Nous sommes (déjà) en 2021 et cet album fête ses... 30 ans !
Originaire de Floride où il fut formé en 1988, SAIGON KICK démarre sa carrière discographique trois ans plus tard avec la sortie de l’éponyme « Saigon Kick », le 12 février 1991. Quatuor composé de Matt Kramer au chant, Jason Bieler à la guitare et au chant ainsi que du bassiste Tom Defile et du batteur Phil Varone, le groupe s’offre pour ses débuts une maison de disques prestigieuse, Atlantic Records, et engage le producteur Michael Wagener (DOKKEN, Alice Cooper, METALLICA, ACCEPT ou encore Ozzy Osbourne, la liste est aussi longue que le bras) pour mettre en son les 50mn allouées aux 14 chansons (16 pour la réédition 2018 parue sur l’excellent label Rock Candy) qui composent le disque. Tout cela lui permettra d’accentuer sa présence scénique en tournant par exemple avec un outsider magnifique du metal, KING’S X.
Estampillé à tort glam metal, je vous assure que l’on en est bien loin à l’écoute de "New World", première chanson qui permet à l’auditeur de faire connaissance avec SAIGON KICK. Le riff est lourd, la rythmique idoine même si le chant n’est pas sans rappeler dans quelques intonations celui d’un Perry Farrell (JANE’S ADDICTION notamment) sur les couplets quand il ne se fait pas plus rauque et agressif lors du refrain ou bien encore narré et sentencieux, comme on pouvait l’entendre parfois chez THE DOORS (réécoutez le passage de « Father, I want to kill you » sur "The End" pour comparer). La marque de fabrique du groupe est atteinte dès la deuxième piste, "What You Say", avec ses lignes de chant doublé communes à Kramer et Bieler qui en font derechef un incontournable. Le groupe sait surprendre à chaque début de piste, et nous fait surfer entre ballade ("Colors"), trip planant sur "Coming Home", un détour par la case Sunset Strip avec "Acid Rain" ayant de faux airs de RATT (la touche glam), la punky "Month Of Sundays" ou encore une étonnante "My Life" qui débute par une rythmique sautillante sur laquelle se greffe un chant nasillard pour finir par accoucher d’un refrain « larger than life » aux chœurs à lorgner du côté de THE BEATLES, tout ça avec un kazoo débarquant on ne sait d’où. Et vous savez quoi ? Le pire c’est que ça fonctionne ! Impossible donc de ne pas être charmé à la découverte de ce premier disque qu’on n’accusera pas de bouffer à tous les râteliers mais plutôt de piocher ça et là différents éléments sonores tous très éclectiques afin de créer un univers sonore à la saveur particulière et exotique.
Un an plus tard débarquera « The Lizard », raflant tout sur son passage grâce notamment à la ballade "Love Is On The Way" (merci MTV), permettant à SAIGON KICK d’obtenir un disque d’or avec plus de 500 000 exemplaires vendus et de se positionner à une très honorable 80è place au Billboard. L’excellent « Water » suivra en 1993 (certains fans le considèrent d’ailleurs comme leur plus abouti) avant d’autres sorties jusqu’en 1999, année de parution du dernier album en date « Bastards ». Le groupe n’est pas dissous, un album devait sortir d'ailleurs en 2020 et hormis quelques concerts remontant à ce jour à 2015, aucune trace d’activité discographique n’était malheureusement à signaler depuis 21 ans. Ce qui n’a pas empêché Jason Bieler de sortir récemment un album sous le nom de Jason Bieler & The Baron Von Bielski Orchestra, « Songs For The Apocalypse » et que nous ne saurions que trop conseiller aux fans de SAIGON KICK d’écouter. Et à tous les autres de le découvrir.
Pour aller plus loin :
« The Lizard » (1992)
« Water » (1993)
Merci encore.
Cdlt.