25 janvier 2021, 19:07

LE JOUR OÙ…

• Joey Jordison s'est fait virer de SLIPKNOT


Cofondateur, compositeur et batteur historique de SLIPKNOT, Joey Jordison n'avait rien vu venir quand il a reçu un mail lui disant qu'il était viré…

Le 12 décembre 2013, le monde de Joey Jordison s'écroule. Il apprend – par e-mail – qu'il ne fait plus partie de SLIPKNOT. Trois jours plus tard, il écrit sur sa page Facebook : « (…) Je veux que les choses soient claires : JE N'AI PAS QUITTÉ SLIPKNOT. Cela fait 18 ans que le groupe est toute ma vie et jamais je ne l'abandonnerais, pas plus que les fans. (…) ». Problème, on n'a pas demandé son avis au batteur, considéré à juste titre comme l'un des meilleurs du metal extrême. Egalement cofondateur et compositeur de l'hydre à neuf têtes de l'Iowa, il voit ainsi presque deux décennies d'investissement réduites à néant en l'espace d'un simple message. De ces presque 20 années en commun resteront les quatre premiers albums (majeurs) du groupe, « Slipknot », « Iowa », « Vol. 3: The Subliminal Verses » et « All Hope Is Gone », respectivement sortis en 1999, 2001, 2004 et 2008, et autant de DVD.
 


Aucune raison officielle ne sera donnée pour justifier son éviction dans ces conditions pour le moins minables et l'on en viendra plus ou moins à penser que soit #1 avait un ego surdimensionné, soit qu'il était trop dépendant à la drogue, comme le regretté bassiste Paul Gray, mort d'une overdose en mai 2010. Ou les deux, mon général. Et que l'énorme machine SLIPKNOT, lancée à pleine vitesse, ne pouvait pas se permettre d'être coupée dans son élan. Quitte à laisser l'un des siens sur le bas-côté, sans se retourner. There is no business like show-business, dit-on outre-Atlantique… Les masques de Joey, inspirés par le Kabuki, le théâtre japonais, resteront désormais au placard.


Interrogé quelques mois plus tard sur les motifs de son éviction, Corey Taylor, le chanteur, restera très évasif, la situation étant entre les mains des avocats de SLIPKNOT. Il se fendra toutefois d'un très diplomatique : « Cela a été l'une des décisions les plus difficiles de ma vie » et laissera entendre que le groupe et son batteur d'alors n'étaient plus sur la même longueur d'ondes. Il faudra attendre juin 2016 pour que, à l'occasion des Metal Hammer Golden Gods Awards britanniques où il se voit remettre le titre suprême de Golden God Award, Jordison donne enfin sa version des faits.

Il explique alors que, victime d'une maladie rare du système nerveux, la myélite transverse – ce qu'il ignorait à l'époque –, il ne parvenait plus à jouer et perdait peu à peu l'usage de ses jambes. Au point que vers la fin de la tournée, il fallait qu'on le porte pour sortir de scène. Puis qu'on le porte aussi pour l'installer derrière son kit… Lui qui jouait tout naturellement ses parties de batterie depuis des années s'était mis à flipper en concert, son corps ne répondant plus… « Je ne sentais plus mes jambes. Je ne pouvais plus jouer. C'était une forme de sclérose en plaques que je ne souhaite pas à mon pire ennemi. Mais je me suis relevé et je suis allé à la salle de gym. Et je suis retourné faire de la rééducation pour me débarrasser de cette merde. C'est la chose la plus difficile que j'ai faite de ma vie. » Certainement plus pénible, en effet, que la décision de son ex-chanteur à son égard… En 2018, Joey dira avoir retrouvé 100 % de ses capacités. 

« Les autres pensaient que j'étais complètement défoncé, ce qui n'était absolument pas le cas, commente-t-il alors. Je n'ai jamais eu l'occasion de discuter avec le reste du groupe. Je n'ai jamais eu l'occasion de discuter avec le management. J'ai juste reçu un putain d'e-mail pour me dire que je ne faisais plus partie du groupe que je m'étais levé le cul à créer. » Une réaction qu'il qualifie « d'extrêmement lâche ». Et qui n'est pas sans rappeler celle de Dave Mustaine avec Nick Menza, alors batteur de MEGADETH, qui avait appris en 1998 son limogeage, deux jours après une opération au genou. Si ce n'est que Mustaine avait au moins pris la peine de décrocher son téléphone. Les "grands" musiciens ont vraiment l'art et la manière.


​Joey Jordison, qui avait sorti, deux mois avant d'être viré, ce qui sera un unique mais néanmoins très bon album éponyme sous le nom de SCAR THE MARTYR, disait alors qu'il apprécierait de rediscuter avec ses ex-collègues. Et laissait la porte ouverte au cas où, un jour, ils décident de refaire appel à lui. Non sans préciser, diplomatiquement lui aussi, qu'il appréciait beaucoup « .5 : The Gray Chapter », cinquième album de SLIPKNOT et premier avec la toute nouvelle section rythmique. Composée – mais on était à l'époque uniquement au stade des supputations – de son remplaçant, Jay Weinberg (ex-MADBALL et AGAINST THE ME!, mais aussi Bruce Springsteen's E STREET BAND), et du bassiste Alessandro "Vman" Venturella (KROKODYL et ex-road guitar pour MASTODON et ARCHITECTS).

Un peu plus de quatre ans plus tard, le natif de l'Iowa n'a vraisemblablement toujours pas reçu la moindre nouvelle directe des membres de son ancien groupe. Joey a désormais à son actif deux albums et trois EP enregistrés avec SINSAENUM, projet death de Fred Leclercq (KREATOR, LOUDBLAST et ex-DRAGONFORCE), et on attend hypothétiquement la sortie de « Open Your Omen », premier album de VIMIC, maintes fois repoussé. Son jeu de batterie, immédiatement identifiable, manque cruellement…



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Blogger : Laurence Faure
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Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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