29 décembre 2022, 17:58

TOP ALBUMS 2022

Par Doc Laurent Karila


2022 aura été une année faste et riche musicalement parlant. Que de concerts, que d’albums ! Deux Hellfest ! De nombreuses interviews, de nouvelles rencontres et de beaux projets à venir. Même si l’ambiance globale peut paraître morose et terne avec tout ce qui se passe dans notre monde actuel, continuez à supporter vos groupes, la scène française, découvrez-en de nouveaux, allez aux concerts et n’oubliez pas... on n’a qu’une vie ! Le metal est une addiction positive. Passez d’excellentes fêtes de fin d’année avec vos proches. Santé, amour et metal !
 

KISS : « Creatures Of The Night - 40th Anniversary »
Je sais, vous allez crier au scandale, dire qu’il y a un conflit d’intérêt, un manque d’objectivité, trouver plein d’autres arguments. Je n’y peux rien. KISS, c’est mon addiction positive ! Je ne le cache ni à l’hôpital, ni à la faculté de médecine, ni dans l’émission quotidienne "Ça Commence Aujourd’hui" avec Faustine Bollaert sur France 2. « Creatures Of The Night » a changé ma vie un soir au début des années 1980, sur Antenne 2 (France 2 maintenant) dans l’émission "Les Enfants du Rock - Spécial Hard Rock". Assis en tailleur devant la télévision chez mes parents, KISS joue "I Love It Loud". 360° sur moi-même lors de ma rencontre avec Gene Simmons et sa basse en forme de hache ! Plus jamais ça ne sera pareil pour moi, le garçon de 11 ans. Véritable madeleine de Proust, KISS nous offre un somptueux coffret pour les 40 ans de cet album où Ace Frehley ne joue plus, où Eric Carr remplace Peter Criss avec sa frappe heavy. Un album bien hard rock du groupe après son voyage dans le disco-rock et un concept-album errant. Des démos, du live, des chutes de studio et des hits.  


DEF LEPPARD : « Diamond Star Halos »
Avec « Diamond Star Halos », les rockers de Sheffield ont sorti leur meilleur album depuis 30 ans. Avec cette synthèse de « Hysteria », « Slang » et « Adrenalize » mixée à leurs influences glam, glitter ou encore rock à la BEATLES ou QUEEN, Elliott & Co. brillent avec leur songwriting parfait. Un album qui s’écoute dans tous les sens et qui ne lasse pas. DEF LEPPARD a cartonné avec MÖTLEY CRÜE lors de leur tournée commune des stades aux Etats-Unis. Hâte de les voir l’été prochain en France !  


HANGMAN’S CHAIR : « A Loner »
« A Loner », le sixième album de HANGMAN’S CHAIR, est un mixage de mélancolie, de désespoir, d’algie intériorisée, de rage sourde, suscitant des émotions contradictoires, essentiellement positives. Toute l’ambivalence est là. Véritable marque sonore, à l’intersection des chemins entre TYPE O NEGATIVE, THE CURE, PARADISE LOST, SISTERS OF MERCY et LIFE OF AGONY, mélangée à ses racines hardcore, HANGMAN’S CHAIR signe un très grand album où se dégage des expériences de vie décrites avec une honnêteté sans faille.


RAMMSTEIN : « Zeit »
C’est heavy, c’est puissant, c’est efficace, ça défonce tout à la fois sur le plan musical assez chaud et sur le plan lyrique assez froid, le tout dans une mécanique à la sauce germanique dont Till Lindemann et sa bande ont les ingrédients. « Zeit » est la bande-son de soirées endiablées, motivant par ses riffs de guitare, de synthés et sa section rythmique militaire. C’est aussi un ensemble de chansons introspectives, incendiaires et extrêmement intelligentes qui montrent un groupe plus investi émotionnellement qu'il ne l'a jamais été.


KREATOR : « Hate Uber Alles »
Avec « Hate Über Alles », les Allemands sont de retour avec un 15e album. Après une introduction western spaghetti à la Ennio Morricone et au titre interrogeant l’auditeur ("Sergio Corbucci Is Dead"), les thrashers défonce tout. La légende Petrozza et sa team, dont l’excellent Frédéric Leclercq, dévoilent ici tout leur talent artistique évolutif en synthétisant le meilleur de leurs derniers albums et en utilisant la violence des premiers. Différentes facettes musicales, dont la matrice principale est thrash metal et heavy metal old-school, sont délivrées par un KREATOR plus que mature.


SOILWORK : « Övergivenheten »
De retour avec un douzième album studio intitulé « Övergivenheten » se traduisant par "abandon", SOILWORK l'a écrit et enregistré au cours de trois sessions entre janvier et décembre 2021, sans aucune urgence devant la situation épidémique mondiale. Tout en restant fidèle à leurs racines, les Suédois ne nous abandonnent en rien et expérimentent même de nouveaux sons et de nouvelles pistes musicales. SOILWORK a parfaitement retranscrit sur « Övergivenheten » tout ce dont nous avions besoin pour avoir de good vibes et une super énergie.


Joe Lynn Turner « Belly Of The Beast »
Joe Lynn Turner
et Peter Tägtgren (HYPOCRYSY, PAIN, ex-LINDEMANN) ont marqué l’histoire du heavy metal avec « Belly Of The Beast ». Ses 11 chansons forment un bloc musical, mélodique et épique unique. Cet album est une surprise inattendue et un joyau dans un style couplant du hard rock classique à un metal moderne avec une production dantesque. 


ARCH ENEMY : « Deceivers »
ARCH ENEMY
a signé son retour avec « Deceivers », son douzième album studio sans concession (en comptant « The Root Of All Evil » sorti en 2009) avec l’excellente Alissa White-Gluz qui détruit tout vocalement sur son passage, accompagnée de la tête pensante et guitariste du groupe, Michael Amott. Avec cet album, ARCH ENEMY est au sommet de son art, avec toutes les subtilités de son death metal mélodique aux touches heavy metal toutes périodes confondues avec un ADN très eighties tout de même. Ce disque mérite de figurer au panthéon des albums de metal tous styles confondus (il y en aurait 54 selon un article publié dans Libé).


GHOST : « Impera »
Lors du dernier concert de la tournée "Prequelle" à Mexico, pendant le fameux solo de saxophone de "Miasma", Papa Nihil, l’ancêtre de tous les autres Papa, s’était effondré et un groupe de sœurs était venu autour du Cardinal Copia. Le nouveau Papa était né. Les mois ont passé... Papa Emeritus IV et ses Ghouls anonymes new look sont revenus avec ce cinquième album intitulé « Impera ». Cette grande pièce musicale est dans la continuité de « Prequelle », plus hard rock, avec cette ambivalence crescendo/decrescendo émotionnelle dont Tobias Forge, son leader, a le secret. Comme il l’avance d’ailleurs : « Nous construisons notre empire à partir des cendres d’un ancien ». GHOST est vraiment ici l’architecte d’un très grand album à partir de tout ce qui a été précédemment réalisé.


SKID ROW : « The Gang’s All Here »
Snake, Rachel Bolan et Scotti Hill ont fait le bon choix en engageant leur nouveau chanteur, Erik Grönwall (ex-H.E.A.T) : une voix de dingue, une motivation hors du commun, un rêve devenu réalité pour lui. Ce dernier, après avoir traversé une leucémie, maîtrise parfaitement le répertoire du groupe et brille sur ce nouvel album aux compositions heavy à la sauce des deux premiers albums de SKID ROW. Bolan est toujours un merveilleux compositeur avec ses deux compères à la six cordes. Leur récent passage sold-out au Whisky A Go Go français (L’Empreinte de Savigny) a absolument validé tout ce que je vous écris.


QUEENSRŸCHE : « Digital Noise Alliance »
« Digital Noise Alliance » est le quatrième album studio avec Todd LaTorre au chant, le 16e de QUEENSRŸCHE avec les membres fondateurs Michael Wilton à la guitare et Eddie Jackson à la basse. "D.N.A.", l’acronyme parfait d’un tel album, est un must-have du groupe à mettre au même rang que ses grands classiques. LaTorre, Wilton, Jackson nous fournissent un QR code alliant du son heavy metal progresssif, de la passion, des mélodies et une jolie intelligence lyrique.


UGLY KID JOE : « Rad Wings Of Destiny »
Avec un détournement "hommage" du nom du deuxième album des légendes anglaises JUDAS PRIEST, « Sad Wings Of Destiny », les Californiens UGLY KID JOE sont de retour avec « Rad Wings Of Destiny », un bon album de hard rock comme on les aime, quelles que soient les générations. Voilà une belle surprise éclectique dont la direction musicale globale ravive nos souvenirs d’il y a 30 ans avec une production moderne. La maturité est là, Whitfield Crane est toujours en voix et le groupe en forme. UKJ se fait plaisir et nous fait plaisir !


GIRISH AND THE CHRONICLES : « Hail To The Heroes »
GIRISH AND THE CHRONICLES 
a été un énorme coup de cœur. Ayant débuté dans la ville de Gangtok au Sikkim, en Inde, et maintenant basé à Bengaluru dans le Karnataka, GATC est la synthèse musicale moderne d’une voix puissante, de guitares mordantes, d’une basse et d’une batterie tonitruantes dans le style heavy rock de la grande époque de la fin des années 80 (SKID ROW, STEELHEART, DANGER DANGER...). Il n’y a rien de nostalgique dans l’écoute de cet album, c’est simplement juste parfait et toutes les influences du groupe sont sublimées.


Michael Monroe : « I Live Too Fast To Die Young »
Michael Monroe
est une légende, un artiste hors pair et un musicien sans concession. Ce nouvel album solo est la combinaison parfaite de chansons à la texture, aux couleurs et à l’énergie rock'n'roll et punk. Le hard rock glammy revisité par l'ex-chanteur saxophoniste de HANOI ROCKS vêtu de cuir rouge accompagné de Steve Conte et de Rich Jones (guitares), de Karl Rockfist (batterie) et de Sami Yaffa (basse) est un véritable voyage musical plus que plaisant. Même Slash a joué sur la chanson-titre !


DISCONNECTED : « We Are Disconnected »
DISCONNECTED est incontestablement une belle surprise musicale. En l’espace de deux albums au metal résolument moderne, il ne lui manque plus grand-chose pour exploser au sein de la scène internationale. Avec « We Are Disconnected », ils démontrent cette envie irrépressible de faire du bien à tous les publics adeptes du metal.

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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