20 novembre 2020, 8:30

IRON MAIDEN

• "Nights Of The Dead - Legacy Of The Beast: Live In Mexico City"

Album : Nights of the Dead, Legacy of the Beast: Live in Mexico City

Mexico City. Palacio de los Deportes. 27, 29 et 30 septembre 2019. 70 000 fans.
La pandémie était alors encore inconcevable.
Ces quelques mots introductifs afin de rappeler que « Nights Of The Dead – Live In Mexico City » se veut une vraie célébration de la joie, du bonheur, de l’amour d’un groupe à ses fans et des fans à « son » groupe. Oublions l'aspect mercantile si vous le voulez bien, inhérent quoi qu'il en soit à tout groupe de musique (ça se saurait si les musiciens professionnels étaient philantropes...) IRON MAIDEN a débuté la tournée « Legacy Of The Beast » en 2018 et l’on souhaite de tout cœur qu’elle puisse être menée à son terme comme prévu l’an prochain. Et encore une fois, la Vierge de Fer ne faillit pas et propose au travers de 16 titres un nouveau voyage en sa compagnie pendant 1h45. Alors señores y señoritas, sortez les shots, débouchez bouteilles de tequila et de mezcal, mettez vos sombreros et c’est parti. Direction l’Amérique du Sud ! « ¡Ay, caramba! »

C’est peu de dire que le groupe est au taquet lorsque finit l’intro ''Churchill’s Speech'' et que débute celle de ''Aces High''. Le groupe part d’ailleurs un quart de seconde en avance, investissant à toute vitesse la scène comme il a l’habitude de le faire et d’entrée de jeu, Bruce Dickinson donne tout ce qu’il a. Pas totalement juste le bougre et essoufflé, on mettra ça sur le compte de l’exaltation et la poussée d’adrénaline qu’il a dû ressentir même s’il se rattrape sur le final avec un cri surhumain dont lui seul a le secret. Adrian dérape légèrement ? Même constat, ce jour-là devait être particulièrement chargé d’électricité pour les six musiciens et Eddie. Redescendue de son aire, ''Where Eagles Dare'' est un vrai plaisir à réentendre et les « Maiden ! Maiden ! » scandés par le public par-dessus les premières mesures du titre permettent de ressentir la puissance de la foule présente sur ces dates. Si l’on rajoute à cela un solo doublé (comme cela a cours depuis quelques années sur ''The Trooper''), on a affaire ici à une première exaltation de nos sens et un petit frisson vient nous parcourir l’échine. Bien entendu, l’un des morceaux-phare de l'album est ''The Clansman'', qu’une large partie des nouveaux fans de MAIDEN qui assiste à chaque nouvelle tournée, a dû découvrir à cette occasion pour la première fois. Jouée au cordeau, elle est magnifiée grâce à la ferveur accompagnant ses légendaires « Freedom ! » et qui sied parfaitement à la folie du public mexicain.

Aux côtés des habituels mais néanmoins toujours bienvenus ''The Trooper'', ''Revelations'' (décidément, ce titre se bonifie avec l’âge et l’on a même droit à un petit lick de guitare bien bluesy sur quelques mesures), ''The Number Of The Beast'', ''Hallowed Be Thy Name'' et des deux derniers titres avant le rappel, ''Fear Of The Dark'' et ''Iron Maiden'' pour lesquels on ne va pas vous refaire l'article en long et en large, on retrouve des titres qui sont de vraies pépites et dont certaines n’ont plus vu la lumière des spotlights depuis belle lurette. Ainsi, ''For The Greater Good Of God'' (première parution discographique) n’avait plus été jouée depuis 2007, sur laquelle on distingue parfaitement les harmonies de guitare, si tant est que l’on y prête une oreille attentive. ''The Wicker Man'', au riff d’acier forgé par le poignet droit du guitariste Adrian Smith et qui assure les chœurs en plus, depuis 2011. Cependant, c’est une très grande surprise que d’avoir eu droit à un extrait d’« X Factor », paru en 1995 avec Blaze Bayley au chant. Je parle bien entendu, vous l’aurez deviné, de ''Sign Of The Cross'', titre sur lequel l’ambiance se veut recueillie, solennelle, avant d’exploser ensuite. Enfin, certains fans en ont pleuré lorsque les premières notes ont résonné dans les salles où ils se trouvaient et il est vrai que ''Flight Of Icarus'' était totalement inespérée, cette chanson n’ayant plus été revisitée depuis 1987... soit 31 ans auparavant. Scénographie maousse costaud pour marquer le coup avec un gigantesque Icare en fond de scène et un Dickinson se la jouant « à la RAMMSTEIN », muni d’un lance-flammes portatif. On avait déjà eu l’occasion d’en entendre une version live l’an dernier lorsque le groupe avait mis en ligne son pendant audio, mais ne boudons pas notre plaisir dans un moment pareil.

Alors, oui, c’est « encore » un live. Le 17e si l’on compte absolument tout ce qui est sorti officiellement.
Mais la magie opère encore et elle opèrera toujours.
A l’heure où certains se sont bien souvent lamentés que le groupe en sorte autant, il serait bon de prendre en considération le fait que 2020 – et on tremble pour 2021 – a empêché les groupes de tourner, IRON MAIDEN y compris, et que l'on est plus proche de leur fin de carrière que l'on ne le pense.
Alors, au lieu de pleurnicher sur la comptabilité fastidieuse des supports live de la bande à Steve Harris, les fans - les vrais j’entends - seront plus qu’heureux de retrouver leur groupe préféré, de fermer les yeux en se remémorant les bons moments vécus, qui à Clisson, qui à Paris, qui partout autour du monde, lors de cette tournée à jamais considérée comme l’une des plus grandioses que le groupe ait entreprise en 40 ans de carrière.
« Up the irons! » et surtout, plus que jamais mes amis, « Always look on the bright side of life... »

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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