24 octobre 2016, 13:02

OBITUARY + EXODUS

+ PRONG + KING PARROT @ Paris (Elysée-Montmartre)

Intitulée “The Battle Of The Bays”, cette tournée qui voit s’opposer la côte Ouest des Etats-Unis avec les représentants de la célèbre Bay Area de San Francisco, EXODUS, à la côte Est grâce aux Floridiens d’OBITUARY a emmené dans ses bagages un autre groupe non moins important dans sa catégorie, j’ai nommé PRONG. Seul KING PARROT, groupe australien qui est loin derrière en termes de longévité et de notoriété  et se revendiquant sur sa page Facebook comme le mélange suivant, je cite : “Grindin’ Thrashin’ Punk Wrecking Machine”. Rien que ça.
Ayant rouvert depuis peu, le public qui se presse à l’entrée de l’Elysée-Montmartre est tout sourire, que ce soit de pouvoir renouer avec ce lieu mythique ou bien par la qualité de l’affiche proposée ce soir.



Bémol en ce début de soirée, et fait souligné d’ailleurs par les internautes, le concert commence tôt. Très tôt. Trop tôt. Avec une ouverture des portes à 17h45 et une entrée en matière à 18 h, on ne peut pas dire que cela arrange grand monde, à moins d’être en congé ce jour-là ou bien d’avoir pris un RTT. N’étant dans aucun de ces cas, votre serviteur loupera donc la prestation de KING PARROT. A en juger par l’audience ayant pu y assister, il semblerait que le groupe n’ait pas fait forte impression sur la majorité du (peu de) public présent lors de leur prestation. Je ne fais ici que relayer, ne me tirez pas dessus, merci.



Le public accueille ensuite le trio emmené par Tommy Victor : PRONG. C’est un plaisir d’entendre le groupe en France et son concert est mené tambour battant, temps de jeu limité oblige. Ainsi, PRONG déroule du 100 % efficace avec notamment "Beg To Differ", "Unconditional", deux gros succès, ou "Ultimate Authority", "Cut And Dry" et "Sense Of Ease" du dernier album en date, « X-No Absolutes ». 45 minutes intenses qui se clôturent sur "Snap Your Fingers, Snap Your Neck". La précision de jeu de Tommy Victor et son panache tout comme celui de ses musiciens, le batteur Art Cruz en tête, est plaisant à voir. Ce dernier frappe comme si sa vie en dépendait tout en s’amusant en même temps à lancer ses baguettes à un roadie en côté de scène qui les lui renvoie dans la foulée. Un regret ? Oui, un seul. Qu’ils n’aient pas joué seuls et plus longtemps.



Changement de plateau, nouveau backdrop et le nom d’EXODUS s’affiche fièrement en fond de scène. Privés de Gary Holt encore et toujours (il est presque acquis que l’on ne le reverra plus jamais avec eux bien qu’il fasse encore partie officiellement du groupe), Steve “Zetro” Souza et ses sbires vont consciencieusement mettre la salle en ébullition, aidés en cela par une set-list en béton armé. 1h allouée et utilisée de fort belle manière car débutant avec le classique "The Ballad Of Leonard And Charles" et enchaînée avec le récent "Blood In, Blood Out" titre éponyme du dernier album. Mais c’est « Bonded By Blood » qui tire la couverture à lui avec quatre extraits. Les slammers commencent à se montrer et les circle pits à se former. Zetro demande même (et il l’obtient) un wall of death. Avant de lancer "War Is My Shepherd", il fait remarquer au public le T-shirt siglé « Fck Isis » (Islamic State of Iraq and Syria, l'Etat islamique, pas la sœur et épouse d'Osiris) porté par le remplaçant de Gary Holt et qui doit – malheureusement – nous évoquer de douloureux souvenirs. Si les guerres n’étaient que musicales, nous serions tous soldats… Bref, revenons à la musique. La triplette de fin composée de "Bonded By Blood", "The Toxic Waltz" et "Strike Of The Beast" achèvent de casser les nuques. Point noir du concert, le son dans l’ensemble mauvais et qui, si l’on est un aficionado du groupe, gâche le plaisir. Mais encore une fois, EXODUS a prouvé qu’il peut donner du fil à retordre aux auto-proclamés membres du Big 4. A quand donc une vraie confrontation dans une salle plus grande avec d’autres de leur confrères ?



A présent, la tension se fait palpable quelques minutes avant le début du set d’OBITUARY. Les légendaires death-metalleux de Tampa voient leur nom affiché sur le logo en lettres de sang du backdrop. Sobriété mais efficacité. Cette date parisienne aurait pu après coup être rebaptisée “Slowly We Rot Tour” car la moitié de l’album est interprétée ce soir. Retour sur un carnage annoncé... Avec OBITUARY, la communication est ramenée – à l’instar de SLAYER – à son plus strict minimum. Et encore… On n’est pas là pour conter fleurette de toute façon mais pour les piétiner. "Internal Bleeding" met tout le monde d’accord et au pas en plus. Contrairement aux autres groupes, le son des Floridiens est excellent, et ce même en étant très puissant. Quelques larsens entre deux morceaux se font entendre mais cela contrebalance avec le mutisme des musiciens entre chaque titre. Au jeu “action ou vérité”, OBITUARY choisit action, action et encore action. Le style si particulier du groupe avec ses passages lourds et lents couplés à des accélérations typiques du genre font mouche et c’est un véritable rouleau-compresseur qui est sur les planches. Laminage en règle de l’audience qui n’en demandait pas temps et se fait ramasser avec, entre autres, "Words Of Evil", "Intoxicated" et "Bloodsoaked" ou encore "Ten Thousand Ways To Die" – moment choisi pour changer de backdrop – et qui est un titre studio figurant en guise de bonus introductif sur le live du même nom qui vient de paraître. Assister à un concert d’OBITUARY relève de l’épreuve physique et au bout d’une heure achevée (le mot est juste concernant le public) par "Don’t Care", le groupe prend congé laissant l’audience conquise et repue par un tel festin.

Pas ou peu de reproches à faire, sinon les points évoqués avant, et merci à Garmonbozia Inc. d’avoir permis aux fans d’assister à un concert de haute volée et aux groupes d’avoir assuré à fond. On remet ça vite j’espère, OK ?


:Photos - HARD FORCE © Leonor Ananké


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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