1 janvier 2022, 16:46

TOP ALBUMS 2021

Chris Cap

Blogger : Chris Cap
par Chris Cap


Si, par rapport à 2020, l’année écoulée n’aura pas été beaucoup plus riche en concerts, tournées et autres festivals dans notre beau pays, la production discographique de nos groupes de metal favoris, elle, aura laissé une belle empreinte. Même si le choix n’a pas toujours été facile, voici donc dans l’ordre de mes préférences les 10 albums que j’ai le plus écoutés en 2021...
 

01. GOJIRA : « Fortitude »
Pour moi, il ne fait aucun doute que « Fortitude » est un album charnière dans la carrière de GOJIRA. En clair, il y aura un avant et un après. Bien sûr, avec « Magma », le groupe avait déjà laissé entrevoir certains aspects de sa direction musicale future, mais quand même. On ne s’attendait pas à trouver un petit côté rock progressif à la PINK FLOYD ("The Trails"), des solos de guitares ("The Chant"), des parties vocales planantes et mélodiques ou des arrangements aussi chiadés (la fin de "Grind") sur le dernier GOJIRA...
Cela en a forcément surpris plus d’un, mais finalement, vu le succès auprès du public et la place que « Fortitude » a occupée dans les charts internationaux à sa sortie, tout le monde a rapidement validé. Et en ce qui me concerne, jamais un album du groupe n’avait autant tourné sur ma platine… Il faut dire aussi que les morceaux s’enchaînent tellement naturellement que l’on arrive à la fin du disque en ayant l’impression d’avoir voyagé aussi bien dans l’espace ("Another World"), que sur Terre ("Amazonia" et ses percussions à la "Roots" de SEPULTURA, "The Chant")… Avec, pour moi, l’envie de repartir immédiatement pour un tour ! Si l’on parle de metal, on n’est pas loin du chef-d’œuvre.


02. SMITH/KOTZEN : « Smith/Kotzen »
La première fois que j’ai posé le SMITH/KOTZEN sur la platine et que j’ai entendu ce qu’avait réalisé ce duo improbable, mélangeant avec autant de talent et de bonheur ses solos de guitares et ses parties vocales, je suis resté sur le cul. De "Scars" à "Running" ou "Solar Fire", en passant par "Some People", le mix entre les voix et les interventions de guitare des deux patrons de l’histoire est carrément exceptionnel. Sans mentir, je n’avais pas entendu un partage des parties vocales aussi réussi et touchant depuis le duo Coverdale/Hughes sur les albums « Burn » et « Stormbringer » de DEEP PURPLE !
On avait beau savoir que Ritchie Kotzen était un virtuose et Adrian Smith un élève doué légèrement sous-employé dans IRON MAIDEN, de là à imaginer une réussite pareille, non, impossible… Tout l’album respire le hard rock des années 70 et personnellement, j’y retrouve de véritables hommages ou de simples clins d’œil à Ian Gillan sur "I Wanna Stay", à UFO sur "You Don’t Know Me" ou à Paul Rodgers avec FREE ou BAD COMPANY sur "Glory Road". C’est simple, on dirait qu’ils ont fait ça toute leur vie… Alors séparément, oui, c’est le cas. Mais ensemble, non ! Et c’est ça qui est fort.


03. IRON MAIDEN : « Senjutsu »
Sans être un fan inconditionnel du groupe, je dois quand même avouer qu’IRON MAIDEN a bercé mon adolescence au même titre que JUDAS PRIEST, MOTÖRHEAD, SAXON ou DEF LEPPARD. Seulement voilà, depuis trente ans, j’avais complètement décroché des diverses productions signées par Steve Harris & Co. Et là, avec « Senjutsu », je me suis pris un retour de flamme aussi violent qu’inattendu ! J’ai retrouvé un MAIDEN au sommet de sa forme, avec un côté serein, apaisé et inspiré… Plus calme dans le bon sens du terme, mais aussi plus progressif dans le style des compos. Qui ne confond pas (plus ?) vitesse et précipitation. Qui sait prendre son temps sans se soucier d’éventuelles longueurs, qui, finalement laissent l’opportunité aux titres de mieux s’installer et aux nombreux plans différents de s’enchaîner en douceur ("Death Of The Celts", "Hell On Earth" ou le sublime "The Parchment").
Et puis ce n’est pas tout. Les parties de guitares d’Adrian Smith sont exceptionnelles, la batterie de Nico McBrain plus posée, le chant de Bruce Dickinson impressionnant de sérénité… Bref, je me suis pris une baffe. C’est bien simple, je n’avais jamais autant écouté un album d’IRON MAIDEN depuis « Somewhere In Time » ! C’est tout dire.


04. MASTODON : « Hushed and Grim »
Concernant MASTODON, j’aurais presque envie de dire que, comme « Fortitude » de GOJIRA, « Hushed and Grim » représente un tournant fort dans la carrière du groupe. Qu’avec ce double album copieux mais jamais indigeste, les quatre Américains ont franchi un cap dans le style et la composition qui pourrait prochainement – et à leur manière – les amener au niveau de notoriété d’un QUEENS OF THE STONE AGE… De devenir un groupe culte à part entière, en quelque sorte.
Il suffit pour s’en persuader d’écouter le riff implacable et le refrain entêtant de "Teardrinker". De se repasser le puissant "More Than I Could Chew", le planant et pink floydien "Skeleton Of Splendor", l’excellent morceau à tiroirs qu’est "Gobblers Of Dregs" ou le bluesy "Eyes Of Serpents". Et puis il y a ces solos de guitares à la fois rageurs et imprégnés de feeling… Ce chant parfaitement maîtrisé du batteur Brann Dailor, digne successeur du magnifique Don Brewer de GRAND FUNK RAILROAD... Et que dire du final grandiose de "Gigantium" qui clôture l’album de façon magistrale ? Depuis des années, MASTODON était déjà présent et bien présent sur la scène metal internationale. Aujourd’hui, avec « Hushed and Grim », il en impose. C’est là toute la nuance.


05. TREMONTI : « Marching In Time »
Je n’aime pas écouter de la musique sur un ordinateur… La première fois, c’est pourtant ce que j’ai fait avec le nouveau TREMONTI. Monumentale erreur ! J’ai failli tout bonnement passer à côté d’un excellent album. Peut-être le meilleur qu’ait signé le guitariste de CREED et d’ALTER BRIDGE au cours de sa carrière solo. Si « Marching In Time » démarre sur les chapeaux de roues avec un "A World Away" rapide et puissant, il fait malgré tout la part belle aux morceaux plutôt mid-tempos ("Under The Sun", "Not Afraid To Lose"). D’ailleurs, sur cet album, la meilleure illustration du "style" TREMONTI est sans nul doute le morceau "Now And Forever" : doux et musclé à la fois. Une main de fer dans un gant de velours. Tout ce que j’aime ! Et c’est ainsi qu’en alternant les ballades puissantes ("If Not For You") et le heavy mélodique ("Thrown Further"), les douze morceaux s’enchaînent admirablement.
Avec « Marching In Time », Mark Tremonti a franchi un nouveau cap dans sa carrière. Car si ses riffs et solos sont toujours aussi percutants, la surprise, en revanche, vient des progrès réalisés au niveau de la voix. Le guitariste est devenu un vrai chanteur. Et ça s’entend ! Comme si Tremonti avait retrouvé la flamme qu’il avait – à mon avis – perdue sur les deux derniers albums d’ALTER BRIDGE.


06. BLACK LABEL SOCIETY : « Doom Crew Inc. »
Ce qu’il y a de bien avec Zakk Wylde, c’est que l’on n’est jamais déçu. Même si l’on sait pertinemment à quoi s’attendre, le guitariste/chanteur arrive à chaque fois à choper son auditoire. En tout cas, c’est l’effet que ça me fait et c’est exactement ce qui s’est produit avec son dernier opus « Doom Crew Inc. ». Malgré tout, j’ai quand même eu mon lot de surprises et parmi elles, la place laissée à Dario Lorina, son nouvel acolyte à la six-cordes. Il suffit pour cela d’écouter – entre autres – le magnifique solo de "Set You Free" où les deux gratteux échangent des cascades de notes pleines de feeling. Franchement, on a beau savoir qu’à son niveau, Zakk Wylde n’a plus grand-chose à prouver, son absence d’ego guitaristique force le respect. D’ailleurs, comme sur la vidéo de "End Of Days" où Zakk et son bassiste John DeServio s’affrontent, déguisés l’un en grizzly et l’autre en koala, on sent bien que l’ambiance entre les membres du quatuor est quand même à la franche rigolade !
En revanche, là où ça ne rigole plus, c’est quand BLACK LABEL SOCIETY sort l’artillerie lourde et nous balance du BLACK SABBATH revisité à sa sauce ("Destroy & Conquer", "Gospel Of Lies", "Shelter Me"…). De grands moments de bonheur infusés par des spécialistes du genre.


07. THE DEAD DAISIES :  « Holy Ground »
Au début, j’avoue avoir eu un peu de mal avec ce nouvel album de  THE DEAD DAISIES… J’aimais d’abord un tout, chez eux. Quelque chose qui me faisait penser à un vrai groupe avec Doug Aldrich à la guitare, Mark Mendoza à la basse et James Corabi au chant… Et là, avec l’arrivée de Glenn Hughes, j’ai eu comme l’impression que tout avait explosé. Que, comme le coucou, l’oiseau Hughes avait pondu son œuf dans le nid d’un  THE DEAD DAISIES ! Seulement voilà, je suis un fan inconditionnel de Glenn et j’ai tendance à tout lui pardonner. Surtout quand le résultat est finalement à la hauteur de la réputation de l’ancien membre de DEEP PURPLE Mark III. Car dès la première écoute de "Holy Ground", enchaîné immédiatement avec un "Like No Other" au groove incroyable, je n’ai pu que reconnaître la qualité du travail effectué par les membres restants du groupe… Et surtout la qualité et la puissance vocale d’un Glenn Hughes toujours au sommet de son art à… 68 ans !
D’autant que de fil en aiguille, le rythme ne retombe jamais et que de "Come Alive" au touchant "Far Away", en passant par la reprise de "30 Days In The Hole", on ne note aucune faiblesse, bien au contraire. Alors je n’ai même pas essayé de lutter et je me suis laissé embarquer par ce disque de THE DEAD DAISIES au faux air d’album solo de Glenn Hughes. Rien à foutre, finalement…


08. Joe Bonamassa : « Time Clocks »
C’est désormais un rituel, tous les ans, Joe Bonamassa sort un album… Et tous les ans, immanquablement, celui-ci fait partie de ceux que j’écoute le plus ! Il faut dire que j’adore le style du guitariste/chanteur et la façon bien à lui qu’il a d’accommoder à sa sauce le blues électrique et des influences hard rock des années 70. Et l’on peut dire qu’avec « Time Clocks », j’ai été servi. En effet, sur ce disque, Joe a su mélanger peut-être encore plus savamment le côté rustique apporté par ceux qui l’accompagnent régulièrement depuis maintenant plusieurs années – Anton Fig en tête –, à sa propre définition du blues.
C’est ainsi qu’à l’écoute de "Curtain Call", on ne peut s’empêcher de retrouver un soupçon du "Kashmir" de Led Zeppelin. Que sur "The Heart That Never Waits", j’entends de loin, mais à la fois si proche, le regretté Gary Moore. Et qu’au moment où arrive le refrain de "Time Clocks’" et ses chœurs féminins, il est impossible de ne pas penser à Pink Floyd. Le morceau de plus de 7 minutes qui donne son titre à l’album est d’ailleurs à mon avis l’un des meilleurs que Bonamassa ait écrit. Il s’inscrit en tout cas (avec le sublime "Mind’s Eye" qui le suit sur ce disque) sur la longue liste des pièces maîtresses du blues/rock que nous a déjà offert le prolifique Américain au court de sa carrière. Savoureux…


9. THE PRETTY RECKLESS : « Death By Rock And Roll »
Pour leur quatrième album, THE PRETTY RECKLESS ont mis les bouchées doubles en nous proposant des compos parfaitement calibrées et la participation d’invités prestigieux. Au milieu de morceaux plutôt personnels comme "So I Went" – avec un solo inspiré de Tom Morello – ou "Witches Burn", on sent néanmoins pointer certaines influences. Comme par exemple sur "25", la superbe ballade à l’arpège très Def Leppard et "Only Love Can Save Me Now", sur lequel joue le duo Matt Cameron et Kim Thayil, batteur et guitariste de Soundgarden. Un titre au riff du meilleur goût, digne de Black Sabbath.
Et puis il y a aussi des petites pépites comme "Death By Rock and Roll" et "My Bones" sur lequel la chanteuse Taylor Momsen nous balance son grain de voix extraordinaire, qui, sur chaque refrain, possède la fâcheuse tendance à me mettre les poils… Superbe. Alors bien sûr, il y a quand même presque la moitié de ballades sur cet album, mais franchement, c’est tellement bien écrit, bien joué et bien chanté que je m’en moque complètement. Et je précise que je pensais déjà la même chose avant de regarder les vidéos de la demoiselle… Les visionner m’a juste permis de constater que certaines personnes ont décidement beaucoup d’atouts dans leur jeu !


10. Dee Snider : « Leave A Scar »
Ozzy Osbourne et Alice Cooper l’ont compris depuis longtemps… Pour un chanteur de hard rock, il est primordial de savoir bien s’entourer. De choisir des musiciens qui vous mettront en valeur. Et avec ce « Leave a Scar », c’est exactement ce qu’a fait Dee Snider, chanteur de TWISTED SISTER, groupe mythique des années 80. Afin de montrer à sa manière qu’il pouvait "laisser une trace" encore plus indélébile dans le petit monde du heavy metal, peut-être. Ou alors simplement par désir de rester dans le coup par rapport aux patrons du genre qui évoluent depuis aussi longtemps que lui sur la scène internationale.
Quoi qu’il en soit, en ce qui me concerne, le ravalement est réussi… En effet, ce cinquième album solo du grand Dee met à la fois en valeur son talent de chanteur multicarte, mais aussi la puissance, le son et le jeu actuel des musiciens qui l’accompagnent dans son projet ("All Or Nothing More", "I Gotta Rock (Again)", la ballade "Stand"). Certains pisse-froid pourront éventuellement se plaindre d’un album "clichesque" qui puise son inspiration musicale à la fois dans JUDAS PRIEST et dans certains vieux groupes de la Bay Area (EXODUS, TESTAMENT, DEATH ANGEL)… Avec toutefois le fameux timbre de voix inimitable de Mr. Dee Snider. Pour ma part, je me contenterai de ne pas bouder mon plaisir à l’écoute de ce « Leave A Scar » bien plus riche et dense qu’il n’y paraît. Play it loud, mutha, comme ils disaient !

Blogger : Chris Cap
Au sujet de l'auteur
Chris Cap
Reporter/photographe chez Hard Rock Magazine au milieu des années 90, Chris Caprin s’est ensuite reconverti dans la presse moto et VTT où il officie maintenant depuis plus de vingt ans. Cependant, Chris n’a jamais, au grand jamais, mis de côté sa passion pour le “metal lourd” et quand il ne tape pas sur sa batterie, c’est avec grand plaisir qu’il retrouve ses premières amours en collaborant avec HARD FORCE.
Ses autres publications

1 commentaire

User
Mandon Claude
le 01 janv. 2022 à 20:40
Annee 2021 exceptionnelle, senjutsu le 17 ème chef d'œuvre de MAIDEN, mais aussi Crypta, NERVOSA, exodus ou encore UNLEASHED, le thrash avec flostsam and jetsam, hypocrisy et son death mélodique avec worship, nos frenchies d'adx et leurs étranges visions, les lives de gamma ray et destruction magnifiques, long live metal music and HARD FORCE
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