3 décembre 2020, 18:47

HELLOWEEN

• "The Dark Ride" (2000 - Retro-Chronique)

Album : The Dark Ride

Nous sommes (déjà !) en 2020 et cet album a fêté ses... 20 ans !

Lorsqu’arrive l’an 2000, HELLOWEEN en est à sa troisième version d’un point de vue vocal. Andi Deris a depuis un moment déjà succédé à Michael Kiske qui, lui-même en 1987, avait pris la place de Kai Hansen, chanteur et guitariste sur le premier album du groupe, « Walls Of Jericho », ainsi que sur l’EP qui l’avait précédé. Présent au sein du groupe depuis « Master Of The Rings », paru en 1994, l’ex-vocaliste du groupe PINK CREAM 69 (dont nous ne serions que trop vous conseiller l’écoute de l’excellent « One Size Fits All » sorti en 1991, fermez la parenthèse) accueille une fois de plus ses acolytes de jeu au Mi Sueño Studio, complexe d’enregistrement qu’il a aménagé à Tenerife, île située dans les Canaries où il vit également. Produit par Charlie Bauerfeind, qui allait devenir par la suite un proche collaborateur des Hambourgeois, on retrouve également aux manettes le dénommé Roy Ramirez qui n’est pas le moindre des apports. Plus connu sous le nom de Roy Z, ce dernier a alors récemment participé activement en tant que musicien, compositeur, producteur et ingénieur du son sur les deux derniers albums solo de l’époque d’un certain Bruce Dickinson (IRON MAIDEN bien sûr), « Accident Of Birth » et « The Chemical Wedding » pour les citer. Des albums plutôt sombres, très metal et dont l’esprit se retrouve un peu sur « The Dark Ride », 9e réalisation d’HELLOWEEN parue le 30 octobre 2000, exceptés les deux lives déjà sortis à cette période et le surprenant (de par certains titres qu’on y retrouve) mais néanmoins très réussi disque de reprises « Metal Jukebox ».

A l’aube de ce nouveau millénaire, cette cuvée HELLOWEEN est-elle... dark ? Certes, on est loin des eaux damnées du doom metal mais on y décèle à quelques reprises une gravité qui n’avait alors eu que peu droit de cité sur les précédents disques de nos citrouilles préférées. Uli Kusch, le batteur d’alors se fend de deux titres, l’un allant squatter les set-lists du groupe, en l’occurrence le très bon "Mr. Torture" ouvrant l’album après l’intro crépusculaire qu’est "Beyond The Portal" et le groovy "The Departed (Sun Is Going Down)". Rares sont les formations auxquelles des crédits complets vont au batteur, HELLOWEEN en fait partie. L’autre grand gagnant du jeu des royalties n’est autre qu’Andi Deris, qui a droit à la moitié des morceaux à lui tout seul et l’on citera en particulier "If I Could Fly" ou "I Live For Your Pain", qui portent son indéniable empreinte d’écriture. Peu inspiré pour l’occasion (bougon ?), le guitariste Michael Weikath reste en retrait où il ne propose qu’un unique "Salvation" peu inspiré ou, du moins, bien en deçà de ce que le bougre a su proposer par le passé. On le sait, HELLOWEEN aime les titres qui prennent le temps de se développer au gré de loooongues minutes. Et l’éponyme "The Dark Ride" ne déroge pas à la règle, refermant les hostilités (sur la version originale) avec ses près de 9mn au compteur, son intro empruntée à un manège de foire où l’on dévie doucement vers l’obscur et une outro qui fait se lever chœurs et briquets. Seul bémol à mettre à l’ensemble (cela concerne également le reste de leur discographie), la patente d’HELLOWEEN est tellement marquée que de nombreuses compositions sont interchangeables au gré des albums, entrecoupées cependant de fulgurances artistiques et que l’on retrouve bien évidemment en concert, le groupe piochant dans ce qu’il a de meilleur pour combler les attentes de ses fans.
 


​Par la suite, les Allemands vont forger dans leurs aciéries metal avec quelques albums pas mauvais du tout mais qui n’éclipseront jamais la période bénie allant de 1985 à 1988. C’est peut-être aussi pour cela que l’ancien chanteur Michael Kiske et le guitariste-chanteur Kai Hansen réintègrent les rangs en 2017 pour un titre seulement au départ, et qui augure du meilleur, "Pumpkins United", puis pour une tournée triomphale couronnée d’un album live phénoménal. A venir donc pour l’an prochain, un disque de cette nouvelle mouture, enregistré à l’ancienne, en analogique et avec la table de mixage ayant servi à enregistrer leurs "vieux" albums mais aussi avec l’utilisation de la batterie du regretté Ingo Schwichtenberg, premier batteur du groupe tragiquement décédé en 1995.

Pour aller plus loin :

« Walls Of Jericho » (1985) : rien que pour "How Many Tears" (et les quelques vingtaines d’autres morceaux sur toutes les rééditions parues). Culte !
« Keeper Of The Seven Keys Part I » (1987) : comment lutter contre la magie - noire - de "Halloween" ? Re-culte !!
« Keeper Of The Seven Keys Part I » (1988) : comment lutter contre la magie - noire - de "Keeper Of The Seven Keys" ? Re-re-culte !!!
« Live In The U.K. » (1989) : rien que pour la version de "How Many Tears" (et les 6 malheureuses autres qui se battent en duel sur ce presque mini-LP) Re-re-re-culte !!!!
« Metal Jukebox » (1999) : ou comment faire cohabiter des reprises de groupes aussi différents que SCORPIONS, ABBA, THE BEATLES ou FAITH NO MORE. Et le pire, c’est qu’ça sonne !
« 7 Sinners » (2010) : épique ("If A Mountain Could Talk"), l’un des meilleurs albums du groupe
« United Alive In Madrid » (2019) : version 2.0 avec le retour de Michael Kiske et Kai Hansen pour près de 3h de concert. Incontournable et inespéré. Vivement l’album studio de ce line-up !


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK