Make It", "Goodbye And Good Riddance To Bad Luck" et "If You Dare") n’étant pas, loin s’en faut, des classiques. Encore une fois et afin de relativiser, de nombreuses formations se damneraient pour réussir à en écrire d’aussi bonnes. Mais AC/DC ne souffre que peu de la comparaison, unique qu’il est, et a habitué son public à des hits depuis ses débuts. Ainsi, nous ne minorerons cette affirmation qu’à travers des albums ayant rencontré moins de succès mais qui ont passé l’épreuve du temps avec réussite et qui méritent que l’on s’y repenche (« Flick Of The Switch » et « Blow Up Your Video » notamment).



​« The Razors Edge » sera l’occasion pour AC/DC de sillonner le monde pour une tournée qui trouve son point culminant avec la date donnée le 17 août 1991 en tête d’affiche en Angleterre lors du festival Monsters Of Rock à Donington et qui sera gravée pour la postérité sur le double album, en concert, leur deuxième seulement en 18 ans, « Live » (sur la vidéo seulement, le pendant audio étant un assemblage de titres enregistrés sur diverses dates), et dont vous pouvez regarder un extrait ci-dessous, en l’occurrence "Thunderstruck". Côté public, la date donnée à Moscou en compagnie de METALLICA, PANTERA et THE BLACK CROWES attirera tout de même plus d’un million et demi de spectateurs, ce qui n’est pas la moindre des audiences. Des palettes, il s’en vendra, vous vous en doutez bien et la jauge est établie à ce jour à près de 7 millions et demi d’exemplaires. A présent, nous sommes en 2020 et après le décès de Malcolm Young survenu en novembre 2017, les déboires juridico-narcotiques de Phil Rudd, la retraite (vraiment ?) de Cliff Williams, le limogeage de Brian Johnson (Hein ?), il n’y a plus qu’à attendre le bon vouloir de sa majesté des poids-mouches, Angus Young, afin de donner le feu vert pour la sortie du prochain album de la bande, que l’on sait enregistré et gardé au frais pour plus tard. Quand ? Seul le facétieux et diablotin cornu à six-cordes le sait… Et, au vu de la photo qui est apparue le 18 septembre sur internet, on n'en est peut-être plus très loin...
 


Pour aller plus loin :

N’importe quel album de la discographie ! C’est comme dans le cochon, tout est bon et comme je l’ai laissé entendre plus haut, on peut éventuellement élaguer quelque peu afin de révéler la quintessence de leur œuvre.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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