Kostas Karamitroudis vient de sortir un album solo. Ce guitariste grec de 34 ans connu de la scène metal, sous le nom de Gus G, est le leader de FIREWIND et a un CDD, depuis 2009, dans le groupe de l’icône madman a.k.a Ozzy Osbourne. Son CV est bien fourni : MYSTIC PROPHECY, DREAM EVIL, NIGHTRAGE, ARCH ENEMY et KAMELOT. Son talent guitaristique n’est plus à prouver et Gus G a un joli carnet d’adresse corrélé à un gros réseau social. Sur son album, notre protagoniste s’est occupé de toutes les guitares, des basses (sauf sur quelques titres) et des claviers. Un certain nombre de guests musiciens comme les batteurs Jeff Friedl (A PERFECT CIRCLE, PUSCIFER, DEVO) et Daniel Erlandsson (ARCH ENEMY), les bassistes Dave Ellefson (MEGADETH), Billy Sheehan (MR. BIG, DAVID LEE ROTH, WINERY DOGS) et Marty O'Brien (TOMMY LEE, WE ARE THE FALLEN, LITA FORD) sont venus lui prêter main forte. En mode Slash-like ou Jake E. Lee-like (les exemples sont nombreux), il s’est entouré de plusieurs chanteurs comme Mats Levén (CANDLEMASS, YNGWIE MALMSTEEN, THERION), Blake Allison (DEVOUR THE DAY), Michael Starr (STEEL PANTHER), Alexia Rodriguez (EYES SET TO KILL), Tom S. Englund (EVERGREY), Jacob Bunton (ADLER) et Jeff Scott Soto (TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, TALISMAN, WET, JOURNEY, YNGWIE MALMSTEEN). Dans la communauté metal, on aime bien quand il y a plein d’invités sur les albums. On se demande toujours comment vont sonner les titres. Dans cet album empreint de pyromanie et de narcissime enflammé (il s’agit bien sûr d’une interprétation pseudo-Freudienne du titre du projet de notre ami grec et non d’un jugement de Troll sur le Web), il y en a pour tous les goûts. Gus G laisse libre cours à son expression créatrice et artistique.
L’album s’ouvre sur « My Will Be Done » avec Mats Leven au chant. Ce titre fait penser au heavy rock de HARDLINE, le groupe de Johnny Gioeli (AXEL RUDI PELL, HARDLINE). Les ressemblances vocales sont étonnantes. Ce titre heavy classique efficace est disponible en vidéo single. « Blame It On Me » continue avec le même chanteur dans cette lignée heavy metal mélodique classique que ne renierait pas les membres de GOTTHARD. « Eyes Wide Open » aussi. « End Of The Line » est un titre mid tempo, avec des éléments acoustiques, qui montre finalement toute l’étendue des capacités vocales de Mats Leven.
Michael Starr, des panthères addicts sexuelles en acier, vient chanter sa rédemption sur un titre bien classic-rock qui lui sied à merveille et le talent guitaristique de Gus G dans l’esprit Hard US est à souligner. Jeff Scott Soto brille de sa voix chaude sur « Summer Days », chanson taillée heavy rock FM 80’s. Tous les ingrédients du hit y sont.
« Vengeance » avec Dave Ellefson et « Terrified » avec Billy Sheehan sont 2 instrumentaux bien heavy, bien metal, bien construits avec des touches de néo-classique. Ca riffe furieusement, ça shrede à fond, ça double pédale aussi ! du pur Gus G…
Le titre de l’album « I Am The Fire » est une vidéo single et sonne résolument moderne dans son approche métallique vocale, dans le son des guitares et de la batterie. L’apport de Blake Allison de DEVOUR THE DAY n’y est pas pour rien. Il en est de même pour la chanson mid tempo « Long Way Down » avec la chanteuse Alexia Rodriguez, du groupe EYES SET TO KILL, qui fait penser à du EVANESCENCE, du NIGHTWISH et consorts. « Just Can’t Let Go » sonne aussi comme une ballade glamoïde metal taillée pour les radios rock américaines.
Enfin, la ballade « Dreamkeeper », interprétée par le chanteur d’EVERGREY, est un mix entre les 2 époques du metal, une sorte de crossover entre les 90’s et actuellement. Un long solo mélancolicomélodique, parfaitement exécutée, clôt la chanson en se terminant en fading
En résumé, vous l’aurez compris, cet album ressemble à mix d’une programmation radio rock américaine en 3 parties : du Classic Rock, du Metal moderne, des instrumentaux. Son hétérogénéité ne remet en rien en cause l’excellente qualité d’interprétation de l’ensemble de l’album. Cependant, l’auditeur reste sur sa faim question style musical. Du trop peu pour certains, du beaucoup pour d’autres. Quoi qu’il en soit, Gus G a un talent ubiquitaire qu’il faut saluer, Ozzy se trompe rarement question casting de guitariste en termes d’interprétation et de potentiel de composition.
Dans ma playlist : « Redemption », « Summer Days », « Dreamkeeper », « I Am The Fire »
