8 novembre 2023, 19:13

IRON MAIDEN

"Live At Donington" (1993 - Rétro-Chronique)

Album : Live at Donington

Nous sommes (déjà) en 2023 et cet album fête ses... 30 ans !

Le 22 août 1992, IRON MAIDEN se produisait pour la seconde fois de sa carrière à Castle Donington dans le cadre du festival Monsters Of Rock, à l’époque LE festival qui faisait rêver tous les hardos de la planète. Cette année-là, la programmation était – encore une fois – pas dégueu du tout avec, hormis La Vierge de Fer, SKID ROW, THUNDER, SLAYER, W.A.S.P. et THE ALMIGHTY qui avaient alors tous dans leur besace des albums devenus par la suite soit des pierres angulaires du metal ou, a minima, de gros succès. Alors bien sûr, le public anglais ou d’ailleurs se pressa dans le Leicestershire et ce sont ainsi près de 80 000 spectateurs qui assistèrent à ce show, l’unique date donnée par MAIDEN en Angleterre sur cette tournée, excepté un concert secret donné le 3 juin à Norwich dans le club The Oval House sous le nom de THE NODDING DONKEYS devant 400 fans plus que chanceux. Dur alors de se dire qu’un an plus tard, le groupe imploserait en plein vol telle la navette Challenger en 1986 avant de renaître de ses cendres en 1999 tel le phénix des hôtes de ce « petitbois ». Venant de sortir trois mois plus tôt « Fear Of The Dark », dernier album de Bruce Dickinson avec ses compagnons avant un retour discographique huit ans plus tard, IRON MAIDEN est encore à cette époque une tête de proue du heavy metal lui permettant d’être à nouveau headliner de l’édition 1992.

Au plaisir de voir le quintet jouer devant son public dans le cadre d’un immense festival, tant par l’aura qu’il avait que par le nombre de spectateurs présents s’ajouta celui d’entendre les morceaux de son nouvel album. Cinq en tout et pour tout et si l’on ajoutait les rescapées "Tailgunner" et "Bring Your Daughter… To The Slaughter" (sur « No Prayer For The Dying » en 1990), cela pesait pour un tiers dans la constitution de la setlist. Sur vingt titres, il restait donc treize chansons inamovibles puisées dans le catalogue de classiques dont disposait déjà IRON MAIDEN. Loin de moi l’idée de faire la fine bouche (d’autant que je n’assistais pas à ce concert) mais il faut prendre en compte qu’en 1992, le groupe n’avait « que » douze ans d’existence discographique et qu’a à ce jour, la perception est toute autre lorsque l’on entend des "The Number Of The Beast", "Wrathchild" et "Run To The Hills" même si, quoi qu’il en soit et le nombre de fois où on les a entendues auparavant, le plaisir reste intact à l’arrivée. Et sinon, cette prestation ? Dantesque tout simplement avec un groupe comme d’habitude très affuté et un chanteur extatique, déployant une énergie absolument incroyable.

Certes, c’est la norme chez Bruce – encore de nos jours – mais le concert étant enregistré et filmé pour une sortie officielle, il rappelait à tous qu’il était (et sera à jamais) l’un des plus grands meneurs de foule qui ait existé. Et de le prouver en déboulant à cent à l’heure sur le bien-nommé "Be Quick Or Be Dead", single tiré de « Fear Of The Dark », qui mit d’emblée les points sur les i. Alternant avec des classiques, on mettra l’accent sur les interprétations de "Afraid To Shoot Strangers", de "Fear Of The Dark" qui ne quittera plus jamais les setlists des tournées suivantes ou celle de "Bring Your Daughter… To The Slaughter", permettant au public de participer. Dommage que ce titre ait été écarté ensuite, se voulant un vrai morceau de rock puissant, concis, certes éloigné des standards pratiqués aujourd’hui mais qui ne s’en voulait pas moins efficace. A bon entendeur… Cependant, la vraie surprise de ce concert résidait en la présence exceptionnelle d’Adrian Smith en invité spécial sur le dernier morceau du concert, un "Running Free" version longue comme sur le culte « Live After Death », introduit sur scène par Bruce d’un « Hey H ! », surnom du guitariste et ovationné comme il se doit par les fans à qui il manquait cruellement. Discret, on le voit saluer la foule avec un sourire presque emprunté, comme un peu gêné de fouler à nouveau les planches avec son « ancien » groupe tandis que Steve Harris, bassiste-leader, était tout sourire de le voir là.


Bien sûr, ce constat a pu être fait par tous grâce à la version vidéo du concert, sortie conjointement au double CD et permettant aux fans des quatre coins du globe de se faire une idée de la fiesta qui avait lieu ce jour d’août 1992. J’ai bien dit se faire une idée car la réalisation en incombant à Steve Harris, on est ici loin d’un rendu à la Scorsese ou, dans le cadre de la vidéo musicale, d’un David Mallet (AC/DC) ou Wayne Isham (METALLICA). Déjà responsable du montage de la vidéo « Maiden England » sortie en 1989, on va dire que c’était encore à l’époque un hobby (une lubie ?) pour lui et que son hégémonie au sein du groupe aura eu raison de l’embauche d’un spécialiste en la matière. Montage épileptique, alternance entre le noir et blanc et la couleur (bon, pour ça, passe encore), angles improbables, ralentis, bref le résultat dessert totalement la prestation qu’IRON MAIDEN donna ce soir-là et ne retranscrit aucunement l’intensité qu’il voulait certainement insuffler visuellement. Et ‘Arry de raccrocher définitivement sa casquette pour la laisser à de vrais pros dans le domaine par la suite et on lui en sait gré. VHS donc mais aussi double CD comme dit plus haut et double cassette ainsi qu’une édition triple vinyle, devenue assez rare dans son édition anglaise car numérotée… ou pas. En effet, selon Keith Wilfort, l’ancien responsable du fan-club, il était prévu initialement que l’édition vinyle soit pressée à 10 000 exemplaires et les pochettes ont donc été envoyées à l’impression. Sauf que le pressage du disque en lui-même s’est arrêté à 5 000 exemplaires. Bien qu’il existe des pochettes numérotées de 5 001 à 10 000, il n’y aurait donc (réellement ?) que 5 000 copies en circulation et les dernières pochettes numérotées de cette édition sont très recherchées. Hep, vous au fond là, vous suivez ? Mouais, j’ai des doutes...

En tout cas, le souci ne se pose pas pour le pressage des autres pays, n’ayant pas été numéroté, seul le cadre « Limited Edition » y figurant. « Live At Donington » sera par la suite réédité en 1998 avec une autre illustration, celle de Mark Wilkinson qui collaborera également bien plus tard sur les pochettes de « The Books Of Souls » (2016) et « Senjutsu » (2021), pour la série des enhanced CD incluant par là-même une section multimédia. Puis aux Etats-Unis en 2002 dans la collection « The Return Of The Beast! - Limited Edition "Mini Vinyl CD" » dans lesquels se trouvaient un coupon qui permit aux plus rapides de les envoyer avec un règlement de 6,66 $ afin de recevoir le CD « The Soundhouse Tapes » limité à 666 exemplaires.

Si vous souhaitiez, en sus, faire un petit tour d’horizon de l’ensemble des – nombreux – albums live sortis par IRON MAIDEN, n’hésitez pas à cliquer ici « Live after live... »

Rétro-Chroniques d’IRON MAIDEN déjà parues :
« Iron Maiden »
« Killers »
« Piece Of Mind »
« Somewhere In Time »
« Seventh Son Of A Seventh Son »
« No Prayer For The Dying »
« Fear Of The Dark »
« A Real Live One »
« A Real Dead One »
« Brave New World »
« Rock In Rio »
« Dance Of Death »

Sources :
The Iron Maiden Commentary
Mick Wall - Iron Maiden - Run To The Hills - The Authorised Biography (3rd Edition)

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK