Cartes en main, ailleurs la roue tourne, et derrière ses Ray-Ban, Elodie sourit...
Plus loin, "Peavy", mort de faim.
La bave aux lèvres (sans doute la rage), ce Peter Wagner (quel nom, quelle croix, quelles sourdes aspirations...?), revient aux affaires avec ce "21" bien-nommé (21ème album du groupe en comptant le «Prayers Of Steel» d'AVENGER en 1986, première mouture maladroite de ce que deviendra RAGE), incendiaire et volubile, et dans cette tempête électrique qu'est ce Heavy Power Metal aux intonations progressives décomplexées, exp! liquant clairement la très grande valeur ajoutée à ce trio, prouve une fois encore le haut potentiel d'un groupe qui depuis le début ne vit que pour le meilleur.
Après de nombreux naufrages et mutineries (l'incident de Barcelone et cette étincelle qui mit le feu aux poudres et initia le départ / renvoi du très inconstant mais talentueux quand même Mike Teranna, fin 2006), couvrons d'un ?il approbateur le dernier batteur en date, André Hilgers (SILENT FORCE, ex-AXXIS), ex-filtré des sessions de «Into The Light» (un des albums célébrant l'anniversaire des 20 ans de Nuclear Blast il y a q! uelques années), et qui à nouveau martèle ses fûts (pour la troisième fois après « arved In Stone» en 2008 et «Strings To A Web» en 2010), avec force et panache.
Plus metal sur les peaux que son illustre prédécesseur qui lui distillait ici et là quelques touches fusion / jazz, cet apport humain et technique rend encore plus acéré ce RAGE, flamboyant. Victor Smolski, pilote émérite, continue de magnifier le propos et ses saillies sont exemplaires.
La tierce d'ouverture ( «Twenty One», «Forever Dead», «Feel My Pain»), annoncent le propos avec leurs rythmiques martiales et ses solis épileptiques, refrains entêtants et voix menaçante, qui se permettra de devenir plus sombre encore sur le très réussi «Serial killer» et ses "growls" death vocif&ea! cute;rés par un Peavy surchauffé.
Production limpide élaborée par le magicien Charlie Bauerfiend (on est loin de l'ancien bunker dans les tréfonds de la Rhür, en Allemagne, où jusqu'au début 2007 répétait le gang), compositions fières («Destiny» et «Death Romantic» tabassent sévèrement), et maîtrise dans l'exercice de son art (laissant pour un moment les envolées symphoniques et écorchant son métal au plus prés de l'os), tout est ici affaire de bon goût, d'excellence.
Elodie jubile.
Plus loin, sous le fier regard complice de Billy Sheehan, frottant les lourds filins de sa basse, Peavy est en état d'apesanteur. «Back And White» "fuzze", "thrashise" les vertèbres, tricote, époumone et dégage les bronches.
C'est tout cela RAGE, et bien plus.
Plus direct, plus fonceur, plus frondeur, RAGE étonne toujours et encore. Et comme le signifie souvent le sympathique chanteur : "Le meilleur reste à venir..."
Et ce chiffre 21, cela ne peut être une coïncidence. Il n'est pas tatoué sur ma peau pour rien.
Indétrônable et indispensable RAGE.
Aucun vaccin.
Elodie succombe...