25 avril 2014, 18:47

HEADCHARGER : Sébastien Pierre et Antony Josse

Nous avons rencontré Sebastien Pierre (chant) et Antony Josse (guitariste) de HEADCHARGER à quelques jours de la sortie de leur 5e album intitulé "Black Diamond Snake", fixée au 28 avril chez Verycords. C'est le temps des doutes en attendant les premiers retours des rédactions spécialisées... et de partir en tournée.

 

Une petite présentation rapide pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Sébastien : HEADCHARGER s’est formé, en 2005 à Caen, sur les restes encore chauds de DOGGYSTYLE qui a enregistré un album baptisé « Moments of Awakening », en 2002. Rom et moi, nous sommes les derniers survivants du groupe. L'histoire d'HEADCHARGER ne commence qu'après la sortie du premier album éponyme (distribué par Overcome) et des concerts qui l'ont accompagnés. Les deux guitaristes David "Babz" Rocha et Antony Josse sont arrivés ensuite. A partir de cet instant nous avons pris sans vraiment le décider une direction musicale différente, moins hardcore et plus orienté côte ouest des USA. Depuis, nous avons enregistré trois autres albums : « Watch the Sun », en 2007, « The End Starts Here », en 2010, et « Slow Motion Disease », en 2012.

De quels groupes HEADCHARGER est-il proche ?
Antony : Notre musique est un alliage solide combinant metal et rock n’ roll (METALLICA période « Load » et « Reload », CLUTCH, FOO FIGHTERS...). Pour guider un peu les auditeurs, disons que depuis 10 ans, nous avons joué dans les grands festival en France comme en Europe (Sonisphere, Hellfest, Bloodstock, ArtSonic) et tourné avec NASHVILLE PUSSY ou CRUCIFIED BARBARA...

Présentez-nous votre nouvel album...
Antony : « Black Diamond Snake » a été enregistré par Guyom Pavesi (DIE ON MONDAY, CHECKMATE) aux Studios Télémaque (Caen), carrossée par Guillaume Doussaud et masterisé par Alan Douches (DILLINGER ESCAPE PLAN, KRUKER, CONVERGE, MASTODON, SEPULTURA) aux West West Side Music Studios. Il sortira sous les couleurs de l’écurie Verycords (MASS HYSTERIA, DAGOBA, BUKOWSKI, SKUNK ANANSIE, TRIGGERFINGER...) et sera distribué par Warner Distribution, dès le 28 avril 2014. La pochette est signée par Jérémie Contino (HYRAW CLOTHING). C'est une évolution logique par rapport à l'album précédent. Des titres comme "Land Of Sunshine", "The Diver", "Backtracking", "Heads-Up" ou "No Fate" sonnent comme ceux que nous composons depuis 2005, mais juste avec un son encore plus 70's.

Quel est la ligne directrice de "Black Diamond Snake" ?
Sébastien : C'est un concept album entièrement écrit par Antony, notre guitariste rythmique. En 10 titres, « Black Diamond Snake » raconte la lente mutation d’un type hanté par un bolide noir à ses trousses jusqu’à ne faire qu’un avec lui... contre sa volonté. Le livret sera chiadé pour que ceux qui s’attachent aux textes y trouvent leur compte. Il est écrit comme une histoire, sans toujours respecter l’ordre des titres.

Quel est votre secret pour réussir à sortir des albums tous les deux ans ?
Sébastien : Certains musiciens disent que nous avons de la chance. En fait, on n'attend pas que les choses avancent à leur rythme. Nous nous sortons les doigts et à chaque fois, nous travaillons longtemps en amont pour fixer la date de l'enregistrement et celle de la sortie du CD. Comme d'anciens du label XIII Bis Records bossent pour Verycord maintenant, c'est aussi plus rapide. Ils nous connaissent bien.

"Pour renforcer encore une fois l’esprit vintage de notre démarche, nous n'avons enregistré que 10 titres, comme les albums de ces années-là." - Antony Josse

Est-ce mes oreilles où le son des guitares est encore plus vintage ?
Antony : Oui, tout à fait. Pour y parvenir, nous avons notamment utilisé des micros ruban. Ils délivrent un son chaud et naturel. Le haut sonne doux et réaliste (jamais grinçant ou dur), le bas sonne "ample" et "chaud" et les médiums ne sont jamais agressifs. Ce qui peut donner l'impression d'un son moins rugueux. Mais ça sonne surtout moins aiguë. L'usage d'une pédale d'effet fuzz y fait aussi. Babz a aussi changé de matos. Avant, il avait un son 70 avec du matos moderne. Son nouveau est le même qu'avait AC/DC dans les années 80. D'ailleurs pour renforcer encore une fois l’esprit vintage de notre démarche, nous n'avons enregistré que 10 titres, comme les albums de ces années-là.

Comment s'est déroulé cet enregistrement ?
Sébastien : Contrairement aux deux derniers albums (« The End Starts Here » et « Slow Motion Disease ») nous n'avons pas enregistré l'album nous mêmes (Ndr : Antony Josse). C'est Gyom Pavesi qui est venu aux Studios Télémaque (Caen). Il nous a apporté une méthode de travail différente. Antony a pu se concentrer sur son jeu et ses parties de guitares cette fois. Tu noteras qu’il y a plus d'harmonies, genre MAIDEN, sur "Black", par exemple. Il s'est aussi amélioré à la playstation, allongé sur le canapé... D'habitude, il joue et enregistre...

Antony : Cette fois, nous sommes restés moins longtemps en studio (36 jours contre près de 70 pour le précédent). C’était très long (donc très dur...) et nous ne voulions pas refaire la même erreur. En préparant au mieux notre entrée en studio (90% des titres bouclés, arrivée officielle du batteur, etc...), nous avons gagné du temps. Avec un peu plus de pression nous avons obtenu des titres plus spontanés, plus direct.

Pour la première fois, cet album est entièrement chanté. Pourquoi ce choix ?
Sébastien : J'avais dit aux gars que j'aimerais chanter tout l'album cette fois. Comme ils ont dit "banco", j'avais donc intérêt à leur démontrer que c'était la bonne direction. Certes, il n'y a plus de titre hardcore comme "Using People", par exemple, mais un titre comme "The Diver" est certainement l'un des plus durs que nous ayons enregistrés. Imagine le avec un chant hurlé et tu comprendras. Il est d’ailleurs sur notre nouvelle set-list.

Avec quel groupe avez-vous aimé jouer ?
Sébastien : NASHVILLE PUSSY, car c'était complet chaque soir ! Plus qu'un groupe, je dirais aussi le public anglais. Comme les concerts sont de bonne heure (18h30), les gars viennent habillés comme pour aller bosser. Ils attendent, t'observent... Le rock est né chez eux alors tu vois la culture rock, ils l'ont en eux. Et si après trois titres, ils adhèrent, c'est gagné ! Sur notre tournée avec MY RUIN, ça l'a fait !

Une rencontre marquante depuis vos débuts ?
Antony : Paul Albert Masvidal, le fondateur de CYNIC. Je l’ai rencontré à Paris dernièrement au concert de DEATH. J’étais comme un con avec mes vinyles à faire dédicacer.

Sébastien : Jerry Cantrell (ALICE IN CHAINS) au Sonisphere de Bilbao, en 2010. C’est lui qui m’a donné envie de faire de la musique.

Est-ce que le choix de la set-list est plus compliqué maintenant ?
Antony : La set-list sera bouleversée. "Communication Breakdown", la reprise de LED ZEPPELIN, disparaît et 4 titres du nouvel album ont été répétés pour être intégrés au concert ("Land of Sunshine", "The Diver", "Time Rider" et "Backtracking").

"Nous avons le sentiment d'avoir franchi un nouveau pallier." - Sébastien Pierre

Petite question "poil à gratter" : HEADCHARGER a-t-il un problème avec ses batteurs (1) ?
Ensemble : On est assez difficile. Il était très important pour nous d'avoir un groupe stable avant d'entrer en studio. Comme Matt avait une autre opportunité aux USA nous avons auditionné des batteurs. Le choix s'est posé sur Rudy, un gars de Caen que nous connaissons depuis longtemps. Nous avons l'impression de retrouver l'état d'esprit qui été le nôtre au début de HEADCHARGER, disons 2005. Après le départ de Guillaume, notre premier batteur (fondateur du groupe avec Seb et Rom), nous avons toujours joué avec de supers musiciens. Mais, inconsciemment, nous recherchions l'état d'esprit des débuts. Comme Rudy est de notre génération (on écoute les mêmes trucs...), nous avons renoué avec nos débuts.

(1) Guillaume Rocha, Benjamin Delacroix (WATCHA), Matt Lechevalier (FULL BLOWN ROSE, MY RUIN, ETHS) et Morgan Berthet (ETHS, EYELESS, THE MARS CHRONICLES...) se sont succédés derrière les fûts.

Dans quel état d'esprit êtes-vous à quelques heures de la sortie de « Black Diamond Snake » ?
Sébastien : Encore dans le doute. Nous avons passer tellement d'heures dans le studio que nous n'avons pas le recul nécessaire. Après la sortie de l'album, les chroniqueurs de magazines spécialisés nous apporteront déjà quelques indications sur leur perception de « Black Diamond Snake ». En tous les cas, nous avons bien bossé et nous avons le sentiment d'avoir franchi un nouveau pallier. Mais ce sont les fans qui achèteront l'album et ceux qui viendront nous voir sur scène qui nous donneront la meilleure réponse !

"Black Diamond Snake" de HEADCHARGER sort le 28 avril chez Verycords.

Le "Black Diamond Snake Tour 2014" sera sur la route les dates suivantes :
30 avril 2014 au Vox à Cherbourg (50)
16 mai 2014 au Plan à Ris-Orangis (91)
24 mai 2014 à L’Atelier Des Môles à Montbeliard (25)
21 juin à la Fête de la musique, à Caen (gratuit)
15 août Site de Kerboulard, Saint-Nolff (56)
17 août au Motocultor Festival, à Theix, Morbihan (56)
12 septembre au Mennecy Metal Fest, à Mennecy (91)
13 septembre au Festival Morts Subites, à Hyères (83).

 (Photos 2014 © Nicolas Gaire)

Blogger : Jean-Baptiste "Jibe" Quentin
Au sujet de l'auteur
Jean-Baptiste "Jibe" Quentin
Jean-Baptiste Quentin, dit Jibé, a été biberonné pendant le lycée à la presse hard rock naissante (Enfer Magazine, Metal Attack...). Il est passionné des musiques metal depuis que sa tante lui a offert "Machine Head", de qui vous savez, pour ses huit ans. Photojournaliste tout terrain (PQR et agence de communication), Jibé écume depuis 25 ans les salles de répétition et de concerts de la Normandie, au service du rock sous toutes ses formes, pour la presse locale, des fanzines et webzines. Appareil photo en bandoulière et carnet de notes à la main, il apporte sa pierre à la diffusion du rock. Un parcours ponctué par un investissement comme blogueur de HARD FORCE, toujours sur la brèche !
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK