1er décembre 2022 : un coup de fil, un virage à 180°, un déménagement, un changement de vie radical... Et un retour en région parisienne, pour le meilleur cette fois. Cette année 2023 a été pour le moins mouvementée et je n’ai pas eu le temps de le voir passer, ce temps qui défile à toute vitesse. Ce fut une année de bouleversements pour de nombreuses personnes. A l’heure des bilans, retour sur la musique qui fait battre mon cœur et toujours accompagne mes tribulations. Il m’a été impossible de départager les trois premiers disques de cette liste qui sont les trois chefs-d’œuvre numéro 1, ex-æquo sur mon podium. Oui, une fois encore, ma sélection d’albums est toute personnelle, tant j’y retrouve des reflets de vie. La vôtre sera bien évidemment différente et nous comptons sur vous pour la partager sur nos pages.
KLONE : « Meanwhile »
Lorsque j’ai eu terminé d’écrire la chronique de « Meanwhile » en décembre 2022, l’album n’était pas encore sorti, mais je savais déjà qu’il serait dans mon trio de tête des meilleurs albums de 2023. Parce que l’intensité de l’émotion générée par la musique dépasse souvent les mots, qui semblent faibles et creux, je ne peux m’empêcher de penser que mes mots sont vains... KLONE livre ici un album profond dont la beauté dépasse toute tentative d’analyse. A écouter, tout simplement. Avec le cœur, c’est encore mieux. Et pour les heureux qui ont obtenu leur pass Hellfest, ne ratez pas le groupe le vendredi 28 juin prochain sur l’Altar.
NE OBLIVISCARIS : « Exul »
Amour inconditionnel pour ce quatrième et magistral album de NE OBLIVISCARIS, pour ce mélange incroyable de rythmiques et de riffs black metal, de violon, avec le chant caverneux de Xenoyr et la voix claire angélique et solaire de Tim Charles, de guitares gypsy et de basse rondelette, d’agressivité brute et de mélodies captivantes. Six musiciens, sur l'album, avec un niveau technique irréprochable, à faire pâlir de jalousie tous les musicos en herbe (et les professionnels aussi), avec un sens aigu de la composition et du groove, ainsi qu’une générosité sans faille au service de la musique et des fans. Compositions à rallonge mais jamais ennuyeuses, toujours portées par un sens de la mélodie et des émotions puissantes. NE OBLIVISCARIS n’a aucun autre équivalent sur la scène metal extrême progressive. Sa musique a une âme, elle transporte autant qu’elle réjouit et ses concerts sont des moments hors du temps ! A retrouver également le 28 juin sur l’Altar au Hellfest, en très bonne compagnie.
SLEEP TOKEN : « Take Me Back To Eden »
Accro à la musique du groupe depuis ses débuts, SLEEP TOKEN n’a rien d’un effet de mode pour moi. C’est une musique qui me prend aux tripes, qui parle à mon âme torturée et à mon cœur blessé. C’est l’histoire d’un rêve aussi brillant que sombre, qui jamais ne prendra vie. Avec « Take Me Back To Eden », SLEEP TOKEN met un point final à sa trilogie et signe là sa plus belle réalisation, le testament d’un Idéal intouchable et inatteignable.
SOEN : « Memorial »
SOEN se renouvelle sur cet album et explore des sonorités un peu différentes et rafraîchissantes. Avec un line-up stable désormais, le groupe a atteint un niveau d’excellence dans la création de chansons efficaces, mélodiques et hautement émouvantes. Engagé plus que jamais à travers des textes forts, SOEN prend une place active sur la scène sociale et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le public le lui rend bien avec un nombre croissant de fans sensibles à son metal progressif catchy et prenant.
SILENT SKIES : « Dormant »
Tous les ans, SILENT SKIES figure en bonne place dans mon classement. Il faut dire que le duo Tom Englund/Vikram Shankar est extrêmement productif, et la qualité de ses compositions s’améliore d’année en année. Si ce « Dormant » semble de prime abord moins accessible, il n’en est pas moins profondément addictif. La musique de SILENT SKIES est de celles qui apaisent l’angoisse d’une vie parfois épuisante, même si elle réveille le tumulte des émotions internes. Elle est un voyage dans l’intimité de l’être.
PERIPHERY : « Periphery V: Djent Is Not A Genre »
Une claque en pleine face que cet album ! Un déluge de notes, des compositions à tiroirs mais un art réel pour les mélodies efficaces qui fait qu’on adhère à 200 %, même si l’on n’a pas fait Polytechnique et qu’on n’y comprend rien. Mais en réalité, est-ce qu’on ne s’en fout pas un peu ? Tandis que les apprentis musiciens s’exerceront (vainement) à tenter de reproduire le travail de leurs demi-dieux, nous, simples mortels, nous contenterons de savourer la musique et la performance vocale de Spencer Sotelo au sommet de sa forme. Et c’est très bien comme ça !
KATATONIA : « Sky Void Of Stars »
Un poil plus punchy que son prédécesseur « City Burials », ce nouvel album de KATATONIA reste tout de même dans la veine sombre et mélancolique qui est la marque du groupe. Superbes mélodies, refrains addictifs, textes poétiques... Avec en point d’orgue, la collaboration de Joel Ekelöf de SOEN sur la sublime "Impermanence" pour un duo de voix de haute volée avec Jonas Renske.
INSOMNIUM : « Anno 1696 »
Excellent album cet « Anno 1696 » qui voit INSOMNIUM varier son propos avec, notamment, les participations du génial Sakis Tolis (ROTTING CHRIST) et de la belle Johanna Kurkela (AURI) au chant sur "White Christ" et "Godforsaken". Moins linéaire que les précédents albums, plus sombre, épique et puissant, « Anno 1696 » est l’un des incontournables du death mélodique de cette cuvée 2023.
BURY TOMORROW : « The Seventh Sun »
Depuis toujours, BURY TOMORROW fait du metalcore. Alors que d’autres expérimentent à tout va, les Britanniques restent ancrés dans un metalcore brut de décoffrage, solide, inspiré de bout en bout et sans aucun déchet. Entre brutalité et douceur, cet album est une réussite absolue. Et ce, malgré un changement de line-up qui aurait pu mettre le groupe à plat. Au contraire, il en ressort plus fort et grandi.
TESSERACT : « War Of Being »
« War Of Being » est l’album qui m’a enfin ouverte à la musique de TESSERACT, alors que jusque-là, j’avais toujours eu un peu de mal à rentrer dans son monde très technique, alambiqué et surtout un peu trop froid à mon goût. Je trouve ici le fil conducteur émotionnel que me manquait auparavant. Mais je n’aurai pas la prétention d’affirmer connaître le groupe suffisamment pour analyser plus en profondeur sa discographie. « War Of Being » résonne en moi et me fait vibrer. Et puis, quelle performance extraordinaire de Daniel Tompkins derrière le micro ! Mon seul regret est que sa voix soit mixée un peu trop en retrait, à mon humble avis.
MOLYBARON : « Something Ominous »
Si les Moly Boys se retrouvent dans ce classement, ce n’est pas parce que ce sont des copains, mais bien grâce à la qualité des compositions, aux progrès immenses qu’ils ont fait tant sur scène que sur disque et à leur style unique et inimitable. Depuis leurs débuts, je suis convaincue qu’ils iront loin, et ce « Something Ominous » sur lequel le groupe explore de nouveaux sons, me conforte dans cette idée. MOLYBARON a toutes les cartes en main pour devenir un futur très grand !
WITHIN TEMPTATION : « Bleed Out »
Moins "léger" que ses prédécesseurs, « Bleed Out » est un album résolument engagé, politiquement, socialement, humainement. Ce qui en fait un disque bien différent dans la carrière de WITHIN TEMPTATION par sa teneur plus sombre et mélancolique. Le groupe fait entendre sa voix et utilise son art comme vecteur de messages forts. Il en résulte un album moderne, intense, poignant sur lequel Sharon den Adel brille de mille feux.
FIXATION : « More Subtle Than Death »
Mon coup de cœur pour FIXATION ne date pas d’hier. Mon boss m’a fait découvrir le groupe en 2020 avec son premier EP, « Global Suicide ». Et cet album confirme tout le bien que je pense des jeunes musiciens. Proposant un metal moderne, énergique et poétique, à la croisée de BRING ME THE HORIZON, ARCHITECTS et THIRTY SECONDS TO MARS, les Norvégiens distillent un vent de fraîcheur bienvenu, le tout sur des thèmes engagés. Cerise sur le gâteau, Jonas W. Hansen, le chanteur, possède une voix claire irrésistible, ainsi qu’un très beau falsetto. A suivre de très près !
OF MICE & MEN : « Tether »
Le nouvel album de OF MICE & MEN montre le groupe sous un jour différent, plus atmosphérique. Les éléments electro qui ont toujours fait partie du son du groupe se taillent ici la part du lion. Si l’album peut déstabiliser de prime abord, passé l’effet de surprise, on se laisse vite gagner par cette facette plus intimiste aux relents progressifs très appréciables. OF MICE & MEN a toujours créé un metalcore différent des autres groupes, et le prouve une nouvelle fois en 2023.
BLACK STONE CHERRY : « Screaming At The Sky »
J’affectionne particulièrement BLACK STONE CHERRY, qui est définitivement LE groupe qui me met de bonne humeur. Solaire et positif en toutes circonstances, même si cet album est plus dur et sombre qu’à l’accoutumée, la lumière n’est jamais loin. Idéal après une journée de merde, à déguster en digestif pour passer une bonne nuit. Produit naturel, consommation sans risque pour l’organisme, sans aucun effets secondaires.
TERRA : « Terra »
Oui, je sais, je triche. Cet album est sorti l’an dernier, mais il se trouve que j’ai découvert ce groupe en première partie de SOEN lors de son passage à l’Elysée-Montmartre en octobre et le coup de foudre a été immédiat pour ce mélange de rythmes tribaux, de riffs pointus et d’harmonies vocales des quatre Italiens. Pour sa créativité, son originalité et sa musique envoûtante, TERRA mérite largement une place dans ce classement. En bonus, les musiciens travaillent tous dans l’univers audiovisuel et proposent des clips vidéo de toute beauté. A découvrir également, « Errat », la version acoustique de l’album également disponible sur le site du groupe.
