7 avril 2022, 23:50

HANGMAN'S CHAIR

@ Béthune (Le Poche)


Petite salle en cave au cachet indéniable, à l’ambiance chaude et feutrée, le Poche de Béthune est le lieu idéal pour plonger dans les accords poignants de HANGMAN'S CHAIR. Certains membres de CROWN, censé assurer la première partie, étant touchés par la COVID, les Parisiens sont les seuls à fouler la scène.

Sur "An Ode To Breakdown", intro lourde et froide qui ouvre aussi le magnifique dernier album du groupe, HANGMAN'S CHAIR, nimbés d’un bleu électrique, commence sa plongée dans le désespoir. Ils récitent dans l’ordre les premiers titres de "A Loner". "Cold and Distant", aux reflets metal, laisse s’élever la voix lointaine et sublime de Cédric, invitation à une promenade solitaire, les yeux perdus dans les tristesses toujours présentes du passé  - Baudelaire aurait-il eu ces intonations s'il avait chanté ? "Who Wants To Die Old" montre que les Franciliens apprécient toujours la lourdeur tragique avant que "Storm Resounds" ne brille du soleil noir de la mélancolie. Si les musiciens ne parlent pas au public, le bassiste Clément et le guitariste Julien n’hésitent pas à accompagner les montées en puissance de coups de poing rageurs, comme s’ils boxaient un ennemi invisible, comme s’ils frappaient les démons qui les hantent.

L’ambiance passe au rouge quand HANGMAN'S CHAIR se tourne vers "Banlieue Triste". "Naïve", chemine du sludge vers un final fragile. "Sleep Juice" précède le sublime "04/09/16", diamant éternel qui luit d’une sombre beauté gothique, stèle d'osidienne sur la tombe d’un ami. Le voyage dans le temps se poursuit avec deux titres issus de « This Is Not Supposed To Be Positive », le grungy et poignant "Flashback" puis le lent "Dripping Low", qui flirte avec ALICE IN CHAINS.

Devant un public attentif, happé par des notes souvent hypnotiques, le groupe achève son concert, par un retour au présent avec "Second Wind", morceau quasi pop, mais une pop pluvieuse, presque poisseuse. Enfin, conclusion parfaite, "A Thousand Miles Away" étire sur de longues minutes vaporeuses l’agonie d’une âme, belle et douloureuse. Les musiciens partis, ils nous laissent dans le corps un sang de type O négatif...
 

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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