7 mai 2022, 11:00

MOMENTS... SPINAL TAP !

D'Angus Young à James Hetfield, ces grands moments de solitude des musiciens


Du plus grand au plus petit groupe, du musicien le plus célèbre au plus obscur, il n'en est pas un seul qui n'a pas connu au moins une fois dans sa carrière un "moment Spinal Tap". Une référence à Spinal Tap, "mockumentaire" culte signé Rob Reiner sorti en 1984, qui suit un groupe de hard rock fictif baptisé SPINAL TAP. Et qui réunit tous les stéréotypes et les galères que vivent les musiciens en tournée. Voici quelques-uns de ces grands moments de solitude, souvent drôles, même si certains peuvent aussi se révéler particulièrement douloureux...
 

Angus Young (AC/DC)


« Il y a bien des années, quand Bon (Scott) était notre chanteur, notre manager a eu la “brillante” idée d'engager des acteurs pour jouer le rôle de policiers qui venaient nous “arrêter” sur scène. Malheureusement, ça s'est passé à un concert à Sydney, devant des fans hardcore d'AC/DC, et une émeute s'est déclenchée dès que la “police” a débarqué. Quelques minutes plus tard, de vrais officiers de police sont arrivés pour contrôler l'émeute mais c'était impossible de faire la différence entre les vrais et les faux flics. Bon croyait qu'il frappait des faux flics alors qu'il tapait sur des vrais. Un des flics donnait des ordres à ses “collègues” qui, en fait, étaient des acteurs ! Et moi, j'étais absolument mort de rire, ce que les vrais flics n'ont pas apprécié du tout. Bref : ça a été le chaos total. »
 

Brian Johnson (AC/DC)


« Il y en a des milliers. Mais sur la tournée “Black Ice”, on a joué en Suède, ou au Danemark, je ne sais plus trop, devant 60 000 personnes. Dès la fin du concert, on s'est précipités dans la voiture pour rentrer le plus vite possible à l'hôtel afin essayer d'éviter les embouteillages. Et au lieu de tourner à droite, le chauffeur a pris à gauche. Là où tout le monde sortait. On est restés coincés pendant des heures, sans pouvoir bouger… »
 

Joe Perry (AEROSMITH)


« Dans les années 80, on a investi 500 000 dollars dans une plate-forme mobile. Mais les parties étaient tellement longues à se mettre en place qu'on ne s'en est servi que deux ou trois fois. Rideau ! »
 

Steven Tyler (AEROSMITH)


Raconté par Joe Perry, le guitariste et moitié des Toxic Twins.
« Quand ma femme et moi avons vu Spinal Tap, nous étions morts de rire. C'était excellent parce que tout ce que l'on voyait à l'écran nous était déjà arrivé plusieurs fois. Le lendemain, j'ai dit à Steven qu'il fallait absolument qu'il voie le film. Nous y sommes allés ensemble et il n'a pas ri une seule fois. Il était outré, il prenait le parti des musiciens… Il n'a pas compris que c'était une parodie, il était indigné ! Et ma femme et moi, on était morts de rire rien qu'à le regarder. »
 

Alice Cooper


« On jouait au House Of Blues à Los Angeles. Dans la salle, il y avait Johnny Rotten (des SEX PISTOLS), qui n'avait pas assisté à un de mes concerts depuis longtemps, des gars de KISS, il y avait tout le monde. C'était la tournée “Circus Of Horrors” (en 2004), et tous les membres du crew étaient déguisés en clowns maléfiques. Pendant le concert, il y a un moment où je prends mon serpent et tout à coup, je vois des gens dans le public qui rigolent. Je ne m'étais pas aperçu qu'il était en train de me déféquer dessus. Je baisse les yeux et je vois cinq tas de la matière la plus nauséabonde qui soit au monde. Les serpents se nourissent de rats, alors imaginez… Les roadies – qui sont déguisés en clowns – montent sur scène pour nettoyer les dégâts sur ma tenue et l'odeur est tellement répugnante que deux d'entre eux manquent de s'étouffer pendant que le troisième vomit. Je me retrouve donc avec un serpent qui défèque, des clowns qui vomissent sur scène et Johnny Rotten regarde le spectacle. A la fin du show, il m'a dit que c'est le meilleur spectacle qu'il avait vu de sa vie. »
 

Charlie Benante (ANTHRAX)


​« Nous étions au Japon et j'avais mangé des sushi pas frais. Cela faisait plusieurs jours que j'étais malade et je suis même allé à l'hôpital parce que je souffrais de déshydratation. Le concert a commencé et tout allait bien. Jusqu'à la moitié du show où je ne pouvais plus jouer. Je me suis précipité aux toilettes sans que personne du groupe ne s'en aperçoive. Scott (Ian) a annoncé la chanson suivante et il attendait que je compte jusqu'à 4 pour commencer, mais il n'y avait personne derrière la batterie ! Et pour cause, j'étais allongé par terre dans les toilettes en train de vomir tripes et boyaux ! »
 

Geezer Butler (BLACK SABBATH)


« Don Arden, le père de Sharon (future épouse et manageuse d'Ozzy Osbourne), manageait BLACK SABBATH à l'époque et il s'est mis en tête de nous faire fabriquer une scène qui ressemble à Stonehenge. Il a donné les dimensions à notre manager, mais il les a indiquées en mètres et non pas en pieds (la mesure anglo-saxonne). Du coup, ceux qui l'ont fabriquée ont lu 15 mètres au lieu de 15 pieds (soit 4,50 m). Ça nous a coûté une fortune et on n'a jamais pu l'utiliser parce qu'elle ne rentrait dans aucune salle de concert. »
 

Steve Harris (BRITISH LION)


​« J'étais déjà à Toronto au Canada et les autres membres de BRITISH LION prenaient l'avion depuis l'Angleterre. Notre guitariste a raté son vol. Il était dans la zone d'embarquement avant tout le monde, il est allé faire du shopping et je ne sais pas ce qui s'est passé mais il a raté l'avion. La compagnie l'a mis dans le vol suivant mais il a atterri à Calgary avant de repartir sur Toronto, ce qui a pris pas mal d'heures supplémentaires.
Mais il était injoignable parce qu'il n'avait pas un très bon smartphone, il est un peu… old-school on va dire. Du coup, personne ne savait où il était passé, ni sa femme, ni le reste du groupe. Tout le monde croyait que j'allais flipper, mais non. On avait quelques jours de répétition devant nous, alors je me suis dit qu'en mettant les choses au pire, même s'il s'était perdu, il arriverait à temps pour le premier concert. »
 

Dez Fafara (DEVILDRIVER, ex-COAL CHAMBER)


« C'était sur un Ozzfest en Arizona. DEVILDRIVER débarque sous un tonnerre d'applaudissements, prêt à tout retourner. Les musiciens prennent place, j'arrive en courant au centre de la scène qui était immense… et au moment où je dis au public qu'on va tout défoncer, je dérape dans une flaque d'eau, je tombe en arrière et je me retrouve face au ciel. Il m'a fallu une bonne minute pour comprendre ce qui s'était passé et quand je me suis relevé, le public m'a applaudi. Heureusement, on a donné un super concert, mais ça avait mal commencé… Je précise que le roadie qui avait renversé de l'eau sur scène sans l'éponger s'est fait virer. »
 

Gary Holt (EXODUS, ex-SLAYER)


« En 1987, sur la tournée “Pleasures Of The Flesh”, Tom Hunting (le batteur d'EXODUS) a passé 18 heures dans un relais routier où on l'avait oublié. On s'était arrêtés pour déjeuner et comme c'était bien avant l'époque des portables, il ne pouvait évidemment pas contacter le bus. Je ne sais plus pourquoi mais Todd, son road batterie qui était lui aussi blond, a pris sa place dans sa couchette. Avant que le bus ne redémarre, le tour manager, qui avait déjà compté son road', a vu ses cheveux qui dépassaient et a cru que Tom était là. On ne s'est aperçu qu'il manquait à l'appel qu'une fois arrivés à la salle de concert. Il a téléphoné au management depuis une cabine téléphonique pour dire qu'il n'était pas dans le bus. Du coup, on a été obligé d'annuler la date et de retourner le chercher. »
 

Dino Cazares (FEAR FACTORY)


« On avait donné un concert à Hollywood dans le cadre du Foundation Forum. Il n'y avait pas d'eau backstage dans notre loge et après le show, je crevais de soif. Il y avait une corbeille en plastique pleine de glace fondue qui avait servi à rafraîchir des bouteilles qui étaient désormais vides. Alors je me suis dit tant pis, je vais boire la glace fondue. Et à l'instant où j'ai porté le plastique à la bouche, Burton (C. Bell, l'ex-chanteur de FF) m'a gueulé : “Arrête, je me suis lavé les pieds dedans !”… »
 

Burton C. Bell (ex-FEAR FACTORY)


Une anecdote racontée par Dino Cazares.
« Au milieu des années 90, on a tourné pendant à peu près 5 semaines avec MEGADETH aux USA. Et dans la foulée, on a enchaîné sur la tournée IRON MAIDEN. Tous les soirs, Burton remerciait le public en disant : « Vous êtes prêts pour untel ? » – le nom de la tête d'affiche. Premier concert avec MAIDEN, notre chanteur remercie le public et dit : « Vous êtes prêts pour MEGADETH ? ». C'était d'autant plus drôle que Steve Harris et Janick Gers étaient sur le côté de la scène, pliés de rire. Digne de Spinal Tap ! »
 

Duff McKagan (GUNS N' ROSES)


« Il y a des années, je portais toujours de grosses ceintures avec une grosse boucle. Dont une avec des croix qui dépassaient du cuir. Je ne sais plus exactement pourquoi, mais je me suis retrouvé allongé sur la scène, qui était comme une grille métallique. Et je suis resté coincé. On était à la moitié d'une chanson et je ne pouvais pas retirer ma ceinture pour me relever, d'autant plus que j'avais la basse par-dessus et que je ne voulais pas arrêter de jouer. C'est mon road' basse qui est venu me délivrer, en râlant, et j'ai dû jouer un ou deux morceaux sans ma ceinture rock (rires). Et ce n'est que l'un des 1 000 exemples dignes de Spinal Tap qui me sont arrivés. »
 

Adrian Smith (IRON MAIDEN, SMITH/KOTZEN)


Une anecdote rapportée par Rod Smallwood, le manager de la Vierge de Fer.
« En 2006, sur la tournée “A Matter Of Life And Death”, Eddie apparaissait sur un tank. Et la guitare d'Adrian s'est retrouvée bloquée dans les chenilles. On s'est bien marrés ! Par la suite, Bruce (Dickinson, le chanteur) a dit qu'un guitariste qui se fait bouffer par un tank, c'était un moment digne de Spinal Tap. »
 

Bruce Dickinson et Steve Harris (IRON MAIDEN)


Bruce : « La tournée “Somewhere On Tour” aurait pu être rebaptisée “The Great Inflatable Tour” (la grande tournée gonflable). A l'époque, C'est Dave Lights qui s'occupait de notre light-show et il adorait les personnages et les objets gonflables. Ça touchait quasiment à la mégalomanie ! Il créait des objets gonflables tellement grands qu'on n'arrivait même pas à les faire rentrer dans ces fichues salles de concert ! On avait deux grandes plateformes hydrauliques qui se levaient – non, non, c'était pas du tout Spinal Tap ! – avec de grosses mains griffues d'Eddie qui se gonflaient.
Steve : Bruce et moi, on se tenait sur les paumes gonflables. Un soir, une lampe était placée trop près et la main s'est percée sous l'effet de la chaleur. Du coup, elle s'est dégonflée et je me sentais comme un parfait crétin juché là-dessus. Au concert suivant, elle était réparée. Les roadies l'ont rattachée et quand ils l'ont gonflée, le majeur s'est dressé tout raide. Mort de rire !
Bruce : Au début de cette tournée, je portais une veste qui donnait l'impression que l'on voyait mes veines et que du sang pulsait à l'intérieur. Pour obtenir cet effet, on avait placé environ 13 kilos de fil de cuivre à l'intérieur d'une veste épaisse avec une batterie au plomb de 6 volts qui était déchargée à la moitié de la chanson. Autant dire que ça n'a pas fait long feu. »
 

Rob Halford (JUDAS PRIEST)


« Sur la tournée “Painkiller”, on commençait le concert par “Hell Bent For Leather”. L'intro démarrait, les ponts élévateurs soulevaient une section de plateforme surélevée à l'arrière de la scène, je passais dessous au guidon de ma moto et on attaquait la chanson. A Toronto, ça ne s'est pas passé comme prévu. Quelqu'un a merdé. J'étais dans un cart de golf qui m'emmenait à ma moto quand j'ai entendu l'intro. J'aurais déjà dû être en selle ! Quand je suis enfin arrivé à ma moto, j'aurais déjà dû être sur la scène qui était plongée dans un épais brouillard de neige carbonique et de fumée. J'ai sauté sur la Harley, gaz en grand, et j'ai démarré.
Ce que j'ignorais, c'est que l'on avait dit aux roadies qui s'occupaient de la scène que nous n'étions pas encore en place, et du coup, ils avaient tout juste commencé à actionner la plateforme. Il n'y avait aucune visibilité, je me suis dirigé vers ma rampe et CRAC ! Je me suis écrasé le nez contre la section en métal de la scène qui se soulevait. Mon cou est parti en arrière comme si j'avais été frappé par une masse. Je suis tombé de la moto, je me suis écrasé sur scène… et je me suis évanoui.
(…) Quand je suis revenu à moi, je souffrais le martyre. Et j'ai reçu un coup de pied dans les côtes. C'était Glenn (Tipton, le guitariste) qui ne m'avait même pas vu avec la fumée. Il m'a demandé ce que je fichais par terre et les roadies se sont précipités pour me relever et me coller un sparadrap sur le nez. Je ne sais pas comment j'ai pu jouer, j'avais tellement mal que j'avais envie de pleurer. Mais j'ai assuré le concert. Et je suis parti aux urgences après. »
 

Richie Kotzen (SMITH/KOTZEN, THE WINERY DOGS...)


« J'ai eu plusieurs moments dignes de Spinal Tap dans ma carrière. L'un des plus gênants a eu lieu au Costa Rica. J'ai voulu faire tourner ma guitare en la “lançant” vers l'arrière. Mais la sangle a cassé et la guitare a fini dans le public. Je n'avais qu'une seule guitare avec moi, heureusement que c'était la fin du concert. La personne qui l'a ramassée a eu la gentillesse de me la rapporter, mais elle était abîmée, évidemment. »
 

Willie Adler (LAMB OF GOD)


« C'était un concert très important pour nous à L'Amour à Brooklyn, parce qu'il y avait dans la salle des gens de maisons de disques, dont Nuclear Blast, qui étaient susceptibles de nous signer. On attaque la première chanson et une minute plus tard, Randy (Blythe, le chanteur) se jette dans la foule, s'écrase au sol et s'assomme. Il est parti sur une civière… J'étais dégoûté que ça arrive sur une date aussi importante pour nous. Mais les fans ont a super bien réagi et un mec qui était dans le public nous a rejoints sur scène. Il a chanté tout le set et il a assuré à mort. Ce qui est marrant, c'est que les gens de chez Epic Records nous ont invités à dîner. Ils nous ont dit qu'ils n'avaient jamais vu un truc pareil et ils nous ont signés sur le champ. »
 

James Hetfield (METALLICA)


« Il faut avoir le sens de l'autodérision, sinon, c'est plombant (rires). Je suis tombé sur scène à de nombreuses reprises. Une fois, il y avait une trappe avec un escalier qui permettait de faire un petit break pendant un solo. Et badaboum, je n'avais pas vu que la trappe était ouverte et j'ai dégringolé les marches. Je me suis relevé presque comme si de rien n'était en disant : “Hey, salut !” aux mecs du crew qui me regardaient, interloqués. Tout en me demandant ce que je foutais là et me disant qu'il fallait que je remonte. C'est le genre de moment où tu es tellement gêné que tu voudrais disparaître sous terre… Mais tu fais comme si de rien n'était. Ça te fait grandir. Il faut être humble quand ça t'arrive. Parce que ça arrive souvent. »
 

Lars Ulrich (METALLICA)


« Quand on a joué à Londres, à Wembley Arena, sur la tournée du « Black Album », toute la presse metal mondiale était là. On avait une grosse scène et une batterie de chaque côté. A la moitié du concert, je traversais la scène en courant pour m'asseoir derrière le deuxième kit et enchaîner sur “The Four Horsemen”. La seconde batterie devait sortir de la scène, mais elle est restée coincée. On voyait les cymbales mais ce soir-là, elle est restée bloquée sous la scène. Et les 20 000 personnes présentes se sont foutues de moi. Les roads sont arrivés sur scène, le charpentier, tout le monde avait des outils pour tenter de l'extraire… J'ai donc joué la quasi totalité de “The Four Horsemen” coincé sous la scène. Et quand, enfin, la batterie est sortie, il a fallu que le crew la place à la main. Tous les clichés à la Spinal Tap étaient là… Ça me poursuivra toute ma vie. »
 

Kirk Hammett (METALLICA)


« Je me souviens d'un autre concert où Lars jouait et tout à coup, la seconde batterie est redescendue de moitié dans la scène. Et il regardait de tous les côtés en gueulant : “Mais c'est quoi ce bordel !” (rires). Qu'est-ce qu'on a rigolé… »
Mais Kirk a lui aussi connu des moments de grande solitude, comme au Freddie Mercury Tribute Concert au Wembley Stadium, en avril 1992...
« METALLICA était le premier groupe à monter sur scène. Mon road me tend ma guitare et il y a une personne avec des écouteurs et un bloc-notes qui me regarde et me dit : “Vous faites partie du groupe ?”. Je n'y croyais pas… Et tout à coup, j'entends James qui attaque les premiers accords d'“Enter Sandman” qui ouvrait notre set. Je me retourne, je saute par-dessus l'enceinte du musicien d'un autre groupe, je me faufile au milieu du backline d'un autre groupe et je bondis sur scène, juste à temps. Mais je ne savais pas où je devais me positionner. J'avais tellement peur de tout foutre en l'air… Heureusement, tout s'est bien passé. J'ai regardé la foule et ce n'était pas notre public : c'était la population anglaise… »
 

Nikki Sixx (MÖTLEY CRÜE)


​« Quand « Shout At The Devil » est sorti (NDJ : en 1983), “The Beginning” qui ouvre l'album, nous servait d'intro de concert. On jouait dans une petite salle, à Denver d'après  mes souvenirs, et quand nous sommes arrivés devant la porte qui menait sur scène, elle était fermée à clé. On a dû faire tout le tour du bâtiment et quand on est arrivés sur scène, notre ingé son était tellement bon – on était de vrais pros à l'époque – qu'il a laissé tourner la bande et que “Shout At The Devil” a commencé alors que l'on n'avait même pas encore pris nos instruments… »
 

Tommy Lee (MÖTLEY CRÜE)


« Pour nos concerts d'adieu (en 2014-2015), on a fait construire le Crüecifly, un rollercoaster dans lequel j'étais sanglé. Tous les jours, j'attendais impatiemment d'y prendre place pour survoler la salle et regarder tout le monde depuis le plafond. J'adorais ça ! On voulait sortir un DVD live, alors on a filmé les trois concerts. Et le dernier soir, il est tombé en rade. J'étais suspendu la tête en bas et il a fallu que l'on vienne me tirer de là. On s'est dit qu'on n'inclurait pas ce passage et que l'on utiliserait les images des autres soirs. Et puis finalement, j'ai décidé que c'étaient celles-là que l'on utiliserait parce que c'était le dernier concert du 31 décembre et que c'est ce qu'il s'était passé. C'était super drôle, digne de Spinal Tap. Et c'est tout à fait MÖTLEY CRÜE. Quand quelque chose risque de foirer, ça foire. »
 

Tommy Victor (PRONG)


« Au fil des années, PRONG a donné beaucoup de concerts bizarres, voire pathétiques. Marchés aux puces mexicains, écoles de musique pour instruments à vent, squats ou bars gay, la punition ne s'est jamais vraiment arrêtée. Mais le pire, à nos débuts, c'est certainement la fois où nous avons joué dans une pizzeria à Bayonne, dans le New Jersey. Le propriétaire, un gros dur, avait poussé quelques tables et fait ce qu'il considérait sans doute comme une rénovation assez classe, en suspendant une boule à facettes aux pales du ventilateur accroché au plafond. Il m'a pris à part dès qu'on est arrivés et d'un ton cassant, il m'a dit : “Je ne sais pas quel genre de musique vous jouez, mais il n'y a pas intérêt à ce qu'il arrive quoi que ce soit à ma boule disco. Sinon, vous pouvez vous asseoir sur vos 50 dollars et ça va chier !”
Il s'assied à une table avec deux potes à lui qui ne font pas rigoler non plus et on attaque le set avec “Freezer Burn”. La vingtaine de kids présents se met aussitôt à slammer et j'en vois un qui monte sur les épaules de son ami. Je hurle : « NOOOOONNNNN !!!! » dans le micro et le gamin commence à agiter les bras en l'air. Et, évidemment, il accroche la boule à facettes qui se décroche et roule jusqu'à la table du patron. Il pète un câble et gueule : « BORDEL dégagez tous de ma pizzeria !!! ». Autant dire que nous n'avons pas demandé notre reste. Evidemment, nous n'avons pas été payés. Mais au moins, nous avons eu la chance de partir sans qu'ils nous aient cassé les jambes… »
 

Michael Wilton (QUEENSRŸCHE)


​« C'était quand on a joué “Silent Lucidity” à la cérémonie des Grammy Awards (en 1991) avec un orchestre de 40 musiciens. Pendant la coupure pub, on s'est installés derrière la scène. Quand on m'a branché, aucun son ne sortait de ma guitare. J'entendais les gens de la production qui disaient : “On n'entend pas le guitariste de droite”. Tout le monde me regardait. Le rideau allait s'ouvrir. On était en direct et pas un son ne sortait de ma guitare. Et les mecs du groupe me jetaient des regards assassins, comme si c'était ma faute alors que je n'y étais pour rien. Et au moment où le rideau a commencé à s'ouvrir, un technicien est venu me voir et m'a glissé : “On n'avait pas branché le jack où il fallait. C'est bon, ça marche”. Le rideau s'est ouvert et je transpirais à grosses gouttes. Le public ne s'est rendu compte de rien. »
 

Corey Taylor (SLIPKNOT)


« C'était il y a longtemps, au début des années 2000. On était sur un gros festival en Belgique et ça faisait déjà quelques jours que j'avais des problèmes gastriques. On attaque “Purity”, je dis au public : “Tout le monde saute !”, tous les musiciens sautent aussi sur scène… et je me suis chié dessus ! »
 

Mike Portnoy (SONS OF APOLLO, THE WINERY DOGS, THE NEAL MORSE BAND, ex-DREAM THEATER)


« En mars 1998, DREAM THEATER a donné un concert sold-out au Colosseum à Munich, en Allemagne. Tout s'était très bien passé, mais deux minutes avant d'attaquer la dernière chanson de la soirée, “Learning To Live”, j'ai fait un rythme en présumant sans doute de ce que j'étais capable de faire. J'ai senti une douleur fulgurante dans le bras droit. J'ai tout d'abord pensé que je m'étais froissé un muscle, mais quand j'ai regardé ma main, mon poignet était complètement retourné et la paume de ma main était tournée vers le plafond. J'ai blêmi. J'ai continué à jouer pendant que mon road batterie m'a remis le poignet en place avant de me plonger l'avant-bras dans un seau de glace. J'ai fini la chanson en jouant comme Rick Allen, avec un seul bras.
Le public a réclamé un rappel, alors j'ai fait “Metropolis” d'une seule main, l'autre toujours plongée dans le seau de glace. “Learning To Live” et “Metropolis” sont des morceaux extrêmemnt exigeants techniquement parlant, mais je les avais interprétés tellement de fois que je n'ai pas eu de mal à les adapter pour les faire d'une seule main. Après le concert, je suis parti directement aux urgences. Je m'étais luxé le poignet et j'ai terminé la tournée avec une attelle. »
 

Stix Zadinia (STEEL PANTHER)


​« Avant que STEEL PANTHER ne connaisse le succès, on devait trouver de l'argent par tous les moyens. Notre source numéro un de revenus, c'étaient les strip-teaseuses. Et quand elles n'étaient pas là, il fallait que l'on se débrouille pour gagner assez pour payer notre local de répétition. J'étais ami avec Tommy Thayer, le guitariste de KISS. Il connaissait ma situation et dès qu'il le pouvait, il essayait de me filer un coup de main pour trouver du travail.
Un jour, il m'a appelé pour me dire que KISS faisait une séance de dédicace à Tower Records sur Sunset Boulevard un mardi de 1997. Ils allaient installer des personnages gonflables de 12 mètres de haut sur le parking et ils cherchaient quelqu'un pour les garder. J'ai accepté. Mais vers 2 heures du mat', une fois tous les clubs fermés, j'ai vu passer tous mes potes avec leurs copines et tout le monde était mort de rire en me voyant surveiller des poupées en vinyle… »
 

Michael Sweet (STRYPER)


« C'était un concert avec énormement de monde. Il y avait un pitbull en liberté. Mon frère Robert (le batteur) avait des plumes qui ornaient son pantalon et le chien a commencé à les attaquer. Il a arrêté de jouer et s'est assis sans bouger. Le chien est parti. Mais dès qu'il a recommencé à jouer, le chien est revenu et l'a à nouveau attaqué. Ça a duré 20 minutes. Personne n'arrivait à maîtriser le chien. »
 

Joe Satriani


« On participait à un festival français et on s'est rapidement aperçu qu'il y avait un problème. On entendait quelqu'un qui parlait et de la batterie dans les enceintes pendant qu'on jouait. Le pauvre Marco Minnemann (le batteur) était 20 mètres derrière moi et il était livide. Il n'entendait pas une seule de mes notes. Pour une raison qui nous échappait, il avait le retour de l'autre scène pendant que les roadies installaient le matos pour le groupe qui jouait après nous. Et on était en direct à la télé ! »
 

Kyle Shutt (THE SWORD)


« Au printemps 2008, THE SWORD a ouvert pour METALLICA. On a pris l'avion à Saint-Petersbourg pour rallier Riga, en Lettonie. Phil Anselmo (le chanteur de PANTERA et de DOWN) était dans le même vol que nous, ce que je trouvais très cool puisque plus jeune, j'étais un grand fan de PANTERA. Je l'ai toujours considéré comme un vrai badass. Quand l'avion s'est posé, trois bagages manquaient à l'appel : le mien, celui de J.D. (Cronise, le frontman de THE SWORD) et celui de Phil. On s'est donc retrouvés dans un bureau pour remplir des formulaires. Phil avait une chemise avec des manches coupées, un bermuda coupé et il portait des Crocs. A l'époque, j'ai trouvé ça hilarant. Dix ans plus tôt, quand je regardais “Five Minutes Alone” de PANTERA sur MTV, je n'aurais jamais imaginé qu'il portait des sabots en caoutchouc. »
 

Alex Skolnick (TESTAMENT)


​« On jouait en Europe en 2008 et une présentation vidéo devait être projetée en fond de scène. Elle était censée être synchronisée sur les chansons, mais le mec qui a travaillé dessus a fait n'importe quoi. A l'époque, George W. Bush était encore Président (des USA) et quand il apparaissait à l'écran, on avait prévu de se retourner tous ensemble et de lui fait un gros doigt d'honneur en gueulant “Fuck you !!!”. Mais on ne s'était pas aperçu que la vidéo n'était pas synchronisée. Alors on s'est retournés au moment prévu, le doigt en l'air en gueulant : “Fuck you !”… et c'était la pochette de notre album qui était projetée… On a fait un doigt à notre propre pochette. »
 

Matt Heafy (TRIVIUM)


« On jouait à Rochester dans l'Etat de New York, sur une vieille scène complètement pourrie et tout à coup, ma jambe a traversé les planches. Je ne me suis pas fait mal, j'étais juste un peu éraflé. Mais j'étais coincé et je n'arrivais pas à sortir tout seul. Il a fallu que Corey (Beaulieu, le guitariste) m'attrape par le bras pour m'aider à m'extirper, ce qui était quand même gênant. »
 

Steve Vai


« J'ai connu des dizaines de moments à la Spinal Tap pendant ma carrière. Mais il y en a un en particulier qui me fait encore sourire quand j'y repense. En 2018, j'ai organisé le Big Mama Jama Jamathon. L'idée, c'était de taper le bœuf pendant 53 heures d'affilée sans le moindre temps mort. J'ai contacté tous les musiciens que je connaissais en ville et tout le monde est venu jouer. C'était un événement caritatif en faveur d'Extraordinary Families (un organisme qui s'occupe d'enfants placés en famille d'accueil) qui a été suivi par 2 millions de téléspectateurs et nous avons récolté plus de 100 000 dollars. Le truc, c'est qu'on a joué au Musicians Institute et comme la jam courait sur deux jours et demi, il y avait peu de spectateurs à la fois. Et même des moments où il n'y avait personne dans la salle. Parmi les artistes présents, il y avait Derek Smalls, le bassiste de SPINAL TAP, avec qui j'ai joué pendant 45 minutes. Il y avait exactement 6 personnes qui nous regardaient. C'était le moment le plus Spinal Tap de ma vie ! »
 

Zakk Wylde (BLACK LABEL SOCIETY, Ozzy Osbourne)


« Au milieu des années 80, ma cousine Karen travaillait comme serveuse dans une station de ski Playboy et elle a ramené à la maison un type qui transpirait beaucoup. Il commence à discuter avec ma mère, lui dit qu'il est producteur et ma mère ne comprend pas qu'il est sous coke. Il lui explique : “Nous travaillons avec une femme, on essaie de faire quelque chose à la Madonna et nous cherchons des musiciens”. Toute contente, elle répond : “Justement, mon fils est guitariste !”. La femme en question, c'était Ginger Lynn, une actrice porno (NDJ : qui apparaît dans le clip de “Turn The Page” de METALLICA). Quand nous arrivons sur place, j'ouvre la porte et on dirait la scène d'orgie de Caligula ou d'Eyes Wide Shut. Ça baise dans tous les coins ! On m'accompagne dans le studio,  le producteur transpire énormément et il y a des tas de cocaïne sur la console. J'ai enregistré les chansons, mais la seule chose que j'avais à l'esprit, c'était ma mère, à la maison, qui répétait : “Je suis tellement fière de mon Zakk”… »
 

Rick Wakeman (ex-YES)


« On avait un immense tunnel qui ressemblait à un Slinky géant (un jouet en forme de ressort) que l'on traversait pour arriver sur scène. Les roadies le détestaient car c'était un enfer à déplacer. Alors un soir, ils se sont vengés. On l'a emprunté, sans vraiment se rendre compte que l'on entendait de moins en moins le bruit du public. Finalement, on s'est retrouvés devant un grand panneau vert qui indiquait la sortie. Les roadies avaient placé le tunnel à l'envers. »
 

Billy F Gibbons (ZZ TOP) 


« Je m'étais mis dans la tête que ça serait bien “d'amener le Texas au public”. On a fait faire une scène qui avait la forme de l'Etat du Texas et on avait des serpents à sonnette, des vautours et même deux buffles sur scène. C'était authentique à mort ! Et un vrai désastre. Au départ, tout s'est bien passé : les serpents à sonnette étaient calmes, les oiseaux avaient l'air de supporter le bruit et les les buffles paissaient tranquillement. Jusqu'à ce qu'un soir, un des buffles se dise qu'il en avait marre. Il a défoncé deux vivariums qui contenaient les serpents. On s'est brusquement retrouvés avec une dizaine de serpents à sonnettes qui rampaient sur scène. Notre batteur a suggéré de « jouer quelque chose de doux, pour les calmer », ce qui est idiot puisque les serpents sont sourds. On n'a même pas essayé. On a fichu le camp de la scène et on a laissé les roadies se débrouiller pour minimiser les dégâts. »

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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