28 août 2020, 19:00

LIVING COLOUR

• "Time’s Up" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Time's Up

Nous sommes en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

Le 28 août 1990, l’été bat encore son plein, la rentrée approche et pour remplir les besaces avec autre chose que des cahiers et des crayons, le quatuor LIVING COLOUR a la bonne idée de placer sur la liste des fournitures, au rayon Bonheur ,son deuxième album, « Time’s Up ». Allez les enfants, il est l’heure, en route pour le cours ! Fondé par le guitariste Vernon Reid qui est originaire d’Angleterre, celui-ci choisit d’utiliser l’écriture COLOUR "à l’anglaise" (point de U chez les Americains) pour nommer son groupe et après un premier disque, « Vivid », qui en 1988 secoue la sphère metal grâce à cette bande d’agitateurs électriques composé de membres afro-américains (on pense à BAD BRAINS avant eux), les voilà qui enfoncent à nouveau le clou, cette fois un peu plus loin.

​Produit à nouveau par Ed Stasium, producteur qui a travaillé auparavant pour TALKING HEADS et cinq fois avec les RAMONES, est-ce alors si étonnant que l’on retrouve des éléments punk dans la musique de LIVING COLOUR ? Je ne pense pas que cela soit une coïncidence, la chanson-titre parlant pour elle-même. Par contre, les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Le groupe a depuis le départ mêlé toutes les influences qu’il lui est possible d’effectuer et propose une série de chansons non homogènes, bien qu’elles forment un tout cohérent. Quel lien entre l'ouverture punky de "Pride", une "Love Rears Its Ugly Head" chaloupée et en mode crooner, le début "metal" de "New Jack Theme" et la force hard de "Type", l'ensoleillée et caribéenne "Solace Of You" ou encore le break rappé de "Tag Team Partners", en compagnie de la phénoménale human beat box Doug E. Fresh ? Aucun et c’est bien ça qui est bon chez LIVING COLOUR.

Il envoie valser les conventions et au début des années 90, la fusion comme on l’appelle, permet toutes ces audaces. Quel autre mouvement peut se targuer d’en avoir fait autant ? Aucun, CQFD. Côté technique, on n’est pas là pour vendre des cravates ou enfiler des perles (bien que l’ensemble du disque en fasse un joli collier). L’impressionnant Corey Glover au chant module avec cette vibe RnB typique des chanteurs black et le guitariste Vernon Reid n’a rien à envier à un Tom Morello qui a dû lui pomper pas mal de trucs au passage (écoutez l’intro de "Fight The Fight"). Et la paire rythmique alors ? Muzz Skillings à la basse slappe et groove sur les beats de Will Calhoun (le duo excelle sur "Under Cover Of Darkness" et Muzz joue un fabuleux solo sur l’interlude "Ology"), nous faisant bouger petons et popotins en rythme. Comment faire autrement de toute façon lorsque déboule "Elvis Is Dead" avec son saxophone endiablé signé Maceo Parker, et la participation au micro de Little Richard himself ! Côté invités, on notera également l'apparition d’une alors toute jeune Queen Latifah, qui a sorti son premier album peu de temps auparavant, et celle aux chœurs du chanteur des ROLLING STONES, Mick Jagger. LIVING COLOUR fait partie de ses protégés, et il les emmènera même en tournée afin de jouer devant le plus grand nombre.
 


S’ensuivront un impeccable « Stain » en 1993 avant que la formation ne fasse une longue pause de dix ans puis une autre de six et enfin, une dernière de huit. Oui, ce fut un peu compliqué chez LIVING COLOUR et cela plomba une carrière qui aurait pu être toute autre si la constance avait été de mise. Ajoutez à cela deux récentes tournées européennes annulées (qui devaient passer par la France) et on a une belle équation de la loose pour les fans. Dommage, le dernier album sorti, « Shade », étant une petite pépite. Bref, quand ça veut pas ça veut... plus.

Pour aller plus loin :

« Vivid » (1988) - Titres à écouter en priorité : 1 à 11
« Stain » (1993) - Titres à écouter en priorité : 1 à 13
« Shade » (2017) - Chronique à retrouver en cliquant sur le titre de l’album et pistes à écouter en priorité : 1 à 13
 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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