25 juillet 2020, 18:00

LES CAHIERS DE L'ETE #05.1

• DEATH/THRASH/BLACK de 1995 à 2000


Après quelques années de mise en place de styles bien violents, les groupes de metal extrême sortent des chemins qu'ils avaient eux-mêmes battus avec force pour diversifier des genres musicaux toujours plus novateurs. Ils osent ajouter ici et là des claviers, ils multiplient les growls et ils affûtent le chant lyrique tout en gardant l'authenticité d'un metal brut qu'ils défendent avec ferveur. Que du bon !
 

DEATH - Symbolic (1995)
Chaque album de Chuck Schuldiner a révolutionné le petit monde du death metal mais celui-ci signe l'aboutissement artistique absolu du maestro. Une sensibilité à fleur de peau transpire sur chaque riff ciselé avec grâce. Et que dire de ce line-up de rêve : Gene Hoglan derrière les fûts, Bobby Koelble impérial à la deuxième guitare et Kelly Conlon intraitable sur sa basse. Si ce n'est qu'il est magique, empreint d'une nostalgie touchante et d'un sens de la mélodie qui laisse la concurrence à mille lieues derrière lui, « Symbolic » brille de tous les feux de la première à la dernière seconde...
(Clément)


SEPULTURA - Roots (1996)
SEPULTURA is back. Et là c’est la surprise, les dieux brésiliens du thrash reviennent enduits de peintures de guerre. Moitié metalleux aux riffs lourds dégoulinants et moitié indiens frappant sur des tambours du fin fond des âges rahanesques, c’est la cassure radicale dans la trajectoire classique du groupe. Le thrash séminal devient primaire, plein de cassures dans le rythme et les mélodies. Le moderne se mélange aux bruissements et rugissements de la forêt amazonienne. L’écho des growls de "Roots Bloody Roots" et "Straighthate" résonne encore aujourd’hui. Tribal ? Trippant aussi  !
(Christophe Scottez)


​IN FLAMES - Whoracle (1997)
Sans cet album, un pan de la décennie métallique des années 2000, de GOD FORBID à KILLSWITCH ENGAGE en passant par THE BLACK DAHLIA MURDER n'aurait certainement jamais vu le jour. Initiateur, aux côtés d'AT THE GATES et DARK TRANQUILLITY du fameux son de Göteborg, IN FLAMES touche ici du doigt l'excellence. Tout y est proche de la perfection, de la production aux petits oignons aux compositions intouchables, « Whoracle » demeure, vingt-trois ans après sa sortie l'un des piliers fondateurs du style. Intemporel !
(Clément)


LEGENDA - Autumnal (1997)
Le duo finlandais composé de Kimmo Luttinen (IMPALED NAZARENE) et Niko Karppinen n'aura pas fait long feu mais il a eu le talent de nous proposer deux magnifiques albums dont « Autumnal ». Grâce à un black/doom metal atmosphérique subtilement dark, LEGENDA nous plonge au cœur d'un automne hypnotique et emprunt de mélancolie. Des compositions courtes mais extrêmement envoûtantes et surtout une atmosphère froide mais chaleureuse, paradoxalement. Peu médiatisé à l'époque mais unanimement applaudi par ses connaisseurs heureux.
(Aude Paquot)


CRADLE OF FILTH - Cruelty And The Beast (1998)
Certains diront que l’album suivant, « Midian » est le meilleur de CRADLE OF FILTH, mais c’est tout de même « Cruelty And The Beast » qui a imprimé une marque indélébile dans les mémoires, grâce à la qualité de narration de l’histoire, donnant par là-même un aspect théâtral qui sied merveilleusement au black metal gothique et symphonique du groupe anglais , à des compositions brutales mais toujours mélodiques, ainsi qu’aux multiples interventions des chants féminins qui permettent de suivre l’évolution de la Comtesse Bathory, sexy, violente et glauque, jusqu’à sa déchéance. Un album majeur avec l’un des meilleurs line-up que le groupe ait connu.
(Sly Escapist)


EVOL - Portraits (1999)
Au moment de la sortie de « Portraits », le black metal était plutôt scandinave mais les Italiens EVOL ont apporté à la scène un album épique, folk et très maîtrisé avant de disparaître sous les traits de DEATH DIES. Le chant féminin, en français parfois, les parties médiévales et les ambiances dignes de châteaux hantés confèrent à « Portraits » une spécificité intéressante. En plus, de gros moments blastés et des passages purement atmosphériques alternent joliment de façon à créer une œuvre complète, théâtrale voire rocambolesque.
(Aude Paquot)


Cahiers #01
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Cahiers #04.1 - Cahiers #04.2
Cahiers #05.2
 

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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