Bienvenue à « Borderland », quinzième album d’AMOPRHIS. Plus qu’une suite à l’excellent « Halo » sorti en 2022, il s’agit là d’un vrai pas en avant vers la modernité. Si d’entrée de jeu, on reconnaît le son AMOPRHIS, les dix titres proposés se veulent hyper mélodiques, savamment orchestrés, extrêmement dynamiques et bougrement fédérateurs. Bref, « Borderland », c’est l’album des frontières musicales repoussées et un style toujours plus affiné.
"The Circle" sonne et résonne comme une mélodie familière avec des claviers atmosphériques, des riffs sonnants et des rythmes ambiancés. Les lignes de chant clair de Tomi Joutsen sont limpides. Une entrée en matière solide et accrocheuse, à l’instar d’une suite qui se veut prometteuse. Les growls de "Bones" et son côté oriental nous rappellent qu’on est bien en présence d’un AMORPHIS aux accents death metal mélodique également. Cependant, qu’on ne s’y trompe pas, c’est sans surprise la chanson la plus lourde de l’album. Et pourtant, qu’est-ce qu’elle est punchy avec son refrain entêtant !
"Dancing Shadow" est pour le coup un véritable titre dansant, rythmé et moderne. On note tout de même une certaine approche poétique avec un clavier éthéré et quelques growls qui apportent l’équilibre metal à l’ensemble. On reste dans la finesse avec "Fog To Fog", son intro aux claviers et sa guitare mélodique. Le son de piano et le riff leader donne un brin de mélancolie à un morceau riche et varié. "The Strange", puissant et aux modulations de voix intéressantes fait figure de titre phare, sans pour autant jouer sur le tableau mainstream. C’est une chanson captivante, justement par une authenticité dans la composition, sans jouer d’artifices, un diamant brut.
La presque ballade mid-tempo "Tempest", avec ses parties vocales maîtrisées et retenues, ses claviers bourrés d’atmosphères et ses guitares superbes nous fait plus plonger dans la sérénité que dans le tourment de la tempête. A nouveau, le très accessible "Light And Shadow" surfe sur une fraîcheur revendiquée, du groove libérateur et une envie de sortir des frontières AMORPHIS. Au contraire, "The Lantern" est plus profond et l’émotion y est palpable, avec à nouveau des mélodies orientales et une belle alternance de growls et de chants clairs. Peut-être comme un tremplin pour arriver au très classique "Borderland", beau, intense et sensé. Le titre éponyme est un des hits de l’album, en tout point efficace.
Enfin, le bien nommé "Despair" clôt « Borderland » sur un metal hyper atmosphérique, mélancolique à souhait, plus froid que les titres précédents car lent et sensiblement doom mais tout bonnement magique. C’est LA pépite qu’il ne faut pas rater. Alors on reste bien concentré jusqu’au bout et on savoure ce moment de transcendance divin.
Avec « Borderland », AMORPHIS nous propose un album fédérateur, mélodique et moderne, marquant une évolution vers un style de plus en plus accessible. Mais le groupe sait aussi montrer l’émotion dont il est capable et la sensibilité qui le guide dans une création identifiable et inspirée.