30 décembre 2023, 17:30

TOP ALBUMS 2023

Par Bruno Cuvelier


Invariablement, la fin de l’année rime avec la traditionnelle revue des albums qui ont marqué l’année. Ce millésime 2023 est comme l’an passé riche puisqu’il comporte 15 albums qui ont su éveiller en moi le plaisir de l'addiction par une simple stimulation auditive. Cette année est aussi celle qui confirme que le public retrouve son instinct grégaire que la pandémie avait mis à mal. Ces albums qui ont retenu mon attention sont aussi un moyen de constater une fois de plus à quel point la scène française a largement rattrapé son retard depuis les années 80, puisqu’elle en représente presque la moitié de cette sélection. Souligner cela n’a rien d’anodin en ce qui me concerne, puisqu’à l’époque, s’il n’y avait eu surtout la scène internationale et quelques trop rares groupes français, je serai passé à autre chose. Je vous propose donc de m’accompagner dans cette rétrospective chronologique de l’année qui s’achève.
 

AHAB : « The Coral Tombs » 
Tout commence en janvier au fin fond des abysses à bord d’un mystérieux sous-marin. Dans cet univers sombre et glaçant, ma collègue Aude et moi échangeons quelques mots à l’écoute fascinante du nouvel album de AHAB, « The Coral Tombs ». Ce qui est remarquable ici, c’est la retranscription parfaite de l'univers lovecraftien. Du visuel à la musique, il suffit de fermer les yeux pour se téléporter dans un univers que seule l'imagination humaine recèle dans les recoins sombres de son esprit.


KATATONIA : « Sky Void Of Stars » 
Dans cet univers sans étoile, il était difficile de passer à côté du nouvel album des Suédois KATATONIA. Si leur apparition dans les années 90 ne m’avait pas outre mesure attiré, c'est néanmoins en 2012 que Silje Wergeland (THE GATHERING, ex-OCTAVIA SPERATI) m’avait incité à revenir vers KATATONIA, et convaincu au-delà de sa fructueuse collaboration avec lui. Depuis, je suis le groupe avec plus ou moins d’intérêt au fil des albums et je dois avouer que « Sky Void Of Stars » est un réel plaisir d'écoute.


RIVERSIDE : « ID. Entity » 
Alors que le mois de janvier touche à sa fin, je prête une oreille curieuse à deux albums fraîchement sortis, dont je n’attendais rien en particulier, et pour lesquels je suis immédiatement devenu accro. Le premier est « ID. Entity », le dernier album de RIVERSIDE. Dès la première écoute du titre d’ouverture "Friend Or Foe?", j’ai ressenti l’envie irrésistible d’en écouter plus et la boucle de la dépendance s’est mise en route.


Laura Cox : « Head Above Water » 
Dans le même temps, c’est la guitariste Laura Cox qui me surprend avec « Head Above Water ». C’est le premier single "So Long" qui m’incite à écouter l’album et tout comme pour celui de RIVERSIDE, j’en deviens immédiatement accro. Laura Cox franchit ici un grand pas en sortant un album cohérent à l’image du précédent, mais en y ajoutant la percussion. Le seul regret est toutefois que cet album soit associé au départ de Mathieu Albiac avec qui elle avait fondé le groupe. Est-ce pour le meilleur ou pour le pire ? Seul l’avenir nous le dira.


KLONE : « Meanwhile » 
Nous ne sommes qu’en février et la liste des albums de l’année est déjà bien remplie et ce n’est pas avec le très attendu nouvel album de KLONE qu’une pause va s’imposer. Si le premier single "Bystander" confirme de belle manière que cette réalisation poursuit le grand voyage du groupe dans l’univers du rock progressif, on peut s’inquiéter du résultat tant « Le Grand Voyage » avait atteint des sommets de perfection. Rapidement, cette inquiétude est levée et nous pouvons être heureux de constater que le groupe a su relever le défi de la perfection qui démontre la maturité acquise en ayant parcouru le monde et affronter l’adversité. Je laisse toutefois le soin à ma collègue Sly de chroniquer « Meanwhile » afin de laisser la pluralité s’exprimer au sein de la rédaction et ne pas m’octroyer l’exclusivité de parler de KLONE.


ROSEMARY & GARLIC : « A Room Of One's Own »
La sortie de « A Room Of One's Own » est l’occasion de sortir de l’univers metal pour voguer dans les eaux calmes poétiques du folk. Derrière le nom ROSEMARY & GARLIC, on retrouve Anne van Hoogen (HABITANTS) et sa voix envoutante. Une forme de calme avant la tempête de décibels qui s’annonce. Vous pouvez retrouver l’album sur le Bandcamp du groupe.


S.U.P. : « Octa » 
Si l’album « Octa » de S.U.P. sort fin mai, c’est courant mars que j’ai le privilège de le découvrir et de l’apprécier au point qu’à sa sortie, plus une subtilité de cet album ne m’échappe et je suis bien incapable de dire combien de fois je l’ai écouté. Alors que « The Cube » fête son 30e anniversaire, le huitième album de S.U.P. est clairement le plus inspiré qu’il ait produit depuis les années 90. Si Fabrice Loez plaisante en nous déclarant que le choix du jaune est pour faire comme METALLICA, ce choix est lumineux car il met en lumière une oeuvre, certe sombre, mais au combien brillante !


METALLICA : « 72 Seasons » 
Dans le même temps, déboule le très attendu « 72 Seasons » de METALLICA. Contrairement à ses prédécesseurs, cet album se révèle être excellent du début à la fin, et le meilleur depuis plus de 30 ans. Un vrai régal pour ma part et chacun se fera sa propre opinion...


ORPHEUM BLACK : « Outer Space » 
Il m’aura fallu attendre la sortie de « Outer Space », le second album des Orléanais ORPHEUM BLACK, pour que cet album me séduise. Jusqu'à ce que je puisse le faire tourner en boucle, j’étais resté interrogateur. Certainement lié au côté plus intimiste des compositions qui nécessitent de se laisser apprivoiser. Pour les amateurs de rock progressif et d’ANATHEMA, ce jeune groupe est tout simplement incontournable et un grand espoir de la scène française. Le duo vocal associant Mélodie Archambault et Gregory Daudin, la subtilité du jeu de guitare de Romain Clément et la présence de la basse de Nathan Lourdou, montrent à quel point le groupe a gagné en maturité. Avec l’arrivée d’Alexis Maillard à la batterie, je pense que le groupe a enfin trouvé le line-up qui sied à son inspiration. 


MAMMOTH WVH : « Mammoth II »  
Jusqu'ici, je ne m’étais pas trop intéressé à ce groupe. Mais il faut croire que cette année était programmée pour que nous nous rencontrions musicalement. Cela a commencé lors d'une discussion avec un ami me parlant du groupe avec insistance... Ce qui éveille bien évidemment ma curiosité. C’est ensuite la prestation du groupe au Stade de France qui la renforce. Par conséquent, la sortie de ce second album de MAMMOTH WVH était l’occasion de confirmer mes premières impressions et c’est chose faite !


SOEN : « Memorial » 
Après une période estivale assez calme, la rentrée, comme le début d’année, va se révéler riche en sorties de qualité. La première pour moi est signée SOEN et son album « Memorial ». SOEN fait partie de ces groupes qui ont nécessité pas mal de temps pour s’imposer à moi. Mais après ses prestations au Hellfest 2022 et surtout plus récemment au Black lab de Wasquehal, je ne pouvais passer à côté de ce « Memorial » qui est très réussi. 


PRIMORDIAL : « How It Ends » 
PRIMORDIAL ne fait pas partie des groupes que j'écoute habituellement et je serais sans aucun doute passé à côté de « How It Ends » si Aude Paquot ne m’avait proposé de le chroniquer. Trouvant le clip "Victory Has 1000 Fathers, Defeat Is An Orphan" assez agréable, je décide donc d’écouter attentivement le disque et rapidement, l’envie de le réécouter encore et encore s'impose. C’est donc une des belles découvertes de l’année.


BLACK RIVER SONS : « Skins » 
L’énorme surprise de l’année correspond, sans aucun doute, à la sortie du second album des Nordistes BLACK RIVER SONS. Surprise tant le décalage qui sépare « Skins » de son prédécesseur est tout simplement gigantesque. En atteste, pour commencer le single "Birds and Beasts". Un tel changement est souvent lié à un événement marquant qui permet au groupe d’aller de l’avant. A l’écoute de l’album, ce sont les riffs et soli de guitare, mais aussi la basse, qui apportent un relief imposant la différence. A n’en pas douter, l'arrivée récente de Guillaume Singer (DEAD SEASONS, HORNS) a été clairement déterminante, mais aussi celle de Frédéric Barazzuti à la basse voici maintenant quelques années.


7 WEEKS : « Fade Into Blurred Lines » 
7 WEEKS est devenu une valeur sûre au fil des albums et « Fade Into Blurred Lines » ne déroge pas à la règle. Bien que certains le classent dans le courant stoner, le groupe avance, explore et trace son chemin sans se soucier de ce que son public pourrait attendre. Plus intimiste, il est peut-être moins immédiat, mais c'est une certitude, il se dévoile avec pudeur au fil des écoutes à ceux et celles qui savent prendre le temps de l’écouter.


MASS HYSTERIA : « Tenace - Part. 2 »  
Incontestablement la découverte de l’année ! Eh oui, ça peut en choquer certains de lire cela, mais c’est un fait en ce qui me concerne. En effet, je ne suis pas du genre à sauter à pieds joints sur le premier groupe qui chante en français quand bien même celui-ci est considéré comme un incontournable. J’avais déjà prêté une oreille au groupe voici quelques années sur les conseils d’un ami sans toutefois grimper au plafond. Après avoir été impressionné par sa prestation au Parc Rock Festival en Belgique cet été, je ne pouvais passer à côté de ce second volet de « Tenace » et je remercie Mouss et sa bande d’avoir fait preuve de ténacité au cours de toutes ces années et permettre que nos chemins puissent se croiser.

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK